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Journée mondiale : le scoutisme entre modernité et valeurs

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Journée mondiale : le scoutisme entre modernité et valeurs

Si vous pensez que faire partie du Mouvement Scout, signifie le port d’un uniforme, rendre service aux autres, camper en forêt ou apprendre à faire un feu de bois, et bien détrompez-vous, le scoutisme va bien au-delà de cela. Dans le cadre de la Journée Mondiale du Scoutisme, célébrée le 22 février, découvrons ensemble ce mouvement qui s’adapte à la modernité, tout en gardant ses valeurs à travers les âges.

Le scoutisme est avant tout une organisation à but non-lucratif et centré sur le volontariat. Au fil des années, le mouvement scout a su trouver sa place dans notre société, à travers les jeunes qui se dévouent afin de rendre notre pays meilleur chaque jour.

Le scoutisme est un mouvement international @boyslife.org

À Maurice, les scouts sont séparés en trois sections bien distinctes, les louveteaux (7 à 11 ans), les scouts (11 à 18 ans) et les pionniers (18 à 20 ans). Chaque section optimise ainsi l’apprentissage des jeunes à travers différentes activités bien variées tels que des formations, des randonnés, des camps, des jeux, des moments de méditation et des causeries entre autres. Ces activités apportent de ce fait un équilibre majeur dans la vie de jeunes d’aujourd’hui qui doivent souvent jongler entre les études et leur engagement scout. « Le mouvement scout apporte une expérience inédite aux jeunes, ou ils peuvent se développer sur plusieurs plans tout en étant proche de la nature. D’ailleurs, le scoutisme a ses codes qu’ils se plaisent à maîtriser, et ses coutumes qui sont transmises par les anciens aux nouveaux membres, » soutient Martine Gillette, Group Scout Leader (GSL) de la 1st Lower Plaines Wilhems à Rose-Hill.

Formé et encouragé à se débrouiller avec le strict minimum

Ainsi, les réunions scoutes apportent des valeurs de partage, d’amitiés, d’esprit d’équipe et de solidarité aux jeunes, tout en misant énormément sur la formation dans divers domaines sur le plan physique, moral et spirituel.

Chaque année, les groupes scouts de l’île Maurice, organisent un grand camp annuel grâce aux fonds récoltés à travers plusieurs fund raising dont les ventes de gâteaux, une soirée dansante, le lavage des voitures et des fiches de tombola en autres. Les jeunes partent par la suite camper pendant une semaine afin de mettre en pratique les enseignements et formations reçus de leurs chefs. Loin de la facilité de la vie quotidienne, ces jeunes doivent se débrouiller avec le strict minimum, à faire des gadgets, cuisiner sur feu de bois mais également à apprendre à vivre en communauté.

Victoria Obeegadoo, membre du groupe de Rose-Hill depuis 7 ans maintenant, a récemment été promue chef scout après ses années en tant que scout, pionnière et routière. « Mon engagement a évolué dans le sens où, désormais, au lieu d’avoir des exemples à suivre, je suis devenue l’exemple des plus jeunes. Cela m’encourage à faire toujours de mon mieux, de motiver les plus jeunes à s’adonner au scoutisme comme je l’ai fait, et surtout, de rendre leurs réunions toujours plus enrichissantes, » dit elle. Durant ses années de scoutisme, Victoria a appris le respect, l’honnêteté, la sincérité, la rigueur, la force de caractère, la motivation, la détermination, la persévérance et bien plus encore. « J’ai aussi appris à vivre en fraternité avec les autres. Je compte y demeurer aussi longtemps que cela sera possible car c’est une expérience magnifique où j’y ai trouvé des amis pour la vie ».

La 1st LPW et la 19th LPW durant une réunion en commun

Il était une fois la 1st Lower Plaines Wilhems…

Tout commence le 15 mars, le groupe de la First Lower Plaines Wilhems a été lancé sous le commandement du révérend Van Kestern, aidé par le père Jean Margeot, Cardinal de Maurice à l’époque. En août de cette même année, le premier camp scout a été organisé avec deux uniques patrouilles : les Aigles et les Hirondelles. Durant la deuxième guerre mondiale en 1941, Regis Franchette est appelé à assumer les fonctions de chef du groupe. C’est ainsi qu’en 1945, la toute première équipe de routiers (aspirants chefs) fut lancé à la conquête des routes mauriciennes.

