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PNQ : les révélations de SAJ sur le « not hackable » Safe City Project

« J’ai posé beaucoup de questions. Je n’ai obtenu que peu de réponses », a regretté Xavier Duval en fin de Private Notice Question sur le Safe City Project, qui prévoit l’installation de 4 300 caméras de surveillance partout à travers l’île.

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Toujours est-il que le ministre mentor Anerood Jugnauth, à qui était adressée la PNQ, a levé le voile sur quelques zones d’ombre autour du Safe City Project, qui a pour partenaire la compagnie de téléphonie chinoise Huawei, soupçonnée d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois.

Exemption.

A travers une réponse allongée, le ministre mentor a confirmé que la force policière recevra un certificat d’exemption pour « traiter les informations personnelles » collectées par les caméras installées, et ce, quand la « sécurité nationale » entre en jeu.

Cette mesure fait suite à une décision du gouvernement datée du 15 février 2019. « Un certificat sera émis sous peu », a ajouté le ministre mentor.

La police au contrôle.

Il reviendra à des officiers de police « formés » et « autorisés » d’accéder aux images stockées. C’est le Commissaire de police qui aura la « responsabilité » de « la collecte et du contrôle » des images. Lesquelles seront gardées par « des policiers » dans « un bâtiment du gouvernement », a informé le ministre mentor.

« Not hackable ».

Se basant sur le « no spy agreement » que certains pays ont signé avec Huawei, Xavier Duval devait demander si un tel accord avait été signé par le gouvernement mauricien avec la compagnie de téléphonie chinoise.

Mais le leader de l’opposition devait se heurter à une réponse mémorable d’Anerood Jugnauth : « Notre système sera tel que nul ne pourra le pirater ».

« L’a-t-il vérifié lui même? », a rétorqué XLD.

Le leader de l’opposition devait demander à Anerood Jugnauth si l’expertise internationale avait été retenue pour lui permettre d’avancer que le système est « not hackable ». Au ministre mentor de répondre : « We see no necessity so far to do so ».

Le ministre mentor devait ajouter plus loin qu’il s’agira d’un « closed network » où il n’y aura « no internet connection ».

« Espionnage ».

Xavier Duval a émis des craintes à l’effet que ces caméras servent surtout à « espionner » les adversaires politiques. « Autour de ma maison, il y a plein de caméras », a-t-il relevé. « Mais il n’y en a aucune autour de l’ambassade de France », qui avait été vandalisée. « Il n’y a pas de caméras dans les zones sujettes à la criminalité ». 

« Is this for political reason? », a demandé le leader de l’opposition.

« For political reason… Were they doing it for political reason? », a répondu SAJ en faisant référence aux 46 caméras installées à Flic-en-Flac en 2009 quand XLD était encore dans le gouvernement.

Le CP au commande.

Xavier Duval a demandé si une étude avait été menée pour identifier les « crime prone areas ». SAJ devait ironiser : « Personne ne le sait mieux que le Commissaire de police ». L’identification des lieux où seront installées les caméras reviendrait également au Commissaire de police, selon le ministre mentor.

Délai.

Le ministre mentor a reconfirmé les dires de Pravind Jugnauth : le Safe City Project sera fin prêt « en décembre 2019 ». Anerood Jugnauth a de plus expliqué qu’il y avait eu un « délai » dans la mise en place de ce projet.

Caméras endommagées.

Le 7 décembre 2018, des policiers en patrouille ont remarqué qu’une caméra installée sur un pylône aux abords d’un Kovil de Middlands avait disparu. Une personne a été arrêtée et a admis avoir ramassé la caméra qui, selon elle, s’était décrochée du pylône. Cette personne a été poursuivie pour « larceny » et a reçu une amende.

Huit autres cas de caméras endommagées « accidentellement » ont été rapportés jusqu’à l’heure, a indiqué le ministre mentor, qui a soumis un document à l’Assemblée nationale.

Caméras actives « en juin ».

Le leader de l’opposition a insisté à plusieurs reprises que « la moitié des caméras » entreront en activité « à partir de juin ». Et que les images devraient être dirigées vers « un bâtiment à Ebène », a-t-il ajouté.

Le ministre mentor a rassuré que le système sera entièrement opérationnel « en décembre ».

Protection des données.

Citant « Mauritius Telecom », « Sherry Singh », « Huawei », le leader de l’opposition a voulu savoir qui contrôlera le Safe City Projet. Et qui empêchera les données privées des citoyens d’être piratées.

Suivant une lettre d’un Data Control Officer demandant des lois pour la protection des données, le leader de l’opposition a plaidé pour la mise en place d’un Select Committee – comprenant des membres du gouvernement et de l’opposition.

« You make me laugh. We see no need » de mettre en place un Select Committee, a argué Anerood Jugnauth.

Code of Practice.

Questionné, le ministre mentor a indiqué qu’un Code of Practice sur l’usage des images des caméras de surveillance était « à l’étude ».

« Sur quelle loi ce Code of Practice sera-t-il basé vu que ce Safe City Project sera exempté de Data Protection Act? », a interrogé le leader de l’opposition.

SAJ a souligné que « everything still there », ajoutant que « nothing is exempted ».

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