Les jeunes Chinois, souvent accros aux jeux vidéo, ne pourront plus tricher sur leur identité pour s’adonner sans limite à leur passe-temps favori: ils vont désormais devoir s’inscrire sous leur vrai nom pour jouer à l’un des jeux les plus populaires du pays.
A partir de mi-septembre, les nouveaux utilisateurs de « King of Glory » devront fournir leur identité, qui sera authentifiée à partir d’une base de données de la police, a annoncé jeudi dans un communiqué le propriétaire du jeu, le groupe Tencent, géant chinois des jeux vidéo sur mobile.
L’objectif affiché est de mesurer l’usage des amateurs de ce très populaire jeu de combat multijoueurs (80 millions d’utilisateurs quotidiens revendiqués), dans le cadre d’un système « anti-addiction » existant qui encadre la pratique des enfants et adolescents.
Tencent a précisé projeter d’étendre ce contrôle à ses autres titres.
Ce durcissement intervient alors que le gouvernement chinois multiplie les tours de vis pour contrôler plus strictement le secteur en plein boom des jeux vidéo.
Le ministère de l’Education a ainsi annoncé fin août que le nombre de jeux vidéos disponibles en ligne allait être drastiquement restreint afin de prévenir la myopie, qui touche de nombreux enfants dans le pays.
Par ailleurs, Pékin a cessé ces derniers mois de délivrer des permis de commercialisation de nouveaux jeux vidéo, plongeant les entreprises dans l’expectative et faisant trébucher leur cours de Bourse.
Après l’annonce de jeudi, susceptible d’enrayer ses recettes, Tencent a vu son action à Hong Kong reculer de 3,2%.
Le mastodonte du web et des jeux mobiles avait déjà imposé l’an dernier des restrictions à ses usagers les plus jeunes: les enfants de 12 ans ou moins ne peuvent théoriquement jouer à « King of Glory » qu’une heure par jour, et pas après 21H00, tandis que les 12-18 ans se voient octroyer jusqu’à deux heures quotidiennes.
Cette limitation fait écho aux inquiétudes croissantes dans le pays face aux longues périodes que passent les jeunes Chinois penchés sur leur écran de téléphone. Mais la règle pouvait être contournée en s’inscrivant sous divers noms, avec des numéros différents.
© AFP