Patrouille des Chats en 1992

Pour se distinguer, comme dans tout groupe scout, les scouts de Rose-Hill portent un foulard, bleu et blanc autour du cou, qui marque l’appartenance à leur grande fraternité scoute. D’ailleurs, le fameux foulard tient son origine d’un mélange des deux foulards de la First Lower et de la 30th Roman Catholic Scout group qui vit le jour dans les années 60.

À Maurice, le mouvement scout a pris une place capitale parmi les jeunes car il est reste fidèle à sa raison d’être : être un mouvement éducatif. « Souvent ils rejoignent un groupe scout afin de pouvoir se faire des amis, ils ont le gout de l’aventure, l’envie de découverte et d’accomplir des choses. Le scoutisme n’est pas en concurrence avec le système éducatif moderne que l’on connaît – il est complémentaire, » ajoute la GSL.

La section des scouts, des pionniers et des routiers de la 1st LPW au départ du camp 2017

Le scoutisme est une école de vie avec des valeurs universelles tels que la loyauté, la solidarité, la confiance, le respect envers les autres, de soi et l’environnement. Au travers des activités hebdomadaires, les jeunes sont amenés à faire leurs mieux et à vivre ces valeurs dans le quotidien.

Petits, robustes, drôles, attachants, filles et garçons des différents groupes scouts de l’île Maurice se retrouvent généralement tous les samedis afin de s’épanouir tout en apprenant les valeurs de la vie. Vous saurez que peu importe la situation, un scout est toujours prêt à braver les difficultés avec courage et détermination.

À travers les réunions, les sorties et les camps, le scoutisme devient alors beaucoup plus qu’un mouvement ou un groupe. Il devient une famille.


Tout commença par Lord Robert Baden Powell

Le Mouvement scout a été créé en 1907 par Baden Powell (BP), connu et respecté dans le monde entier comme celui d’un homme, qui en 83 ans, a su mener deux vies bien distinctes et pleinement remplies : l’une comme soldat au service de son pays et l’autre comme militant de la paix à travers la fraternité du Mouvement Scout.

Lord Baden Powell

Robert Baden Powell, mieux connu sous le nom de BP, est né le 22 février 1857 à Londres. Affecté en 1876 à l’armée des Indes, il se spécialisa dans la reconnaissance et le relevé topographique, ce qui lui valut d’être nommé instructeur. Ainsi ses méthodes étaient plutôt non-conformistes : il formé de petites unités (patrouilles), chacune sous les ordres d’un chef au travail d’éclaireur. À son retour en Angleterre en 1903, il est considéré comme un héros national. Il publiera ensuite ses observations sous le nom de Scouting (L’art des éclaireurs) aussi destiné aux militaires, sous le nom : Aids to scouting.

« Fin de piste, retour au camp »

C’est alors que BP décide de mettre en pratique les principes qu’il a observés à la guerre au service de jeunes garçons pour une optique de paix. En 1896, Frederick Russell Burnham avait enseigné des techniques de survie à Robert Baden-Powell, devenant ainsi l’une des sources d’inspiration de la création du scoutisme. « À la fin de ma carrière militaire, je me mis à l’œuvre pour transformer ce qui était un art d’apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d’apprendre aux jeunes à faire la paix ; le scoutisme n’a rien de commun avec les principes militaires », dit Baden-Powell.

En 1907, alors âgé de 50 ans, il organise un camp de quinze jours avec une vingtaine de garçons de différentes classes sociales sur l’île de Brownsea. Il y teste ses idées d’éducation par le jeu, d’indépendance et de confiance. Ainsi, commença la longue et riche histoire du scoutisme à travers le monde avec la création des lois et la promesse scoute qui n’imposent aucune interdiction mais proposent un style de vie où chaque adhérent promet d’essayer de faire de son mieux.

Baden-Powell et son épouse passèrent beaucoup de leur temps à parcourir le monde pour soutenir le scoutisme dans son développement, et participaient aux cérémonies de création du mouvement dans de nouveaux pays. À la fin de sa vie, il se retire au Kenya ou il décéda le 8 janvier 1941 à Nyeri où il est enterré. Sur sa tombe, est gravé un symbole, le signe « fin de piste, retour au camp » et qui peut être interprété par « Je suis rentré chez moi ». Aujourd’hui, il y a plus de 28 millions de scouts dans plus de 216 pays du monde entier.