ÉDUCATION | Reprise des classes—La cacophonie au menu

  • Sous la pression des parents, la VPM et ministre de l’Éducation contrainte de revoir sa copie sur le plan de la rentrée

Annonce de la rentrée pour le 1er août, puis changement de plan après une semaine ; invitation pour une conférence de presse « en urgence », puis annulation quelques heures plus tard… c’est dire que le ministère de l’Éducation est dans la tourmente actuellement.

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Alors que le plan pour la reprise des classes et la tenue des examens avait été préparé et présenté à la population la semaine dernière, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookhun-Lutchoomun a dû revoir sa copie. La pression exercée par les parents en raison du risque de décrochage scolaire et l’impatience de l’élite pour passer les examens de HSC au plus vite, en raison des procédures d’admission dans les universités étrangères, auraient pesé dans la balance. Même les hauts cadres de l’Éducation ont été pris de court par l’annonce du Premier ministre, Pravind Jugnauth, a-t-on appris.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit du premier désaveu de la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Jusqu’ici, elle n’avait jamais cédé sous la pression, qu’il s’agisse des critiques sur le Nine-Year Continuous Basic Education ou des manifestations estudiantines sur les 90% de présence au collège. Selon nos sources, au cours de la semaine écoulée, il y a eu beaucoup de pressions de la part des parents, mécontents que les enfants restent encore deux et trois mois à la maison, alors que le pays est en déconfinement total. Une pétition a même été rédigée à ce sujet et les parents n’ont pas manqué de faire part de leurs inquiétudes, notamment en ce qui concerne le risque de décrochage scolaire.

D’autre part, il y a eu un fort lobby de la part des parents dont les enfants fréquentent les collèges d’élite et qui se disent prêts à passer les examens de HSC en octobre de cette année. Le Mauritius Examinations Syndicate est d’ailleurs en présence de nombreuses requêtes pour organiser les examens à cette période. Sauf que la VPM, elle, a annoncé la semaine dernière que ceux souhaitant prendre les examens en novembre devraient le faire comme des “private candidates”. Ce qui veut dire qu’ils ne pourront pas “compete” pour être lauréats. Des sources indiquent également qu’il y aurait des difficultés à finaliser les examens avec Cambridge pour mai-juin de l’année prochaine.

Au niveau des syndicats, on déplore le manque de dialogue du ministère de l’Éducation concernant le plan de la rentrée. Yugeshwur Kisto, président de la Government Secondary School Teachers Union, affirme lui être dans le flou. « Nous attendons la conférence de presse de la ministre pour avoir plus de détails sur le nouveau plan. À mon avis, s’il y avait eu consultation avec tous les partenaires, comme nous l’avions demandé, on aurait pu éviter cette situation. »

Bhojeparsad Jugdambi rappelle, pour sa part, qu’il était question que les enseignants reprennent l’école le 15 juillet pour préparer la rentrée. « Si l’école reprend le 1er juillet, qu’en sera-t-il pour nous ? Quand les enseignants devront-ils reprendre pour préparer la rentrée ? Malheureusement, la planification n’a pas été faite de manière professionnelle. Nous attendons donc d’en savoir plus pour le nouveau plan. »

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