L’avouée Sharmila Romila Sonah-Ori, proposée pour siéger à l’Electoral Supervisory Commission (ESC) et à l’Electoral Boundaries Commission, a finalement décidé de renoncer à ces nominations, hier. Elle a adressé une lettre à la présidence de la République à cet effet, hier en fin d’après-midi, qui a confirmé la réception du courrier.
Dans cette lettre envoyée au président de la République par intérim, Barlen Vyapoory, hier, mercredi 30 mai, Shamila Sonah-Ori affirme que « la politisation à outrance de sa nomination » a motivé son retrait. Elle dit ne pas être disqualifiée pour ce poste et pense avoir les « compétences nécessaires » pour siéger au sein de ces deux institutions au vu de sa longue carrière de plus de 25 ans dans le judiciaire qu’elle a accompli avec «dedication, honesty and integrity». Elle a évoqué «la mauvaise foi» des différents membres de l’opposition pour expliquer son désistement, tout en remerciant le vice-président pour la confiance placée en elle.
Le choix de Shamila Sonah-Ori avait été contesté par le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval qui l’avait qualifiée «d’activiste notoire» du MSM . Rappelons Mme Ori est l’avouée du Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans l’affaire MedPoint. Shamila Sonah-Ori est aussi une proche parente des Jugnauth, étant la cousine de l’épouse du chef du gouvernement, Kobita Jugnauth.
Le leader du MMM, Paul Bérenger, avait aussi été très critique dès que l’annonce de cette nomination. D’autres membres de l’opposition parlementaire et des institutions civiques ont aussi manifesté leur opposition à ce qui ressemblait à une politisation d’une institution qui devrait être immunisé contre toute influence partisane.
Le vice-Président de la République Barlen Vyapoory avait aussi fait l’objet de vives attaques de la part du leader de l’opposition pour n’avoir pas agi de son propre chef dans le cadre de cette nomination. Xavier-Luc Duval avait signifié au Vice-président de la République sa farouche opposition à la nomination de Shamila Sonah-Ori.