Quatorze disciplines seront mises à l’honneur, aussi bien sur terre que dans l’eau, lors des Jeux des îles de l’Océan Indien, du 19 au 28 juillet. À côté des épreuves incontournables (athlétisme, badminton, basket-ball, boxe, cyclisme, football, haltérophilie, judo, natation, tennis de table et volley-ball), cette dixième édition accueille trois nouvelles disciplines. Le rugby à 7, le beach-volley et le kitesurf font leur entrée ou leur retour dans la cour des grands.
Rugby à 7
Le rugby fait son grand retour au sein de la famille sportive des Jeux des Îles de l’Océan Indien (JIOI). En 1979, il faisait partie des treize disciplines présentes aux Jeux. Seuls Maurice et La Réunion avaient aligné une équipe. Si cette discipline a dû laisser la place à d’autres lors des éditions suivantes des JIOI, cela n’a pas empêché ce sport, aux qualités athlétiques exceptionnelles, de prendre de l’ampleur au sein des îles de l’océan Indien.
Lors de cette 10e édition des Jeux des Îles, quatre pays seront engagés dans la compétition de rugby à 7 (hommes) : Maurice, Madagascar, Mayotte et Réunion. Avant de détailler les règles de ce sport, Kevin Venkiah, président de Rugby Union Mauritius se dit “très heureux pour le rugby et pour Maurice. Cette discipline mérite largement sa place aux Jeux des Îles. Cela fait déjà dix ans que le rugby est présent à Maurice. Aujourd’hui, tout le monde en parle et l’engouement est plus fort grâce à la participation de plusieurs de nos équipes dans des compétitions à l’étranger. Nous sommes définitivement prêts”.
Un jeu rapide et dynamique.
Le rugby à 7 est originaire d’Écosse et s’est développé dans la seconde moitié du 20e siècle dans les pays anglo-saxons, membres du Commonwealth. Ce sport a été conçu par Ned Haig et David Sanderson, deux bouchers originaires de Melrose en Écosse. Ces derniers ont organisé le premier tournoi du genre en 1883, en réduisant la durée des matchs à quinze minutes et la taille des équipes de quinze joueurs à seulement sept. Kevin Venkiah confie : “Cette variante du rugby est très spectaculaire du fait que le nombre réduit de joueurs rend le jeu plus rapide et dynamique.” En effet, sur le terrain, il y a davantage de grandes chevauchées, avec parfois des gestes techniques exceptionnels. Généralement, les joueurs qui disputent ce genre de rencontres, “aussi bien les garçons que les filles”, ont des gabarits moins massifs, plus affûtés et dynamiques que ceux du rugby à XV. Le Sevens, autre nom de ce sport, offre une plus grande liberté car les joueurs peuvent prendre un maximum d’initiatives pour se porter vers l’avant et aller marquer un essai. “Le rugby à 7 est donc moins tactique, moins axé sur la défense que le XV, et donc plus ouvert et plus rapide.”
Sur le terrain, deux équipes de sept joueurs (trois avants, un demi de mêlée et trois trois-quarts) se disputent une rencontre de deux mi-temps de 7 minutes, soit 14 minutes, “sauf les finales, qui se disputent en deux mi-temps de dix minutes”. Chacun des sept joueurs a un poste bien précis : pilier gauche (n°1); talonneur (n°2); pilier droit (n°3); demi de mêlée (n°4); ailier gauche (n°5); ailier droit (n°6); arrière (n°7). Chaque équipe de rugby à 7 peut augmenter son nombre de points en réalisant des essais, des drops ou des pénalités, comme au rugby à XV.
Le kitesurf
Trois supports figureront sous la discipline voile : le laser (hommes/femmes), la planche à voile et le kitesurf hommes, qui fera pour la première fois son entrée aux Jeux. L’entraîneur Mike Lafleur confie : “C’est une excellente chose que le kitesurf soit présent aux Jeux des Îles car cela permettra à cette discipline d’être mise en lumière. À Maurice, beaucoup de personnes font du kitesurf mais très peu en compétition. Ces Jeux seront un tremplin car le kitesurf a connu une envolée mondiale jusqu’à être annoncé pour les JO 2024 à Paris.”
