Le ministère de l’Agro-industrie envisage sérieusement de procéder à un nouvel épisode d’abattage de chauves-souris frugivores endémiques afin de réduire leur population. Notons que la chauve-souris frugivore (pteropus niger) est une espèce protégée et endémique de Maurice, ce qui veut dire qu’on ne peut la trouver dans aucun autre endroit sur terre.
Cette décision se poserait comme un nouveau coup dur pour cette espèce dont la population est déjà très fragile car sous la menace constante de la déforestation, des cyclones, de la chasse illégale et de la mortalité accidentelle liée aux fils électriques. D’ailleurs, cette année, la chauve-souris frugivore de Maurice est passée du statut de “vulnérable” à “en danger” sur la liste rouge de l’International Union for the Conservation of Nature (IUCN).
Cela, suite à la campagne d’abattage menée en 2016 qui avait été décidée sous la pression de propriétaires de vergers alors que Maurice est signataire d’une convention internationale protégeant cette espèce. Quelque 10 000 chauves-souris avaient alors été abattues, provoquant un grand mécontentement auprès des acteurs au niveau de la conservation de nos espèces endémiques.
L’estimation de la population avancée par le ministère, soit plus de 100 000, avait fait polémique à l’époque car, selon les protecteurs des espèces endémiques, elle était largement exagérée.
L’abattage avait d’ailleurs retenu l’attention d’organisations internationales impliquées dans la conservation de même que des médias étrangers qui avaient vivement condamné cette décision.