Depuis qu’une vieille dame a été retrouvée morte dans sa maison il y a quelques semaines, la population de Cottage vit dans la peur, selon le conseiller du village, Sanjeev Naidu. Ce dernier fait état de ses craintes par rapport à la criminalité, particulièrement la toxicomanie et les cambriolages, qu’il attribue à « l’abus de substances nocives » par certains habitants de la localité.
« La situation est malsaine dans le village. Ce meurtre à la NHDC de Cottage, où on a tué, battu et volé une vieille dame, a bouleversé tout le monde. Lorsque j’étais président du conseil de district de Pamplemousses/Rivière du Rempart, je n’avais pas donné mon aval à la construction de ces maisons à cet endroit. J’avais demandé que l’on construise une salle polyvalente en ce lieu, au bénéfice des habitants de la localité, et les maisons de la NHDC, elles, un peu plus loin du village », déclare Sanjeev Naidu. Depuis ce meurtre, il dit avoir découvert qu’une vingtaine de maisons de la NHDC sont inoccupées. Selon lui, des «voyous » et des toxicomanes les utiliseraient pour fumer, consommer de l’alcool et se droguer. « La plupart de ces voyous viennent des endroits avoisinants. À cause de la toxicomanie, le nombre de cas de vol et de cambriolage augmente dans le village », indique notre interlocuteur. Selon lui, une vingtaine de cas de vols ont d’ailleurs été rapportés depuis la fin de l’année dernière. Et d’affirmer qu’on a récemment cambriolé le domicile d’une famille comptant célébrer un mariage cette année, ajoutant que des bijoux d’une valeur de Rs 90 000 ont disparu. « On ne peut vivre en paix dans notre village. Comment faire ? », lance le conseiller de village.
Sanjeev Naidu blâme la toxicomanie, qui est selon lui responsable de cette situation malsaine qui prévaut dans son village. Il montre une vieille cheminée, située à côté du terrain de football de la localité. « Elle sert de base aux toxicomanes », dit-il. On y aperçoit en effet des seringues, de vieux pots de “siro touse”, des allumettes, des paquets de cigarettes ainsi qu’une ou deux paires de ciseaux. « Zot vinn droge isi aswar », nous disent des jeunes de la localité, qui jouaient au foot sur ce terrain. Selon ces derniers, la drogue a fait son entrée dans le village « il y a deux ou trois ans ». L’un d’eux poursuit : « Aujourd’hui, la drogue est partout. Les toxicomanes de Cottage sont approvisionnés en drogue par des dealers de la région, pas trop loin de chez eux. Certains font des kilomètres à pied pour aller s’approvisionner ailleurs, faute d’un moyen de transport. On en vend aussi près de l’école l’après-midi. Kouma dir sa pe prodwir dan Cottage mem. Les jeunes qui consomment de la drogue nous paraissent vieux. Zot finn aplati, nepli rekonet zot. » Nullement découragés, ils estiment qu’on peut faire régresser la toxicomanie dans le village. « Pour ça, il faut éduquer, sensibiliser et faire des suivis avec ceux qui sont affectés. Il faut aussi parler aux parents. »
Le conseiller de village déplore « le manque de loisirs » pour les jeunes de Cottage. Selon lui, il leur manque des infrastructures sportives, à l’instar d’un terrain de football, qui n’existe pas dans ce village, celui que les jeunes utilisent appartenant en fait à la propriété sucrière de Terra. « Cottage compte 7 000 habitants et il n’y a pas un terrain de jeux pour eux. Un tel terrain aurait profité à tout le monde », estime notre interlocuteur.