Même si la situation reste au point mort quant au cas de dopage présumé de Kate Foo Kune, l’Association mauricienne de badminton (AMB) a décidé de ne pas inclure la badiste dans l’équipe, au risque d’être la proie des critiques et des protestations qui pourraient surgir lors de l’événement. Par contre, le retour de Shama Aboobakar revient sur le tapis. La sélection n’est donc pas au mieux en abordant sa derrière ligne droite menant aux Jeux des îles. Mais les deux sparring-partners indiens sont arrivés à une semaine d’intervalle pour aider les Mauriciens à peaufiner leur préparation. Le coup d’envoi des hostilités est prévu le 20 juillet lors du tournoi par équipes hommes et dames au centre national rénové à Rose-Hill.
Le centre n’a été rendu à l’AMB que depuis vendredi dernier (5 juillet), de sorte que la sélection a pu s’installer sur place dès samedi. Dans l’intervalle, l’essentiel de la préparation s’est déroulé au gymnase d’Ébène, mais toujours privé de la supervision directe du head coach, le Malaisien Malaisien Yogendran Krishnan. Il n’est rentré à Maurice que le jeudi 27 juin. Mais depuis son arrivée, « on sent qu’il a donné une autre touche aux entraînements, ce qui a mis les joueurs dans un nouvel état d’esprit », estime le président de l’AMB, Sharma Nundah. « Quand il est là, c’est plus rassurant et l’entraînement change à vue d’œil. On attend de voir les résultats. Mais c’est vrai que, moralement, l’équipe féminine est très atteinte par ce cas de dopage présumé. Elle a besoin d’être soutenue. Mais les joueurs sont tous prêts à se battre. »
Il est évident que si le cas de vice de procédure se confirme quant à la manière dont l’AMB a traité le cas impliquant Kate Foo Kune, celle-ci devrait pouvoir s’aligner aux Jeux des îles sans que l’instance mondiale (BWF) n’y soit opposée. Mais comme l’AMB a décidé de ne pas prendre ce risque, l’absence de Kate Foo Kune, risque fort de priver l’équipe d’une nouvelle razzia de sept médailles d’or. Rééditer le sans-faute de 2015 n’est plus sûr, notamment face à la jeune équipe des Maldives et à l’expérience des badistes seychelloises qui risquent toujours de faire mal en double dames et en équipes.
Aussi, les quelques jours qui séparent la sélection du coup d’envoi de la compétition serviront principalement à peaufiner les meilleures paires possible de double dames. Mais on ne s’alarme pas pour autant : « Les Maldiviennes sont prenables par équipes dames. Chez les hommes, nous n’avons pas de souci. Tout va bien. » Et quid de La Réunion et de Madagascar ? « Nous serons prêts à les accueillir tant en masculin qu’en féminin. » C’est Kobita Dookhee qui s’est vu confier l’étendard de capitaine de l’équipe féminine en l’absence de Kate Foo Kune. Un briefing final était prévu le mercredi (10 juillet) entre les dirigeants, coaches et joueurs pour en décider.
Quel sera le mot d’ordre ? Il faudra en tout cas que les Mauriciens jettent tout leur poids dans la bataille pour relever le défi devant leur public. Leur dernière mise à l’épreuve remonte à quelques semaines lors des Internationaux de Maurice (13-16 juin). Seule la paire du double dames Aurélie Allet-Kobita Dookhee avant atteint la finale. En revanche, le meilleur atout en simple hommes, Julien Paul, avait été sorti dès le premier tour, alors que Kate Foo Kune, en plein tourment, n’avait pu surmonter les quarts de finale.
Les deux champions d’Afrique avaient perdu leur titre en avril à Hacourt (Nigeria) face à des Nigérians survoltés. La sélection mauricienne avait du reste connu une rentrée internationale mitigée au Kenya (28 février-2 mars). Ce tournoi avait été plus profitable au duo Aatish Lubah-Julien Paul, finaliste de l’épreuve. De plus, le stage qui devait rassembler la sélection en Chine courant mai a été annulé en raison d’un manque de quota. À la place et en guise de préparation finale, la sélection s’est rabattue sur des séances intensives face à des sparring-partners indiens qui sont arrivés après les Internationaux de Maurice.
Rentré mardi des Internationaux du Bénin et de Côté d’Ivoire, Julien Paul s’est entraîné pour la première fois avec l’équipe depuis pratiquement une année. Il a passé six mois à se perfectionner en Malaisie et six mois en Inde depuis début septembre avec le head coach de l’équipe nationale. Au Bénin, il a perdu de peu 16-21, 20-23 au 2e tour face à un Indien et en Côte d’Ivoire il a concédé d’entrée une défaite en trois sets face à un Indien. Par contre, Kate Foo Kune a perdu au 2e tour en Côte d’Ivoire face à la Birmane qui l’avait battue à Maurice.
Julie Paul, 23 ans et capitaine de la délégation du Club Maurice, trouve que « l’équipe effectue une bonne préparation et remporter sept médailles d’or est toujours possible. Mais en féminin, c’est du 50-50, car tout dépendra de la réaction des joueuses devant le public. Il faudra qu’elles arrivent à gérer la pression. Mais en masculin, on est assez solides et prêts. »
La sélection
Masculin (6) : Julien Paul, Aatish Lubah, Alexandre Bongoût, Tejraj Pultoo, Melvin Appiah, Christopher Paul. Remplaçants : Khabir Teeluck, Shaheer Ramrakhan
Féminin (6) : Aurélie Allet, Kobita Dookhee, Lorna Bodha, Ganesha Mungrah, Jemimah Leung For Sang, Shama Aboobakar. Remplaçante : Velina Appiah
Entraîneur : Yogendran Krishnan (Malaisie)
Team manager : Barlen Soobramanien
Chef de délégation : Sharma Nundah