Le risque d’épidémie de fièvre dengue à Maurice est constant, et ce en raison de sa situation géographique et de ses liaisons faciles avec les pays endémiques de la fièvre dengue de la région Afrique et Asie du Sud-Est, y compris les pays de l’océan Indien. C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, à l’occasion de l’ouverture de la troisième conférence sur la santé et le changement climatique pour les Petits États insulaires en développement (PEID) à l’hôtel Westin Mauritius Turtle Bay Resort & Spa, à Balaclava, le mercredi 21 mars. Il souligne que les épidémies touchant particulièrement Maurice sont les maladies causées par la prolifération de moustiques, à savoir le chikungunya, la dengue et la malaria.
Anwar Husnoo a fait état d’une rencontre avec le directeur général de l’OMS à Genève en 2017. Lors de cette rencontre, il a soutenu que les pays insulaires sont généralement négligés alors qu’ils souffrent énormément du changement climatique. « Les effets sont énormes dans ces pays et nous ne contribuons pas suffisamment contre le changement climatique, dont nous souffrons le plus proportionnellement. Par conséquent, j’ai demandé au directeur général d’accorder une attention particulière aux effets du changement climatique sur les pays insulaires », déclare-t-il en rappelant l’épidémie de chikungunya il y a dix ans. « Autrefois, il n’y avait pas de chikungunya à Maurice, mais cette épidémie avait touché 30% de la population quand elle a frappé Maurice il y a dix ans. De plus, cette maladie devient de plus en plus fréquente. Tout cela résulte du changement climatique. Et si nous ne prenons pas les précautions nécessaires, le pays sera affecté. À ce jour, nous n’avons enregistré aucun cas de zika mais on ne peut écarter la possibilité d’être touché. Nous sommes exposés à des maladies transmises par les moustiques et à travers la nourriture », indique-t-il.
Par ailleurs, le ministre avance que les admissions dans les hôpitaux publics en raison de la bronchiolite aiguë ont plus que doublé chez les enfants. « Nous sommes également confrontés au problème du vieillissement de la population. Actuellement, le pays compte environ 200 000 personnes de 60 ans et plus, ce qui représente environ 16% de la population totale. En 2030, ce pourcentage devrait atteindre environ 25%. Les effets sur la santé devraient être plus graves chez les personnes âgées, en particulier chez les patients ayant des problèmes médicaux préexistants » soutient le ministre.