La Vacoas Multi-Purpose Cooperative Society revient dans l’actualité avec, cette fois, un sérieux différend entre des membres de cette coopérative et Sunil Bholah, ministre du Business et des Coopératives. Ces membres ont tenu une conférence de presse pour dénoncer, disent-ils, « l’ingérence » du ministre dans les affaires de cette coopérative ainsi que « l’incompétence » du nouveau caretaker managing committee, en fonction depuis janvier.
Ils reprochent aussi au ministre des Coopératives d’avoir « induit le Parlement en erreur » le 27 mars dernier dans ses réponses à une question concernant cette société. À noter que le chiffre d’affaires de cette coopérative est de Rs 1,4 milliard.
Parmi ces membres mécontents de « la manière de faire du ministre » se trouvent des membres de l’ancien caretaker committee, qui ont été en fonction de novembre 2015 aux premiers jours de janvier de cette année. Ils disent avoir été priés par le Registrar of Associations, par le biais d’une lettre officielle, de se retirer en janvier, et ce « sans donner de raisons valables », ajoutant que celui-ci les aurait « félicités » dans cette même correspondance « for your contribution in the functioning of the cooperative society » durant la période pendant laquelle ils dirigeaient la cooperative. « Le Registrar a fait partir des membres de l’ancien managing committee et nous savons qu’il ne prend pas seul les décisions. Il reçoit les directives en haut lieu pour agir », disent ces membres mécontents.
Ces derniers soutiennent que depuis janvier, la Vacoas Multi-Purpose Cooperative Society est à nouveau « au point mort ». Ils ajoutent : « Il n’y a aucune activité depuis le départ de l’ancienne équipe de direction et nous sommes à nouveau dans le flou et dans l’incertitude. Alors que nous avons pu redresser la situation en deux ans, nous ne connaissons pas le plan de travail du nouveau caretaker committee ni même ses intentions. Les membres ne reçoivent pas le service nécessaire quand ils se présentent au bureau. Nous nous demandons si certaines personnes ne souhaitent pas la disparition de cette coopérative », s’inquiète un membre de l’ancien comité.
Ces personnes non satisfaites de la situation actuelle allèguent que le ministre Bholah « s’ingère dans les affaires de l’association d’une manière subtile ». Elles poursuivent : « Les réponses du ministre au Parlement ne reflètent pas la vérité. Il a induit la Chambre en erreur. (…) Contrairement à ce qu’a voulu faire croire le ministre, l’ancien caretaker commitee a, de 2016 à janvier 2018, remis la coopérative sur les rails grâce aux services d’un consultant. Les membres ont fait confiance à cette équipe et c’est ainsi que nous avons pu récupérer une somme de Rs 257 millions que devaient les membres tout en continuant à prêter de l’argent aux déposants. »
Un des sujets épineux au sein de cette coopérative de Vacoas concerne le projet de vente d’un terrain situé à Flic-en-Flac et valant plus de Rs 600 millions. Selon nos informations, il y aurait eu des pressions sur l’ancien managing committee pour la vente de ce terrain à un certain prix mais des membres de l’ancien comité y auraient résisté. « Ce terrain appartient aux 5 000 membres de la coopérative et l’assemblée générale est la seule instance habilitée à prendre une décision sur cette question. Pa kapav vann sa terin-la san laval lasanble zeneral », soulignent avec force des membres.
Dans les milieux de cette coopérative, on laisse entendre que cette affaire de terrain ne serait pas étrangère à la décision des autorités de faire partir en janvier dernier l’ancien président de l’ancien caretaker committee, qui aurait exprimé son désaccord sur cette question de vente. « Cette question de vente de terrain est la pomme de discorde », affirme d’ailleurs un ancien dirigeant de la coopérative. Cette affaire devait être abordée par les animateurs de la conférence de presse prévue aujourd’hui. Ces derniers feraient même certaines révélations à ce sujet.
Par ailleurs, des membres soutiennent qu’il est « grand temps » de remplacer le caretaker committee par neuf personnes élues par une assemblée générale, comme prévu dans les règlements de la coopérative. Ils demandent au Registrar de convoquer « au plus vite » une réunion de l’assemblée générale « dans l’intérêt de la coopérative ». Des manifestations de protestations ne sont pas à écarter si les autorités ignorent les appels des membres à ce sujet. Ils font appel au Premier ministre « pour trouver une solution au plus vite en faveur de la coopérative avant que la situation ne se détériore ».