Comme la planche à voile (ou windsurf), le kitesurf est un sport de glisse qui se pratique sur l’eau. Il s’agit de se déplacer à l’aide d’une planche, retenue à l’aide de cale-pieds, en étant tracté par un kite (un cerf-volant), une aile courbe avec une structure gonflable en boudins, appelée aile de traction ou voile. Le kitesurf se décline en plusieurs disciplines : freestyle, vagues, wakestyle, freeride, vitesse, longue distance, et kitefoil. Lors de cette 10e édition des Jeux des Îles, le Rodriguais Drany Clair et le Mauricien Jean de Falbaire défendront le quadricolore. Michael Léopold sera le réserviste. Le trio sera face aux représentants des pays suivants : Réunion, Seychelles, Madagascar et Maldives.
Figures acrobatiques entre l’eau et le vent.
Appelé flysurf à l’origine, le kitesurf ou kite est né dans les années 90. Développé par des Français, le sport s’est expatrié à Hawaï. Démocratisé par l’invention des twin tips (planche similaire au wakeboard) et surtout par l’invention d’un système de barre permettant de réguler la puissance du kite, ce sport révolutionnaire est devenu le sport de glisse du troisième millénaire.
Mi-marin, mi-aérien, le kitesurf permet de glisser sur l’eau, de surfer les vagues, de sauter à plusieurs mètres au-dessus de l’eau ou de battre des records de vitesse. “Le kitesurf est à la fois technique, physique et exaltant. Il procure à la fois des sensations de vitesse, de puissance et de liberté. Un spectacle pour les yeux, que petits et grands pourront venir découvrir très prochainement à Anse La Raie, où se dérouleront les compétitions”, souligne Mike Lafleur. Un véritable face-à-face avec l’eau et le vent.
Beach-volley
C’est en mars 2017 que le Conseil international des Jeux (CiJ) a donné son accord pour la présence du beach-volley aux JIOI. Après la participation de la paire Natacha Rigobert-Elodi Li aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 et la progression des autres joueurs de cette discipline, Maurice espère entrer dans l’histoire en décrochant les premières médailles d’or. “On espère que nous aurons à l’avenir plus de soutien du ministère pour participer aux compétitions à l’étranger. Le potentiel est là et nous avons toutes les cartes en main pour mieux l’exploiter. Maurice regorge de belles plages et cette discipline peut facilement se pratiquer et faire partie de notre paysage sportif”, précise Gilbert Alfred, volleyeur qui s’est mis au beach depuis 2011.
Le beach-volley est un sport dérivé du volley-ball. Il se joue sur un terrain de sable, le plus souvent en extérieur. Ce sport a fait son apparition sur les plages de Santa Monica en Californie dans les années 1920 et s’est propagé partout aux USA, et en Europe les années suivantes. Si les premiers tournois datent des années 1940, il a fallu attendre les années 90 pour que le beach-volley soit inscrit au programme des Jeux Olympiques à Barcelone, en 1992.
Différent du volley-ball.
“Même si le beach semble avoir des similitudes avec le volley, le jeu est différent. Il faut tenir compte du terrain instable, et faire face aux aléas du temps. Le jeu demande plus de technicité et il faut vraiment avoir de bonnes aptitudes. Il me semble qu’un joueur doit avoir au moins une notion de volley-ball. Mais on peut aussi commencer directement par le beach si on commence à le pratiquer très jeune”, souligne Gilbert Alfred. Lors des JIOI, ce dernier sera en duo avec Akash Doobraz. Les autres paires mauriciennes seront : Evans Sauteur/Eric Louise, Liza Bonne/Nathalie Letendrie, Angélique Ramdoss/Maita Bassy, ainsi que les réserves Cedric Beguinot/Yannick Paul et Stéphanie Louise/Heidy Durhône.
Au beach-volley, le terrain est plus petit que celui du volley (soit 8×16 m, contre 9×18 m au volley). Chaque équipe composée de deux joueurs s’affronte en se renvoyant la balle chacune leur tour, mais elles n’ont le droit qu’à un maximum de trois touches de balles. Contrairement au volley-ball, où le contre n’est pas pris en compte dans le nombre de touches, il est compris au beach-volley. Ainsi, si un joueur contre l’attaque de l’autre équipe, il ne reste plus que deux touches à son équipe pour renvoyer le ballon de l’autre côté. Cependant, le joueur ayant fait le contre aura le droit de frapper le ballon lors de la seconde touche. Pendant le jeu, le ballon doit être frappé nettement touché avec le dos de la main, mais ne doit surtout pas être tenu, alors qu’au volley, il peut être poussé. Le contact doit être propre, donc pas d’attaque feintée avec les bouts de doigts ou main ouverte. Si au volley, le coach a le droit de donner des indications à son équipe, lors d’une compétition de beach, le coach ne peut pas rester au bord du terrain.