La Federation of Civil Service and other Unions (FCSOU) n’a jamais réclamé le démantèlement du Pay Research Bureau (PRB). Selon son président, Narendranath Gopee, la fédération avait suggéré de transformer ce dernier en une plateforme tripartite pour faciliter les négociations collectives et discuter des conditions de travail et salaires dans la fonction publique. C’est le ministère de la Fonction publique, dit-il, « qui souhaite le démantèlement » de cette instance.
Pour la FCSOU, il n’a jamais été question du démantèlement radical du PRB. « Nous avons affirmé qu’il y avait des manquements au niveau du PRB. Par exemple, le PRB n’englobe pas toutes les fonctions de certains ministères. Nous avons ainsi fait part des problèmes auxquels le PRB faisait face, notamment l’absence de négociation collective. Pour rédiger son rapport, le PRB invite les fédérations et les syndicats à des consultations. Mais en fin de compte, il ne fait que nous écouter car il n’applique que sa décision. Et c’est une des plus grandes faiblesses du PRB. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs les fédérations ont toujours rejeté les rapports », a expliqué Narendranath Gopee.
Ce dernier a souligné que la fédération avait suggéré à la consultante de faire du PRB une plateforme tripartite, laquelle verrait la participation d’un représentant de la fonction publique, de syndicats et de fédérations. Parallèlement, la FCSOU avait proposé que le PRB agisse alors comme « arbitre » « Nous avions proposé que les syndicats et le ministère de la Fonction publique négocient les conditions de travail des employés et parviennent à un consensus. Et qu’un accord (“collective agreement”) soit par la suite signé entre l’employeur, le syndicat et la fédération », a soutenu Narendranath Gopee. Si tel avait été le cas, dit-il, les rapports du PRB « n’auraient jamais été rejetés ».
Le syndicaliste a aussi rappelé qu’en 2015, il avait évoqué ce problème devant le comité Application of Standards de Genève et avait fait mention de l’absence du “collective bargaining” dans la fonction publique. Le dernier rapport du Bureau international du travail, publié en mars 2018, fait état du fait que le gouvernement avait accepté d’initier le “collective bargaining”. « Ce rapport a été envoyé au gouvernement de Maurice, plus précisément au ministère de l’Emploi, qui devait s’expliquer sur la situation par rapport à la négociation collective. Se basant sur ce rapport, nous avons souligné que l’instance la plus appropriée pour la négociation collective était le PRB. Ainsi, nous n’avons jamais souhaité le démantèlement du PRB. Nous avons plutôt demandé que le PRB soit revu afin qu’il devienne une plateforme tripartite et permette la transformation de la fonction publique », a fait part Narendranath Gopee.
D’ailleurs, a-t-il dit, la fédération et ses affiliés auront une rencontre au Rabita Hall le 30 avril avant de manifester dans les rues.