Le dossier à charge contre l’ancienne directrice de l’Independent Broadcasting Authority (IBA) et nominée politique du MSM de Moka/Quartier-Militaire (N°8), Youshreen Choomka, ne fait que s’alourdir. En dépit des conditions imposées par Lydia Claudette Dewdharee, la représentante mauricienne de Jerry Brassfield et Su Dae Won, investisseurs ghanéen et coréen, pour poursuivre sa coopération avec l’enquête de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), les éléments accablants de prima facie evidence fournis par un autre protagoniste dans cette affaire font qu’un Disclosure Order au sujet d’un versement de $ 15 000 en faveur de Youshreen Choomka a été sollicité auprès d’un juge de la Cour suprême, siégeant en référé. Ainsi, celle qui avait fait campagne pour le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et le ministre Yogida Sawmynaden au N°8 devrait faire face à des inculpations provisoires sous la Prevention of Corruption Act non seulement pour les transactions avec les promoteurs étrangers d’un projet de wind power farm, mais aussi pour sa nomination à la tête de l’IBA vers la fin de 2015.
Un témoin crucial a déjà été entendu au sujet des tractations contre paiement à celle qui s’évertue de se présenter comme une avocate d’affaires pour faire avancer le projet d’éoliennes du tandem Jerry Brassfield et de Su Dae Won. Profi tant de sa proximité politique avec le pouvoir, et surtout avec des ministres du MSM, et non des moindres, Youshreen Choomka avait bénéficié d’un versement de $ 15 000. L’ICAC compte renforcer ce témoignage avec de la documentary evidence par le truchement d’un Disclosure Orderde la Cour suprême au sujet de ce transfert de fonds effectué en novembre 2015. Par ailleurs, un Judge’s Order pour avoir accès à des itemised bills en vue de retracer une série d’appels télé- phoniques entre Youshreen Choomka et les promoteurs aussi bien qu’avec ce témoin est également à l’ordre du jour.
L’ICAC a aussi pris la décision de prendre contact avec le Ghanéen et le SudCoréen pour consigner leur version des faits. Au cas où ils craindraient de faire le déplacement à Maurice pour leur sécurité, des enquêteurs de l’ICAC pourraient être appelés à se rendre dans ces deux pays pour les auditions. Le précédent témoignage de Lydia Cladett Dewdjaree devant le Fact Finding Committee confirme le rôle de courtière de Youshreen Choomka pour les démarches administratives de la compagnie Earthcore à Maurice, et en particulier pour faire accélérer les procédures pour des permis nécessaires. Les contacts de ces ressortissants étrangers avec des membres du gouvernement à l’initiative de Youshreen Choomka sont étayés par des photos prises à ces occasions.
La même Choomka devra se retrouver dans une posture encore plus inconfortable quand le volet de sa nomination en tant que directrice de l’IBA devra être abordé. Une première infraction interviendra le 9 septembre 2015 quand elle avait occupé les fonctions d’Officer-in-Charge de l’IBA au départ du titulaire. En procédant à sa propre nomination pour cette suppléance alors qu’elle assumait la présidence de l’IBA, elle commet un potentiel délit de confl it d’intérêts sous la PoCA. Toutefois, le pire est à venir. En octobre 2015, le conseil d’administration de l’IBA décide de lancer un exercice d’appel de candidatures pour le poste de directeur. Initialement, pour se qualifi er à postuler, des études tertiaires dans le domaine de communications constituaient une des conditions. Le board décide de modifier le profil en substituant des études en communications en celles de droit. De facto, la présidente du board, Me Youshreen Choomka, devient la candidate imbattable, sauf qu’elle aura transgressé les dispositions de la PoCA.
L’interrogatoire de la nominée politique est annoncée pour l’après-1er mai, avec un minimum de trois inculpations provisoires, à moins que le commissaire de police, Karl Mrio Nobin, ne décide d’adopter le même careful track que celui pour Me Rex Stephen dans l’affaire des Rs 1,5 million de legal fees du trafiquant de drogue Veeren Peroumal