La crise des « gilets jaunes » était « évitable », a assuré jeudi soir Nicolas Hulot sur France 2, indiquant que le gouvernement n’avait pas « entendu » ses propositions pour un meilleur accompagnement social de la transition écologique.
« Je me suis battu, et notamment les semaines qui ont précédé mon départ, pour qu’on change complètement d’échelle dans l’accompagnement social de la transition énergétique et écologique, avec des propositions concrètes », a déclaré trois mois après sa démission l’ancien ministre de la Transition, plaidant pour un accompagnant social « digne de ce nom » de l’augmentation de la taxe carbone.
« Je n’ai pas été entendu. On m’a opposé des raisons budgétaires, j’en ai tiré les leçons », a ajouté un Nicolas Hulot qui semblait en colère sur le plateau de l’Emission politique.
« Je veux bien tout assumer, j’ai tenté, quand je n’ai pas convaincu j’en prends acte, mais j’aurais préféré effectivement ne pas avoir eu raison sur le risque d’emballement que l’on connaît », a ajouté l’ancien animateur télé, confronté à un représentant du mouvement des « gilets jaunes » en duplex depuis Saint-Brieuc.
« La France se serait bien passée de cette confrontation qui oppose l’écologie au social, alors que ma volonté était de réconcilier écologie et social. On n’y est pas parvenu et cette crise était évitable », a insisté M. Hulot.
L’ancien ministre, qui soutient de longue date l’augmentation de la fiscalité écologique pour financer la transition écologique, a répété son soutien à l’augmentation de la taxe sur les carburants que dénoncent les « gilets jaunes ».
« Je l’ai défendue (la taxe carbone) et je l’assume. Mais je l’assume à partir du moment où on la met en oeuvre avec une dimension et un accompagnement dignes de ce nom. C’est ce qui a manqué, il faut le dire », a-t-il déclaré, espérant que le gouvernement allait le faire « maintenant ».
-AFP