Le dernier numéro du Cordage, organe de communication du diocèse anglican de Maurice, sous-titré «Noël 2017» consacre ses premières pages à la fête de Noël — calendrier des services religieux dans les différentes paroisses à Maurice et à Rodrigues pour la Noël et le Nouvel An; message de Noël de Mgr Ian Ernest, évêque de Maurice, pour les lecteurs et une réflexion du Rév. Kevin David sur «Le sens de Noël».
Du message de Mgr Ian Ernest, nous retiendrons cet extrait pour sa pertinence: «II est vrai qu’aujourd’hui cette fête perd graduellement de son aspect religieux. Elle est devenue une fête culturelle qui se laisse accaparée par un vent de consommation. II est aussi vrai que cet aspect de choses donne une note festive qui parfois donne des lueurs de partage, de générosité et de solidarité. Mais cette ambiance festive est comme un vent qui vient et qui part: éphémère comme diraient certains.
II est donc souhaitable que nous récupérions avec détermination et désir le sens de la fête de Noël dont l’essence nous est offerte dans le prologue de l’Evangile de Jean: «Au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. Mais è tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. Personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.» (Jean 1. 1- 18) Ces paroles méditatives de l’Evangile de Jean mettent en relief ce que la naissance de Jesus offre au monde. II est le Messie qui réalise le désir de Dieu: la réconciliation entre Dieu et l’homme. II est le Sauveur qui nous permet de vivre de l’amour de Dieu et de participer à sa gloire. Cette vie et cette participation sont offertes à ceux et celles qui croient à ce désir de Dieu accompli par son Fils Jésus dont le nom est aussi Emmanuel: Dieu présent parmi nous.»
De la réflexion du Rév Kevin David, nous retenons les riches symbolismes qui se dégagent du récit de la Nativité: «Comme le racontent les évangélistes Luc et Matthieu, Marie «mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire». Dans les environs se trouvaient des bergers. L’Ange du Seigneur s’ approcha et leur dit : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. II est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire»
« Rien de merveilleux, rien d’extraordinaire, rien d’éclatant n’est donné comme signe aux bergers », a commenté un des Pères de l’église. Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels ; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l’ enfant, avec son besoin d’aide et sa pauvreté. Ainsi, en l’absence de place dans la salle commune, II s’est contenté d’une mangeoire, habituellement réservée aux animaux. L’enfant de Bethléem est né pauvre parmi les pauvres qu’étaient les bergers.
Par ailleurs, la venue des rois mages manifeste que le Fils de Dieu est venu pour toute l’humanité et pour l’éternité. Cette visite nous rappelle aussi que Jesus Christ est Roi, (l’or), qu’il est le plus grand des serviteurs/ ministres/ prêtres (l’encens).
et qu’il mourra pour que nous ayons le pardon de nos péchés (la myrrhe). La mangeoire, en fin, symbolise l’autel. Pour vivre, l’homme a besoin de nourriture. Mais, comme Jésus le dira souvent au cours de sa vie publique, l’homme n’a pas seulement besoin de pain, mais aussi de nourriture pour son âme: il a besoin d’un sens à donner à sa vie. C’est pourquoi les Pères de l’Eglise considèrent que la mangeoire est le symbole de l’autel, sur lequel sont déposés le Pain et le Vin, symboles du corps et du sang versés sur la croix en sacrifice vivant: la vraie nourriture pour le coeur.»