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Chine : la police enquête sur un maître bouddhiste accusé de harcèlement sexuel

Un éminent moine chinois, ex-chef de la Fédération bouddhiste du pays, fait l’objet d’une enquête criminelle après avoir été accusé de harcèlement sexuel, a annoncé jeudi l’autorité étatique des affaires religieuses.

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Xuecheng, 51 ans, influente figure spirituelle, membre du Parti communiste chinois et abbé dirigeant le monastère Longquan à Pékin, est dans la tourmente depuis fin juillet après un rapport l’accusant de turpitudes et d’irrégularités financières.

Dans ce document rédigé par deux moines et diffusé sur internet, le religieux était accusé d’avoir envoyé des messages téléphoniques explicites, au ton séducteur ou menaçant, à au moins six nonnes pour avoir des relations sexuelles avec lui.

Quatre auraient cédé, Xuecheng leur assurant que le sexe était partie intégrante des études bouddhistes, selon ce rapport reproduisant les messages incriminés. L’abbé avait démissionné mi-août de la présidence de la Fédération bouddhiste chinoise.

Or, le Bureau de la sécurité publique de Pékin, c’est-à-dire la police, a désormais « ouvert des investigations préliminaires et mène une enquête » concernant les « agressions sexuelles » présumées imputées à Xuecheng, a indiqué jeudi l’Autorité étatique des affaires religieuses dans un communiqué.

Cet organisme gouvernemental, qui supervise étroitement les groupes religieux, a également enquêté sur les messages téléphoniques reproduits dans le rapport et confirme que, sur cette base, le moine est bien « suspecté d’enfreindre les principes bouddhistes » et que son cas devra être traité par la Fédération bouddhiste.

Enfin, l’Autorité des affaires religieuses confirme les accusations d’irrégularités financières dans la gestion du monastère Longquan, où d’énormes fonds auraient été détournés « en violation des règlements étatiques ». Là aussi, les faits ont été soumis aux administrations locales concernées pour « enquête et sanctions selon le droit ».

Xuecheng, également membre de la chambre consultative du Parlement chinois, est une célébrité en Chine où des millions de fidèles suivent attentivement son compte sur la plateforme de microblog Weibo.

Ce dernier est pourtant resté silencieux depuis le 1er août et un communiqué de son monastère rejetant en bloc les accusations à son encontre.

Il n’existe en Chine aucune définition légale du harcèlement sexuel, pourtant très répandu dans le pays.

La campagne #MeToo, qui a déferlé dans le monde à la suite des révélations de l’affaire Weinstein, a incité des étudiantes chinoises à dénoncer des cas d’agressions et de harcèlement sur les campus. Mais les débats sur le sujet sont restés très encadrés par le gouvernement et la censure.

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