« Je suis heureuse que Pravind Jugnauth ait repris cette expression que nous employons quasiment toujours, car nous connaissons le prix du développement. Les travaux en cours dans la région de Port-Louis et les chantiers qui vont démarrer et qui perturberont à coup sûr la circulation sont un mal nécessaire. Nous allons tous en sortir gagnants. Les Mauriciens doivent comprendre que si le pays aspire à la modernité, nous devons tous nous sacrifier pour un moment. C’est pour une période donnée », déclare la syndicaliste de la CTSP, Jane Ragoo.
Suite à une réunion au siège du syndicat, où l’impact des travaux et déviations était à l’agenda, il a été noté que pour le moment, il n’y a pas eu une grosse incidence sur les horaires de travail dans les secteurs où le CTSP compte des membres. « Toutefois, précise Jane Ragoo, nous avons passé le mot d’ordre pour qu’on nous rapporte tous les cas où les patrons d’entreprises tenteraient d’exercer la pression sur les employés qui arriveraient en retard au travail à cause des embouteillages. »
Pour éviter tout retard, il nous revient que certaines entreprises se trouvant dans le Nord-Ouest et le Nord du pays, et qui pourvoient un transport à leurs employés, ont avancé l’horaire de départ des véhicules le matin.
« Lorsqu’il y a un facteur qui apporte un changement au niveau de la circulation, les employés à Maurice ont le réflexe de prendre des précautions pour ne pas arriver en retard au travail »dit d’emblée Pradeep Dursun, Chief Operating Officer à Business Mauritius. Ce dernier rappelle que dans le cas présent, les entreprises privées adoptent des initiatives individuelles et font des arrangements qui s’imposent pour s’assurer que leurs employés répondent présent au travail malgré les perturbations causées par des travaux d’infrastructure routière. Assurances et banques peuvent même prendre des dispositions pour que des membres spécifiques de leur personnel tra- vaillent de chez eux.
Et dans le cas d’une banque commerciale, elle réserve un open space dans la région d’Ébène pour éviter que son personnel ait à traverser la capitale congestionnée, avec le risque d’arriver en retard au travail. Selon Pradeep Dursun, pour l’instant, les travaux à Caudan et ses conséquences n’ont pas bouleversé les services et le travail dans le secteur privé.
Par ailleurs, le ministre de la Fonction publique, Eddy Boissézon, qui a discuté avec des représentants des syndicats du secteur public, a dans une déclaration à Week-End expliqué que Business Mauritius demeure aussi un de ses interlocuteurs clés. « Nous ne voulons pas catégoriser les employés », a déclaré le ministre, qui a rencontré le représentant de Business Mauritius à son bureau vendredi matin. Cette réunion était surtout axée sur le partage des pratiques en cours et des stratégies appliquées dans les entreprises privées pour éviter les retards au travail causés, comme dans le cas présent, par des travaux d’infrastructure.