– 93 Malgaches rentrent chez eux aujourd’hui
– Négociations en cours pour la réintégration d’un des meneurs de la grève
Après deux jours de grève, les ouvriers malgaches des usines de Firemount Textiles, à La Tour Koenig et à Saint-Félix, ont repris le travail hier. Le rôle de l’ambassade malgache à Maurice a été décisif dans le dénouement de cette crise. Des 400 ouvriers concernés, 93 ont préféré rentrer à Madagascar. Toutefois, l’usine refuse de reprendre un des meneurs de la grève. L’ambassade négocie sa réintégration, ainsi que de meilleures conditions pour ceux qui sont restés.
Le mécontentement exprimé par les ouvriers malgaches de Firemount Textiles a permis de lever le voile sur leurs conditions. Ils dénonçaient des réductions sur leurs salaires, les mauvaises conditions d’hébergement et des problèmes sanitaires liés à la nourriture. Après deux jours de négociation, un accord a été trouvé entre les deux parties. Les ouvriers malgaches reprendront le travail, en attendant d’autres discussions pour améliorer leurs conditions. Ceux qui ont souhaité rentrer chez eux ont été rapatriés aujourd’hui aux frais de la compagnie.
Il faut savoir que ces négociations ont été très difficiles car le management de Firemount campait sur sa position, dans un premier temps, tandis que le chargé d’affaires malgache, Mija Rasamizafy, s’est montré intransigeant. Il n’était pas question que ses compatriotes soient traités de manière « inhumaines » a-t-il insisté. De son côté, le ministère du Travail avait dépêché deux conseillers, à savoir Leevy Frivet, au niveau de la communication et Pawan Baichoo, au niveau de l’emploi, ainsi que des officiers de la Special Migrant Unit, pour mener les négociations.
Sur la question de salaire, il a ainsi été expliqué que les ouvriers malgaches avaient bien droit au salaire minimum. Toutefois, « il y a eu plusieurs déductions sur le salaire initial ». Et d’ajouter que « la compagnie avait notamment pris en charge les dépenses liées aux billets d’avion et au passeport qu’il a déduites », explique-t-on au niveau du ministère du Travail.
Si le management dit avoir déjà informé les Malgaches de cette situation au moment du recrutement, ce détail « ne figurerait toutefois pas » sur leur contrat, selon nos sources. La question est de savoir s’il y a eu un problème au niveau du bureau de l’emploi à Madagascar ou si c’est la responsabilité de l’usine. De même, il y a une déduction de Rs 1 400 pour l’hébergement et la nourriture. La loi prévoit un prélèvement jusqu’à Rs 2 500 pour les travailleurs étrangers.
Pour l’heure, ceux ayant repris le travail l’ont fait sur les mêmes conditions, en attendant la poursuite des négociations pour les améliorer. Par ailleurs, 93 ouvriers ont fait valoir leur souhait de retourner chez eux. De même, dans un premier temps, la direction de Firemount avait accepté de reprendre les travailleurs, à l’exception des fortes têtes. Après négociations, certains ont été repris, mais la direction refuse toujours d’en réintégrer un, qui était à l’avant-plan du mouvement de grève. L’ambassade malgache insiste pour qu’il soit repris car, lors des négociations, il était question qu’il n’y aurait « pas de représailles ».