Ils sont trois petits jeunes à avoir enfilé leur sombrero pour représenter fièrement Maurice à la FIRST Global Challenge 2018, soit les jeux olympiques de la robotique, accueillant plus de 170 pays. Forts de leur talent, nos petits Mauriciens, Anushree Luchooa, du Droopnath Ramphul State College, Brendon Shane Ramanaik, du London College, et Anaëlle Marie Dhunnoo, du collège Lorette de Port Louis, se sont hissés jusqu’en demi-finale, évinçant l’Allemagne, la Finlande et la Belgique. Rencontre.
Ils sont âgés de 14 à 17 ans, et n’ont vraiment pas froid aux yeux. La FIRST Global Challenge 2018 est un concours international regroupant les jeunes passionnés de robotique. Axé autour des 14 grands thèmes de l’ingénierie identifiés par les National Academies of Engineering, chaque année un thème est choisi et une grande compétition est organisée pour encourager les jeunes à s’intéresser à ce domaine en perpétuelle évolution.
Ainsi, en quelques jours seulement, Anushree Luchooa, Brendon Shane Ramanaik et Anaëlle Marie Dhunnoo ont construit eux-mêmes leur prototype “from scratch”. “C’est en mai de cette année que la Youth United in Voluntary Action (YUVA) a ouvert les inscriptions dans les écoles du secondaire de Maurice pour participer à la FIRST Global Challenge 2018 (Robotics) au Mexique. Sur une centaine de candidats, seuls trois ont été choisis après plusieurs interviews. C’est ainsi qu’est née la Team Maurtius”, explique Krishna Athal, executive director de YUVA. Une initiative qui a permis aux jeunes de faire montre de leurs talents et ingéniosité lors de cette compétition internationale.
En effet, les trois jeunes ont eu 20 jours seulement pour construire leur robot à la YUVA Leadership Academy. Ils ont ensuite pris l’avion pour le Mexique où s’est déroulée la compétition en août. “Nous avons beaucoup de chance d’arriver jusqu’en demi-finale, et ce malgré le manque de ressources et de sponsors. Les autres pays avaient tous les éléments réunis pour réussir, notamment plus de temps, quatre mois entiers pour se préparer ! Donc, oui, cela est une grande surprise pour nous tous et nous en sommes bien fiers. Nous nous préparerons pour l’année prochaine et viserons cette fois l’or”, soutient Krishna Athal. Ce dernier soutient qu’ils ont eux-mêmes financé le voyage et déplore le manque de coopération des autorités. Il espère que l’année prochaine les choses seront différentes.
Travailler en équipe avec d’autres pays
Nos petits geeks sont aux anges. Pour Anaëlle Dhundoo, étudiante au Lorette de Port-Louis, cela a été une très bonne expérience. “Ça a été une très bonne expérience. On a fait de nouvelles connaissances. La compétition a été une opportunité pour moi d’apprendre à travailler en équipe et enrichir ma connaissance sur STEM (Science Technology Engineering Mathematics). D’ailleurs, je pense qu’on devrait encourager les jeunes, car la robotique et l’intelligence artificielle sont des choses qui prennent de l’ampleur dans le monde. La participation des jeunes à ce type de concours va les aider à innover pour notre pays dans le futur”, dit la jeune fille de 17 ans.
Idem pour Anushree Luchooa, âgée de seulement 14 ans. Cette habitante de d’Epinay est plus que ravie d’avoir pu participer à un tel événement. “C’était une expérience incroyable que je n’oublierai jamais où j’ai eu l’occasion d’apprendre et de me connecter aux autres. Nous avons travaillé dans une ambiance très conviviale et j’ai aimé gagner lors des matchs contre les grands pays, tels que l’Allemagne, la Belgique, la Namibie, l’Algérie ou la Finlande ! Nous avons construit notre ‘robot from scratch’ et c’est après plus de 30 heures de vol que nous avons atterri au Mexique. J’ai appris beaucoup de choses, nous avons développé des stratégies avec nos alliés de pays étrangers pour mieux réussir, nous avons aussi appris à travailler en équipe. Les autres équipes étaient incroyables, notamment celles de Suriname, de Trinidad et Tobago”, confie la jeune étudiante de Droopnath Ramphul State College.
“Ces jeunes sont si fiers. Ils sont aux anges et sont encore plus déterminés à partager leur savoir-faire avec les autres et à aider la nouvelle Team Mauritius à exceller lors de la FIRST Global Challenge 2019. C’est un peu notre objectif à YUVA, qui est de former des jeunes leaders pour qu’ils puissent eux aussi en former d’autres, et ainsi de suite”, soutient Krishna Athal. “Comparé aux pays, Maurice traîne derrière, car elle est incapable de produire des entrepreneurs sociaux qui sont un peu l’antithèse des entreprises corporate, qui opèrent dans leur intérêt avant toute chose. Les entrepreneurs sociaux, eux, recherchent des alternatives pour créer leur business sans être dépendants de modèles de business traditionnels. Pour eux, contribuer à l’avancement de la société devient une priorité. La YUVA Leadership Academy s’attelle ainsi à inculquer ces valeurs-là aux jeunes”, ajoute-t-il.
Une expérience tout aussi enrichissante pour Brendon Ramanaik, âgé de 15 ans, la tête visiblement toujours au Mexique ! En attendant l’année prochaine, les jeunes continuent leurs classes comme des étudiants normaux, avec l’avantage d’avoir un petit robot comme ami. Vivement l’année prochaine, pour de nouvelles créations !