À l’issue de l’audition d’Oomar Karrimbaccus, le 8 mai dernier, Paul Lam Shang Leen avait pris la décision de convoquer son fils, Umayr. Cela parce que le numéro de téléphone trouvé en communication avec l’ex-détenu Gérard Prosper est enregistré au nom du fils du premier nommé. Hier, Umayr Karrimbaccus s’est présenté devant la Commission Lam Shang Leen mais a nié être en contact avec l’ex-détenu…
C’est rebelote pour l’ancien juge Paul Lam Shang Leen et ses deux assesseurs, Sam Lauthan et Ravind Dhomun : « Je ne vois aucune alternative que de rappeler votre père, dans ce cas », devait observer le président de la Commission. Livreur de pizza, habitant Camp-de-Masque-Pavé, Umayr Karrimbaccus a expliqué que « ce numéro de téléphone n’est pas le mien. D’ailleurs, je n’utilise pas cet opérateur. Cependant, peut-être que j’ai acheté ce numéro pour mon père et lui, il l’utilise… » Laissant au président Paul Lam Shang Leen nul autre choix que de déclarer : « Qui de vous deux dit la vérité ? Votre père nous a fait comprendre que la personne qui s’appelle Umayr et dont le nom se trouve sur la fiche de l’opérateur où ce numéro a été acheté est son fils, donc, vous. Selon le document émis par l’opérateur, ce numéro a été vendu à Umayr Karrimbaccus, donc vous. Mais vous nous dites que vous n’avez jamais eu ce numéro et qu’il se peut que vous l’ayez acquis pour votre père… » Le jeune homme devait demander à la Commission s’il pouvait se « renseigner pour savoir qui utilise ce numéro, puisqu’il est toujours actif et toujours à mon nom ». Paul Lam Shang Leen devait lui faire remarquer que c’est à lui de prendre l’initiative, en soulignant que c’est un élément « grave, du fait que c’est un délit de communiquer avec un détenu ».
Dans un premier temps, au début de son audition, Umayr Karrimbaccus devait dire qu’il n’avait pas acheté le numéro présenté par Paul Lam Shang Leen. Puis, au fil des questions, il devait laisser entendre que « peut-être que je l’ai acheté pour mon père, cela explique que mon nom figure sur la fiche de l’opérateur ». Interrogé sur le fait qu’il entretiendrait des contacts avec des détenus, le fils d’Oomar Karrimbaccus devait répondre qu’il a « un oncle, qui est un beau-frère de mon père, qui est en prison. Mais je n’ai aucun contact avec lui. Les seuls contacts que j’ai pu avoir, c’est à travers le téléphone de la prison. Mais pas sur portable ».
Devant la Commission Lam Shang Leen, Umayr Karrimbaccus devait confirmer que son père « ne sait ni lire ni écrire. Ce sont ma mère et la soeur de celle-ci qui l’aident ». Rappelons qu’Oomar Karrimbaccus avait été condamné en 2006 à six ans de prison après avoir été trouvé en possession de drogue et condamné pour distribution. Dans le passé, notamment dans les années 80/90, les Karrimbaccus, habitant alors la rue La Paix, à Plaine-Verte, étaient connus comme la « famille Tirannia » et régnaient sur le trafic de drogue dans le pays.
COMMISSION D’ENQUÊTE SUR LA DROGUE : Umayr Karrimbaccus renvoie la balle à son père
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