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Biscuiterie Subana : la fabrication locale a redémarré

« Aujourd’hui, on peut dire que les difficultés, c’est du passé », selon Yashveer Takoordyal, COO de Freelance Distributors, qui a repris la biscuiterie en 2014

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– « Le P’tit Morisien », nouvelle marque de Subana produite localement grâce à de nouvelles machines acquises pour quelque Rs 15 M

Tout un patrimoine pâtissier de notre pays a su être préservé grâce à la reprise, par Freelance Distributors, de la biscuiterie Subana, en 2014, quand celle-ci se trouvait dans une sérieuse impasse financière et qu’elle est passée sous administration judiciaire en 2011. L’usine s’était vue contrainte de sous-traiter la fabrication de ses biscuits en Inde. Après une reprise à zéro – Freelance Distributors n’ayant hérité que des bâtiments en 2014, et donc sans les machines –, Subana a connu une renaissance. Au point où le COO, Yashveer Takoordyal, se permet de dire que « les difficultés appartiennent au passé ». D’ailleurs, l’usine a relancé sa production locale avec la nouvelle gamme de biscuits « Le P’tit Morisien », fabriqués par les nouvelles machines de l’entreprise, acquises au coût de quelque Rs 15 M.

« Quand on a repris l’usine, fin 2014, on a hérité d’un chantier. Il n’y avait que le bâtiment sans les machines », se souvient Yashveer Takoordyal. Aujourd’hui, toutefois, « on peut dire que les difficultés sont du passé » ajoute-t-il. En 2017, les nouveaux acquéreurs travaillent sur un projet d’achat de nouvelles machines pour la fabrication locale de biscuits. En 2018, les machines arrivent à Maurice, un investissement qui aura coûté quelque Rs 15 M.

Mais avant ce développement, à la reprise de l’usine, la priorité de la famille Takoordyal consistait à lutter pour la survie de la marque Subana. « On était face à un choix : attendre 2018 pour avoir de nouvelles machines et des biscuits ou redémarrer tout de suite en sous-traitant la fabrication de Kris, Marie, Petit Beurre, Morning Tea, avec l’Inde. Ce que se sont vus contraints de faire les anciens propriétaires depuis les années 2000 car la concurrence était rude. Nous avons décidé de redémarrer avec le sous-traitant ». Le COO de Freelance Distributors dira : « Personnellement, je vois la fabrication de Subana sous un angle précis. Je pense qu’il est tout à fait possible de fabriquer nos biscuits Subana à l’étranger où on a un meilleur “deal”. Avec la globalisation, on bénéficie de meilleurs prix. La marque reste mauricienne et le goût est adapté au marché. » C’est ainsi que Freelance Distributors compte continuer dans cette direction tout en conservant la production locale, nouvellement relancée.

Yashveer Takoordyal justifie la décision de la compagnie de poursuivre la sous-traitance en dépit de la relance de la production locale. « Aujourd’hui, une usine doit avoir une moyenne de 30-40 références pour opérer. Or, pour cela, il faut investir dans beaucoup de machines et forcément, sur un marché d’un peu plus d’un million comme Maurice, ce n’est commercialement pas viable à moins qu’on se lance dans l’exportation. Si les anciennes machines de la biscuiterie étaient encore là, peut-être, mais avec le nombre de produits qui sont présents sur nos rayons aujourd’hui, ce serait impossible. »

Peut-on alors parler de produit local pour Subana ? « Oui, Subana reste une marque mauricienne tout comme IPhone est une marque américaine mais est fabriqué en Chine. De toute façon, on mentionne clairement sur nos emballages si c’est local ou fabriqué ailleurs. »

Développement et innovation

Aujourd’hui, la compagnie a dépassé l’étape de survie. « À présent, nous sommes plus dans le développement, l’innovation, la recherche de nouvelles recettes. On conserve la gamme traditionnelle comme Kris, Biscuit Champagne, Morning Tea, etc. tout en se disant que le marché a évolué et qu’il faut développer de nouvelles marques pour différents goûts. »

Comment la biscuiterie surmonte-t-elle la concurrence avec les nombreux biscuits importés disponibles en supermarché à des prix concurrentiels ? « On a constaté que les Mauriciens aiment toujours la marque Subana car c’est une marque qu’ils associent à leur enfance. Donc, Kris, Morning Tea, etc. leur parlent encore. Pour nous, il s’agit aujourd’hui de miser sur la qualité, les offres promotionnelles et sur l’emballage. On ne peut pas dire que parce que nous portons un chapeau mauricien, on est parmi les premiers. La concurrence est rude effectivement, on doit persévérer et investir dans le marketing. »

« Le P’tit Morisien »

Depuis décembre dernier, la production locale a redémarré avec la venue sur le marché de la nouvelle gamme de biscuits, Le P’tit Morisien, soit des cookies de différentes saveurs : citron, chocolat, coco et amande. « Le concept est simple. On est tous un P’tit Morisien. Depuis que nous avons relancé Subana, nous privilégions l’histoire de Maurice. Tous nos emballages présentent un site qui renvoie à l’histoire de Maurice. Avec le P’tit Morisien, nous avons créé un personnage qui peut être n’importe qui, qui voyage à Maurice. Dans notre première édition, on peut voir le P’tit Morisien au Morne, dans “karo dite”, au Coin de Mire ou encore admirer la régate dans le Sud de l’île…», détaille encore Yashveer Takoordyal.

La production locale des biscuits champagne de la compagnie a aussi été relancée. Et, très prochainement, selon le COO de Freelance Distributors, « nous relancerons la fabrication locale de “Give me more”».

Actuellement, l’entreprise emploie une vingtaine de personnes dans la production et une quarantaine d’autres ailleurs. Les biscuits sont écoulés un peu partout, soit dans les supermarchés et à la boutique de Subana, à Bell Village.

Freelance Distributors est-elle satisfaite de la reprise de Subana ? « Subana, c’est une histoire de 47 ans. En quelques années de reprise, on ne peut couvrir ce que les anciens propriétaires ont fait en 47 ans. Ils avaient une soixantaine de références en termes de biscuits. Nous, on en est à une vingtaine. Le chemin reste long. Ce n’est pas un secteur “premium” mais c’est le secteur alimentaire et les gens consomment. » Le COO se réjouit que Le P’tit Morisien ait démarré fort. « On a proposé des dégustations et sur dix personnes ayant goûté, neuf achètent. Les clients ont été surpris par l’emballage de ce produit local. Depuis qu’on a repris Subana, on a converti nos emballages en “matte finish” qui est la tendance à l’international au lieu du “glossy” ».

Dans un proche avenir, la biscuiterie misera aussi sur l’exportation de ses produits fabriqués localement. « L’idéal serait l’Afrique ». En attendant, les Mauriciens auront le plaisir de découvrir les nouveaux biscuits Subana sortis des fours de Bell-Village…

 

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