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Dopage : à un mois de la Coupe du monde, la Russie pas tirée d’affaire

A un mois de la Coupe du monde de football, l’Agence mondiale antidopage (AMA) maintient la pression sur la Russie, exigeant toujours qu’elle reconnaisse ses fautes dans le plus grand scandale de dopage de l’histoire du sport.

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L’affaire ressemble à une impasse. Sans cet aveu par les autorités russes qu’un système de dopage institutionnel a bien existé entre 2011 et 2015, touchant tous les sports et des centaines d’athlètes, l’AMA refuse de lever la suspension de l’agence russe antidopage Rusada.

Le comité exécutif de l’AMA, réuni mercredi à Montreal, est resté sur cette position, ont indiqué plusieurs de ses participants.

« Il n’y a pas eu besoin de vote (…), rien n’a changé », a confirmé le directeur général de l’AMA, Olivier Niggli, à quelques journalistes après la réunion, sans livrer plus de détails. Le sujet doit être abordé jeudi lors d’un conseil de fondation de l’agence. Tout comme un autre scandale, plus récent, celui des accusations contre le président démissionnaire de la fédération internationale de biathlon (IBU), le Norvégien Anders Besseberg, d’avoir touché des pots-de-vin pour protéger les intérêts russes dans ce sport.

 « Prise en sandwich »

La mise à l’index de Rusada est hautement symbolique pour la Russie, qui s’apprête à accueillir la Coupe du monde de football (14 juin-15 juillet). Pour cette compétition, la FIFA a déjà fait savoir qu' »aucun russe ne (serait) impliqué dans la mise en oeuvre du programme antidopage » et que les analyses auraient lieu hors de Russie.

Mais les conséquences sont aussi concrètes dans un autre sport : le retour à la conformité de Rusada est en effet l’un des critères pour que la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) autorise à nouveau la Russie à participer à ses compétitions, comme les championnats d’Europe, en août à Berlin.

En athlétisme, la Russie a déjà été privée des JO de Rio-2016 et des Mondiaux-2017 à Londres, l’IAAF n’acceptant qu’une sélection d’athlètes neutres triés sur le volet. La Russie, qui a fait du sport un outil majeur pour réaffirmer sa puissance, a aussi été privée de drapeau et d’hymne aux jeux Olympiques de Pyeongchang, où le CIO a imposé une sélection d’athlètes neutres.

Depuis sa suspension en novembre 2015, Rusada a engagé des réformes et répond désormais à tous les critères exigés par l’AMA en termes de bonne gouvernance. Elle a ainsi été autorisée en juin 2017 à mener à nouveau ses programmes antidopage, sous supervision internationale.

Mais l’AMA attend toujours l’acceptation claire par Moscou des conclusions accablantes de l’enquête McLaren. Ces travaux avaient levé le voile en 2016 sur un système à grande échelle, reposant sur la falsification des résultats des contrôles au laboratoire de Moscou et sur le trucage d’échantillons d’urine aux JO de Sotchi en 2014, avec la bénédiction de rouages de l’Etat, notamment le ministère des Sports.

Mercredi, le directeur général de Rusada, Iouri Ganous, a donné un nouveau gage de bonne volonté en demandant aux autorités de son pays d’ouvrir les portes du laboratoire antidopage de Moscou à l’AMA, la seconde condition posée par l’agence pour lever les sanctions. En vain pour l’instant.

« Rusada fait preuve de bonne volonté mais se retrouve prise en sandwich entre l’AMA et le pouvoir russe », observe l’un des patrons de l’Institut des organisations antidopage (iNADO), le Canadien Doug Mac Quarrie. « Les premières victimes, ce sont les athlètes russes honnêtes. Mais pour avancer, il faut que la Russie accepte de reconnaître ses fautes », ajoute-t-il à l’AFP.

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