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Le Children’s Bill : une même loi pour tous les “shelters”

Les 24 et 25 mars derniers, le bureau de l’Ombudsperson for Children a organisé un atelier résidentiel pour 15 enfants (12 à 15 ans) de 15 Residential Care Institutions (RCI) à l’hôtel Le Grand Bleu, à Trou-aux-Biches. Ils étaient chacun accompagnés d’un “carer”. Cet atelier, qui était axé sur le Children’s Bill et dont le but était notamment d’assurer que les droits de ces jeunes sont respectés, a permis à l’Ombudsperson for Children d’entendre de vive voix les besoins des enfants et les problèmes et lacunes soulevés par les “carers”. Selon Rita Venkatasawmy, il importe que le Children’s Bill fasse provision d’une « même loi pour tous les “shelters” ».

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L’atelier avait en outre pour but de sensibiliser les jeunes sur leurs responsabilités et d’entendre ce que ces derniers ont à dire sur les aspects devant être améliorés dans ces RCI. Pourquoi un atelier résidentiel ? « Un atelier résidentiel me permet d’avoir un contact privilégié avec l’enfant. Quand j’effectue une visite surprise dans un shelter, l’enfant ne peut souvent pas me parler car il a certaines peurs. Lors de l’atelier résidentiel, qui a démarré samedi matin et pris fin dimanche après-midi, on a eu beaucoup de moments privilégiés pour se parler, que ce soit à l’occasion du petit-déjeuner, du déjeuner, du dîner, lors d’une marche à la plage… » fait ressortir Rita Venkatasawmy. Elle précise : « Pourquoi dans un hôtel ? Parce que les enfants ont le droit d’évoluer dans un cadre agréable. Pourquoi les adultes participent-ils en effet à des séminaires dans les hôtels et pas les enfants ? Ce cadre était propice à la prise de parole par les enfants et les carers. »

Une activité a même été organisée en parallèle pour les “carers” afin que les enfants puissent s’exprimer librement. « On a tendance à oublier que le Children’s Bill concerne prioritairement les enfants. Et on sait bien que dans les shelters, il y a beaucoup de choses à améliorer. Tantôt, j’ai discuté avec les carers, tantôt avec les enfants et tantôt avec les deux ensemble. J’ai demandé aux enfants ce qu’est le Children’s Bill, la loi, le Parlement, une convention… Pourquoi a-t-on signé une convention mais qu’on n’a pu l’intégrer dans notre loi ? On a discuté de tout cela. »

Toutes les réponses apportées par les deux groupes ont été une source d’inspiration pour l’Ombudsperson for Children. Pour cette dernière, « une quantité intéressante d’informations est remontée » lors des sous-groupes de travail. « Les carers, par exemple, m’ont dit : “Madam, nu bizin gagn formasyon. Nous sommes contents d’avoir eu un travail mais on a besoin de cette formation.” Certains ont même dit : “Les temps ont changé. Il faut pouvoir nous protéger aussi car nu gagn bate ek zanfan, nu gagn lapli sez lor nu”. » Des échanges que la défenseuse des enfants qualifie de « très terre à terre ».

Le nombre surélevé d’enfants dans les shelters, les visites des familles et le budget pour les loisirs sont autant de sujets qui ont été abordés. « Certains shelters ont un budget intéressant pour les loisirs et d’autres aucun, et ce alors que la convention nous parle d’un budget pour les loisirs », regrette Rita Venkatasawmy. Elle ajoute que le soutien psychologique est tout aussi important. « Tous les enfants et adultes ont été unanimes à dire qu’un psychologue ne peut venir de temps en temps. Il faut un psychologue attaché au shelter. Une autre personne nous a parlé de l’importance des activités sportives pour lutter contre la violence. »

À l’issue de cet atelier, l’Ombudsperson for Children estime qu’il « faut avoir, dans le Children’s Bill, une loi pour tout le monde, et non pas accorder un droit à un shelter et à un autre, non ». Elle poursuit : « Il faut uniformiser. Dans un shelter, on a un budget pour des loisirs et dans d’autres, pas. Un des participants a ainsi témoigné : “On nous a emmenés à Bagatelle mais on a juste eu l’occasion de sentir le parfum de KFC, de Nandos. On n’a pas d’argent pour en acheter.” L’enfant a des besoins et l’enfant aime manger. Il faudrait écouter les enfants », estime Rita Venkatasawmy. Elle ajoute : « Ce que ces enfants ont dit, je l’avais déjà relevé dans mon rapport. Mais là, ils l’ont dit avec leurs mots et ils veulent que cela se traduise par une loi. » Tel que le veut la loi, en tant que défenseuse des droits des enfants, elle recommandera les suggestions des participants au ministère de tutelle.

Le 12 avril prochain, le bureau de l’OC organise un atelier de sensibilisation en amont du Children’s Bill, et ce en vue de s’assurer que les protecteurs des enfants apportent des contributions pertinentes à ce projet de loi. L’atelier se tiendra au MACOSS.

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