Les enseignants acceptent de prendre la présence des élèves, la SPSTSU se tournant cette fois vers la Commission for Conciliation and Mediation.
Le litige entre les managers des collèges catholiques et la Secondary and Preparatory School Teachers and Other Staff Union portant sur le Roll Call (prise de présence des élèves) reste entier malgré l’intervention du Committee for Conciliation du ministère du Travail. Les deux parties n’étant pas parvenues à un accord devant cette instance, le syndicat a logé le contentieux la semaine dernière auprès de la Commission for Conciliation and Mediation.
Bien que le syndicat persiste avec sa demande d’enlever le roll call du travail des enseignants – car cette tâche, selon lui, ne figure pas dans leur scheme of service – la plupart des enseignants des collèges concernés ne suivent pas le mot d’ordre syndical. La quasi-totalité d’entre eux ne rechignent pas à prendre la présence des élèvesRappelons que ce syndicat d’enseignants des collèges catholiques avait donné un mot d’ordre à ses membres en septembre de l’année dernière pour ne plus prendre la présence des élèves à compter de la nouvelle année scolaire. Pour expliquer sa démarche, la SPSTSU affirme que certains de ses membres auraient reçu des menaces de certains parents d’élèves de SC/HSC non satisfaits du nombre de jours d’absence de leur enfant que l’école leur a communiqué. La SPSTSU demande que ses membres ne soient plus assignés à cette tâche puisque celle-ci ne figure pas dans le scheme of service préconisé par le PRB.
Le syndicat revendique la présence d’un usher dans chaque école pour remplir cette fonction mais l’introduction d’un tel poste dans les collèges privés subventionnés repose sur une décision de la Private Secondary Education Authority et du ministère de l’Education. Or les représentants de ces deux autorités lors des auditions devant le Committee for Conciliation ont déclaré que le roll call a de tout temps fait partie des tâches professionnelles de l’enseignant, expliquant pourquoi il était important que ce soit l’enseignant qui le fasse.
Les témoignages des enseignants que nous avons recueillis dans les différents collèges catholiques révèlent que le mot d’ordre de la SPSTSU n’est pas suivi par ses membres. « C’est normal pour nous de prendre la présence des élèves et dans notre école personne n’est d’accord avec la position du syndicat sur cette question. L’appel des élèves nous permet d’échanger quelques mots avec eux et cela aide à mieux comprendre certaines choses », affirme une enseignante expérimentée d’un Collège Lorette. Plusieurs enseignants d’autres établissements abondent dans la même direction. « On n’a aucun problème à faire le registre. Il y a des questions beaucoup plus importantes sur lesquelles le syndicat devrait plutôt se pencher », sont d’avis plusieurs de nos interlocuteurs. « À l’exception de quelques rares refus dans deux collèges en particulier, en général les enseignants font le registre sans protestation.
Tout est calme sur cette question chez nous depuis la rentrée » indique un chef d’établissement. Selon nos renseignements le contentieux par rapport au registre a été une des principales questions à l’agenda de la dernière réunion des recteurs durant la semaine écoulée. « On a fait un constat de la rentrée et nous sommes soulagés d’apprendre que le mot d’ordre syndical n’a eu aucune incidence sur le bon déroulement de l’appel des élèves », dit un des participants à cette réunion. Les responsables de la SPSTSU ne nient pas que des enseignants continuent à faire le registre malgré son mot d’ordre au boycott. Comment le syndicat perçoit-il le désintérêt de ses membres à leur appel? Ils récusent le terme « désintérêt » et affirment que leurs membres « ont peur des représailles » de la part de la direction de l’école au cas où ils refuseraient de prendre la présence des élèves. « Il y a eu crainte parmi nos membres. Dans certains collèges des recteurs et des managers sont en train de harceler nos membres » dit Patrick Freyneau, membre du comité exécutif de la SPSTSU. Celuici ajoute que le syndicat « est convaincu de son action » et que la SPSTSU « attend avec impatience » le début des audiences de la Commission for Conciliation and Mediation. « Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas correctes par rapport à la manière de faire le registre dans certaines de nos écoles. Nous avons des points solides que nous mettrons en avant devant la Commission », indique Patrick Freyneau.