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(Frontières closes) Bloquée à Jo’Burg depuis 5 mois : Vijeta Pitumbur lance un appel à l’aide

– La jeune femme parvient à décrocher un job à Maurice, mais ne peut s’y présenter

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– « Le gouvernement rapatrie les Mauriciens se trouvant dans d’autres pays, mais oublie complètement ceux en Afrique du Sud »,

Vijeta Pitumbur fait partie de ces centaines d’étudiants mauriciens bloqués à l’étranger depuis plusieurs mois, sans ressources, livrés à eux-mêmes et devant se débrouiller pour survivre, en attendant désespérément un vol de rapatriement. Originaire de Surinam, elle a complété ses études à l’université de Johannesburg en décembre dernier, et son visa d’étudiante a expiré.

Depuis cinq mois, Vijeta Pitumbur est coincée en Afrique du Sud à cause de la fermeture des frontières, et ne peut rentrer au pays, à son grand désespoir. « Je ne sais plus quoi faire. Il n’y a pas eu de vols de Johannesburg vers Maurice depuis le 4 décembre », dit-elle. Sans ressources et obligée de partager une modeste Unit avec son frère, Vijeta Pitumbur a déjà contacté l’ambassade mauricienne, les Nations unies et le ministère des Affaires étrangères en vue de trouver une place sur un vol de rapatriement, mais sans succès jusqu’à l’heure.

Son vœu est de revenir travailler à Maurice, acquérir un peu d’expérience dans son domaine pendant quelques années, puis repartir se spécialiser. Mais pour l’heure, Vijeta est stressée d’avoir à toujours dépendre financièrement de ses parents, en mettant entre parenthèses sa carrière, cela d’autant que son père est un modeste tailleur exerçant à Surinam et que lui aussi fait face à des difficultés avec la pandémie.

Partie en Afrique du Sud depuis 2017 pour étudier l’optométrie grâce au soutien financier de ses parents, la jeune femme devait renter au pays en décembre. Mais elle n’avait alors toujours pas complété la partie pratique de ses études. « Pour tout le travail pratique que nous avons fait, nous devons en faire un dossier et le soumettre au Medical Council. C’est cette instance qui va confirmer si oui ou non nous recevrons notre diplôme, » dit-elle.
Malheureusement le 15 décembre, l’Afrique du Sud a replongé dans le confinement. En janvier, Vijeta veut rentrer au pays. « Tous les mois, j’appelle le ministère des Affaires étrangères mais on me répond à chaque fois la même chose : qu’il n’y a pas de vol en ce moment », se désole-t-elle.

Actuellement, avec un confinement dit de “level 1” en Afrique du Sud, c’est-à-dire avec moins de restrictions, les avions peuvent atterrir. Après avoir vécu sur le campus jusqu’à la fin de ses études, la jeune femme partage depuis peu une modeste Unit avec son frère qui travaille dans le domaine informatique tout en étudiant pour décrocher son Post-Graduate Diploma en informatique, mais la situation est compliquée…
« La propriétaire n’est pas d’accord que deux personnes vivent là. » Les journées défilent lentement pour Vijeta et la jeune femme ne peut même pas exercer en Afrique du Sud pour subvenir à ses besoins. « Il faut être enregistré au Medical Council pour exercer sur le sol sud-africain et l’optométrie n’est pas un Critical Skill. Donc, le Medical Council privilégie les Sud-africains », explique-t-elle. « Je ne tiens plus. Je dois rentrer au pays pour pouvoir travailler et aider mes parents financièrement. Ma maman est femme au foyer et mon père est Self Employed et il est âgé. J’aimerais qu’il cesse de travailler. Je ne veux que rentrer à Maurice, je n’ai aucun autre plan et ni l’envie de faire quoi que ce soit. C’est très difficile à vivre. »

La jeune femme est amère, cela d’autant qu’elle a postulé pour un emploi à Maurice, qu’elle a fait une interview par visioconférence et qu’elle a finalement décroché cet emploi. « Mais comme je suis bloquée en Afrique du Sud, je n’ai pas pu prendre mon emploi comme prévu. L’employeur a dit qu’il peut m’attendre mais là ça devient difficile. Il ne pourra pas m’attendre éternellement », dit-elle.

Vijeta Pitumbur implore les autorités pour rapatrier les étudiants mauriciens d’Afrique du Sud. « J’ai envie de vivre ma vie normalement, de rentrer dans mon pays, de travailler, d’aider mes parents et d’économiser de l’argent pour m’acheter une petite voiture, bref de vivre ma vie tout simplement. » Et de poursuivre : « J’ai réussi à décrocher mon diplôme après beaucoup de sacrifices et maintenant que je l’ai, je dois m’asseoir et attendre le bon vouloir du gouvernement. J’ai l’impression que tous mes sacrifices sont partis en fumée. Oui, je sais que la situation est difficile, mais ce n’est pas possible que le gouvernement rapatrie les Mauriciens se trouvant dans d’autres pays comme l’Inde et la France et qu’il oublie complètement l’Afrique du Sud. Pourquoi une telle discrimination ? »
Vijeta Pitumbur n’a qu’une chose en tête : rentrer dans son village et pouvoir enfin se relaxer, oublier ses problèmes, serrer ses parents dans ses bras et déguster les bons plats de maman : “sept caris”, “ti puri”, grains secs, dholl, bouillon de cresson, poisson salé…

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