- Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, tente d’obtenir confirmation que tout ce qui sera recouvré de la Vallée de Saint-François reviendra à la Rodrigues Regional Assembly
- Le ministre Roopun : « Nous sommes un État de droit. Whatever will be done will be done strictly according to law »
La fièvre provoquée par la découverte éventuelle d’un trésor à Saint-François, à Rodrigues, a gagné l’hémicycle ce matin à la faveur de la PNQ du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. Ce dernier a réclamé qu’au-delà de ce que stipule la loi, toute découverte éventuelle devrait être offerte au peuple rodriguais par le biais de la RRA. Ce à quoi le ministre Pradeep Roopun a fait comprendre que « Maurice étant un État de droit, le gouvernement agira scrupuleusement conformément à la loi » en vigueur. Pour sa part, le député de Rodrigues Joseph Buisson Leopold a voulu savoir si les deux personnes ayant découvert le trésor l’ont fait par hasard ou aux termes de recherches. Question à laquelle s’est associé le leader de l’opposition, réclamant du gouvernement qu’il demande à la police rodriguaise d’ouvrir une enquête sur la question.
Dans sa question, le leader de l’opposition avait demandé quand le trésor avait été découvert et par qui. Il voulait également savoir à combien avait été estimé le trésor en question, si le National Heritage Fund avait donné sa permission d’entreprendre des fouilles et si les travaux d’excavation avaient commencé. Et si tel est le cas, quel a été le résultat et si des dispositions seront prises pour placer le trésor sous la responsabilité de la RRA.
Le ministre Roopun a répondu que le 13 mai dernier, MM. Spéville et Némorin ont juré un affidavit à ce sujet avant de rencontrer le ministre mentor. L’affidavit précise que le trésor date de 300 ans et donne des précisions sur ce que ces deux personnes ont vu dans une cave à Saint-François. Le ministre a expliqué qu’aucune excavation n’a été entreprise et que le code civil mauricien définit clairement ce qu’il faut faire lorsqu’un trésor est découvert. Dans le cas présent, 50% de sa valeur doit aller aux chercheurs et l’autre moitié, elle, au gouvernement.
Le leader de l’opposition a observé que le trésor a été découvert il y a deux mois et que le ministre mentor a été informé depuis cette date. Il a ainsi cherché à savoir pourquoi les membres de la RRA n’ont appris cette découverte que par le biais de la presse le 11 juin. Le ministre a, dans un premier temps, affirmé qu’il ne pouvait « faire confiance à ce qui est écrit dans la presse », mais au fil des questions, il a révélé que le ministre mentor avait informé le chef commissaire de Rodrigues. « Est-ce que cette communication a été faite oralement ou par courrier ? » a demandé Xavier-Luc Duval, dont les interpellations ont provoqué beaucoup d’agitation sur le “front bench”. Le ministre mentor était alors en discussion avec ses voisins immédiats, soit le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo, et le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Le ministre Roopun a lui même répété les mêmes réponses à plusieurs reprises, ajoutant cependant à chaque fois de nouvelles précisions. Il s’avère finalement que le ministre mentor a été informé de la découverte du trésor, qu’il en a informé le chef commissaire, Serge Clair, et qu’il a été demandé au Parquet d’entreprendre des recherches à ce sujet. Depuis le 11 juin, la police assure la surveillance de la caverne et aucune fouille n’a été effectuée depuis.
Le leader de l’opposition a fait mention d’informations parues dans la presse et dans lesquelles le commissaire responsable de la culture à Rodrigues affirmait que les deux chercheurs pourraient avoir retiré le trésor, dont la valeur s’élève à près de Rs 2 milliards. Il a voulu savoir quel a été le rôle du Mauritius Heritage Fund (MHF), dont la responsabilité est de protéger le patrimoine. Il a aussi demandé si le MHF s’est assuré les services d’un archéologue professionnel pour effectuer les fouilles et si, depuis la découverte du trésor, le MHF avait « pris la peine de vérifier ce qu’il y avait dans la caverne » en question en utilisant tous les équipements électroniques disponibles à Maurice. Ce à quoi le ministre Roopun a répété les procédures qui ont été suivies et a fait comprendre que les autorités « suivent la situation de près ».
Joseph Buisson Leopold a, lui, affirmé que « tout ce qu’ont dit les commissaires rodriguais est vrai ». Il a voulu savoir si le trésor a été découvert par hasard ou aux termes de recherches. Xavier-Luc Duval a alors demandé si le gouvernement avait sollicité la police afin que cette dernière initie une enquête sur cette question. Le ministre a répondu par la négative.