Un puissant tremblement de terre a touché l’ouest du Japon lundi, tuant trois personnes dont une petite fille de neuf ans et provoquant coupures de courant et suspension du trafic ferroviaire à une heure de forte affluence.
L’Autorité de régulation nucléaire a indiqué n’avoir rien détecté d’anormal dans les centrales de la région, tandis que plusieurs groupes dont Panasonic et Honda ont temporairement suspendu leur production pour procéder à des vérifications.
Le bilan officiel donné par l’Agence chargée des situations d’urgence est de trois morts et plus de 300 blessés dans les régions d’Osaka, Hyogo et Kyoto.
La fillette a été tuée sur le chemin de l’école. « La partie supérieure d’un mur de 3,5 mètres de haut bordant la piscine de l’établissement s’est effondrée et l’écolière a été prise au piège », a expliqué Takeshi Hamada, le maire de la localité de Takatsuki, au nord d’Osaka, où a eu lieu le drame.
Un homme de 80 ans a également été tué par la chute d’un mur et un autre octogénaire, âgé de 84 ans, est mort, écrasé par un meuble chez lui.
Pétrifié
Ce fort séisme, qui s’est produit à 07H58 locales (22H58 GMT dimanche), a privé d’électricité plus de 170.000 foyers et temporairement mis à l’arrêt plusieurs lignes de train dont des trains à grande vitesse Shinkansen.
Mais il n’a pas provoqué de mouvement de panique. Les chaînes de télévision montraient des passagers descendant dans le calme sur les voies, à l’aide d’échelles apposées par le personnel du réseau ferroviaire.
Quelque 80 vols ont été annulés, selon la NHK, tandis que les télévisions montraient de longues files d’attente de voyageurs dont de nombreux touristes étrangers attendant des taxis en raison de la suspension de lignes locales de trains dans une grande partie de la région.
Si aucun dégât matériel majeur n’a été constaté, des dizaines d’incendies ont été signalés, selon les médias.
« J’étais pétrifié. Je ne pouvais rien faire après le tremblement de terre. Cela m’a rappelé celui de Kobe » qui avait fait près de 6.500 morts en janvier 1995, a confié à l’AFP Eiji Shibuya, un homme de 52 ans habitant Itami à l’est d’Osaka.
Pour d’autres, cet épisode a ravivé le traumatisme du séisme survenu le 11 mars 2011 dans le nord-est du pays, suivi d’un terrible tsunami qui a fait 18.000 morts et disparus et provoqué un accident majeur à la centrale nucléaire de Fukushima.
« J’ai cru que (la même chose) allait se produire », témoigne Saki Iwashimizu, une habitante d’Osaka de 52 ans. « C’était tellement effrayant », souffle-t-elle.
« Le sol a tremblé violemment. C’était une secousse forte verticale. Quasiment toutes les assiettes sont tombées et se sont brisées sur le sol », raconte encore Kaori Iwakiri, une infirmière de 50 ans.
Quelque 850 personnes ont été évacuées dans des refuges, selon un porte-parole du gouvernement local, et une quarantaine de soldats ont été déployés dans les zones où l’alimentation en eau a été affectée.
Ceinture de feu
Ce tremblement de terre, de magnitude 5,3 selon l’institut américain USGS, s’est produit à une profondeur de 15,4 kilomètres.
L’Agence météorologique japonaise a pour sa part évalué la profondeur à 13 km et la magnitude à 6,1, révisant ses précédentes évaluations. L’intensité a été mesurée à « 6 moins » sur l’échelle sismique nippone, utilisée pour évaluer les effets en surface d’un tremblement de terre.
Elle s’étend du degré 1 (tremblement à peine perceptible) au degré 7 (les meubles volent dans la pièce et des maisons s’effondrent). Au degré « 6 moins », il est difficile de se tenir debout.
Le séisme a été suivi de nombreuses secousses secondaires et les autorités ont mis en garde les habitants de la région contre le risque d’effondrements de maisons et de glissements de terrain, des pluies étant de plus attendues.
Le Japon est situé sur la Ceinture de feu du Pacifique, une vaste zone qui concentre la majeure partie des tremblements de terre et des éruptions volcaniques de la planète. Il subit chaque année plus de 20% des séismes parmi les plus puissants recensés dans le monde.