La finale que tout le monde attendait entre Maurice et La Réunion sera à l’affiche cet après-midi à 14h30 au stade George V à Curepipe. 34 ans après le sacre de 1985 et 16 après celui de 2003, Maurice tentera de prendre à nouveau à défaut son éternelle rivale. Sauf que, cette fois, la montagne qui se dresse sur la route des hommes d’Akbar Patel semble difficile à soulever, pour ne pas dire impossible. Toutefois, avec le soutien des milliers de supporters attendus à Curepipe, dans un stade plein à craquer, tout peut arriver.
La Réunion se dresse désormais comme la grande favorite de cette finale et ce, même si c’est Maurice qui jouera home. De par ses prestations en matches de poule et encore plus convaincantes (4-0) face aux Seychelles en demi-finale, il est un fait que cette finale ne peut échapper à la bande à Jean-Pierre Bade. C’est un fait et nous ne pouvons le nier, même si du côté Réunionnais on joue la prudence dans cette quête de conserver le titre de 2015.
Ce qui n’est certainement pas de bon augure pour le Club M lorsqu’on scrute de très près le jeu réunionnais. Certes, battue (0-1) par une surprenante équipe comorienne lors du dernier match de la poule B, les Réunionnais ont prouvé, face aux Seychelles, qu’ils avaient plusieurs cordes à leur arc. Et ce ne sont certainement pas les Dalons qui nous diront le contraire, après la leçon de football qu’ils ont eue mercredi au stade Auguste-Vollaire à Flacq.
Toutefois, Jean-Pierre Bade veut rester mesuré, car en bon professionnel qu’il est, il sait qu’un match, qui plus est, une finale, n’est jamais gagnée d’avance. « C’est normal que tout le monde veut la gagner. Maurice sera chez elle devant un public formidable et fera son maximum pour l’emporter. Elle sera favorite. On tâchera, nous, de faire de notre mieux pour conserver notre titre », remarque-t-il. L’idée étant, ajoute-t-il, de ne pas commettre les mêmes erreurs que celles en match de poule face aux Comores.
Une attaque réunionnaise de feu
Ce qu’il faut aussi retenir de cette équipe réunionnaise, c’est sa capacité à s’adapter à n’importe quel système de jeu. Elle l’a prouvé face aux Dalons, passant d’un 4-3-3 à un 4-4-2 sans que le jeu n’en souffre, contrairement à un Club M brouillon. Elle a été, en outre, efficace devant les buts en s’appuyant surtout sur un certain Jean-Michel Fontaine, lequel ne laissera certainement pas passer sa chance d’avoir une deuxième médaille d’or à son palmarès. Fait impressionnant : La Réunion a battu les Maldives (4-0), Mayotte (3-0) et les Seychelles (4-0), inscrivant la bagatelle de 11 buts contre un seul encaissé, contrairement au Club M, qui n’en a marqué que trois, contre deux encaissés.
Le sélectionneur Akbar Patel en est pleinement conscient de cela. Il n’empêche qu’un gros travail psychologique a été réalisé, d’où cette détermination d’aller chercher la qualification pour cette finale en toute fin de prolongation face à Mayotte (1-0 grâce à un penalty de Kevin Perticots). « Il y a un très bon état d’esprit dans le groupe. Nous nous sommes fixé comme objectif d’aller chercher la médaille d’or et de rééditer l’exploit des anciens de 1985 et de 2003. Le staff technique sera là pour aider les joueurs à atteindre ce but », affirme-t-il.
Vainqueur en 2003 avec une équipe expérimentée et avec des expatriés surtout, Akbar Patel a cette fois choisi de faire confiance qu’aux joueurs du championnat local. On dira tout simplement qu’il n’a jusqu’ici pas été trahi par ses convictions. Il est même heureux d’avoir la chance de travailler avec le groupe de jeunes. « Les générations ne se ressemblent pas. Il y a toujours une différence de style et de façon dont on pense le football. Il n’empêche que je dois saluer le gros coup de main de mes deux adjoints, Colin Bell et Nicholas Doro, qui font un très bon travail entre les joueurs et moi », explique-t-il.
L’appui du public déterminant
En revanche, s’il y a quelque chose qui n’a pas changé, avoue le sélectionneur national, c’est bien le discours. « L’objectif reste la médaille d’or. Nous allons tout faire pour gagner ce match et les joueurs sont tous conscients de cela. Une victoire et ce sera un moment immortel », dit-il, avant d’ajouter que ses joueurs et lui comptent énormément sur l’appui d’un public qu’il n’a pas hésité à qualifier d’irréprochable. « C’est un public qui est beau à voir, non seulement au stade George V, mais sur tous les sites de compétition. C’est incroyable de vivre un tel moment. C’est la raison pour laquelle j’ai dit à mes joueurs que nous avons le devoir de remporter cette médaille d’or, pour ce public et toute la nation mauricienne. »
Le buteur héroïque de la demi-finale, Kevin Perticots, a lui précisé que le Club M est prêt pour réaliser l’exploit. Mais pour ce faire, dit-il, il est très important de respecter les consignes. « La Réunion reste une très bonne équipe. Comme le coach l’a dit depuis le début, nous sommes dans un tunnel et au fur et à mesure qu’on approche de la sortie, on voit mieux la lumière. Nous ne sommes plus qu’à 90 minutes de l’exploit et peu importe l’adversaire, nous avons l’obligation de remporter la médaille d’or. Nous nous sommes beaucoup sacrifiés pendant plusieurs mois et nous espérons que le travail finira par payer », déclare-t-il, avant d’ajouter que ses coéquipiers et lui comptent énormément sur l’apport du public pour remporter cette finale.
Les effectifs
Maurice : Christopher Caserne (c.), Marco Dorza, Walter St Martin, Francis Rasolofonirina, Kerlson Agathe, Adrien Botlar, Kevin Perticots, Emmanuel Vincent, Jean, Fabrice Brasse Mervyn Jocelyn, Adrien François, Stephan Nabab, Ashley Nazira, Kevin Jean-Louis, Jonathan Spéville, Fabrice Augustin, Désiré Patate, Luther Rose, Jason Selmour et Clarel Jackson.
Sélectionneur : Akbar Patel
Réunion : Pause Grégory, Dubaril Mickael, Mathieu Sarpedon, Joe Damour, Yohan Guichard, Assoumani Akbar, Alexandre Loricourt, Anjy Vardapin, Loïc Rivière, Jean-Michel Fontaine (C), Imira Karim, K’Bidi Sebastien et Jonathan Boyer.
Sélectionneur : Jean-Pierre Bade.