Le Centre de Solidarité pour une Nouvelle Vie fête ses 30 ans d’existence cette année. Il a été créé en 1988 à la suite d’une commission d’enquête mise en place par le gouvernement d’alors pour répondre à une situation chaotique concernant la toxicomanie. “Notre objectif est de remettre debout ceux qui sont pris dans l’enfer de l’alcool et la drogue”, souligne Edley Jaimangal, directeur du centre.
Calqué sur un modèle italien et proposé par le cardinal Jean Margéot, le centre propose un programme très structuré, divisé en plusieurs parties. Les alcooliques sont d’abord envoyés à l’hôpital pour une cure. Les toxicomanes sont placés sous un protocole de détox pendant six semaines. Ils sont ensuite envoyés à l’Accueil à Rose-Hill. “Ils viennent tous les jours pendant 4 à 6 semaines. Nous renforçons leur motivation, nous leur faisons suivre des séminaires sur l’hygiène et la communication, entre autres”, précise Edley Jaimangal.
“Le programme vise à changer le comportement, car c’est cela qui conduit à l’addiction. Nous nous assurons qu’ils se douchent régulièrement et nous leur montrons comment bien parler aux gens. Nous n’avons pas la prétention de faire enfermer les trafiquants de drogue. Ce que nous faisons, c’est changer le comportement de la personne vis-à-vis de la drogue.” Ensuite, ils sont envoyés à la Communauté thérapeutique Flamboyant à Solitude. “Ils y vivent en communauté pendant six mois, s’occupent des tâches ménagères, de la cuisine. Et ils apprennent surtout à comprendre d’où sort leur dépendance. Ceux qui ont terminé leur programme reviennent à la communauté en tant que volontaires. C’est un moyen pour eux de retourner à la source. Quant aux garçons en réhabilitation, ils se projettent sur ceux-là. Ils voient que c’est possible de s’en sortir. Ça les aide à progresser.”
Par la suite, ils entament la phase de réinsertion, où ils recherchent un emploi. “Ils repartent à la maison avec un programme bien établi. Un accompagnement des parents est prévu tout au long du programme. Ces derniers sont appelés à accompagner la personne sur le programme pour s’assurer qu’elle applique ce qu’elle a acquis à la maison.”
Le centre est aussi doté d’une unité de prévention à Curepipe, Nou Baz. Des jeunes y sont formés sur le développement communautaire et vont à leur tour vers d’autres jeunes de leurs écoles pour les former.