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CINÉMA : Sur le tournage du film Serenity

Une île fictive au beau milieu de nulle part. Un no man’s land digne des scénarios hollywoodiens. Trou-aux-biches, ou plus précisément l’entrée de ce petit village côtier, s’est transformée en véritable plateau de tournage pour le film Serenity. Week-End s’y est baladé en compagnie du producteur Guy Heeley, du producteur exécutif Andreas Habermeyer et du production designer Andrew McAlpine.
« Maurice est le lieu idéal pour tourner ce film », confie Guy Heeler, le producteur de Serenity, en total look décontracté. Pendant que nous discutons du film, un peu plus loin dans le lagon, les acteurs tournent une scène sous l’eau. « On ira plus tard au-delà des récifs et les choses vont un peu plus se corser », ajoute Andrew McAlpine. « Je me souviens de la première fois que l’équipe a débarqué à l’île  Maurice. Il pleuvait des cordes et je me suis dit que c’était fini et que les producteurs n’allaient pas accrocher. Mais lorsqu’on est arrivé à Trou-aux-Biches, il faisait beau et, en se baladant, les producteurs ont eu un gros coup de coeur pour le lieu », raconte Andreas Habermeyer, producteur éxecutif. « De toute manière, 21 pages sur 115 pages du script se passent sous la pluie ! », ajoute pour sa part Andrew McAlpine.
En effet, l’endroit a été totalement refait. Dissimulé derrière de grandes portes, le petit port fictif où se déroulera presque tout le film invite à la découverte. Les habitués de ces lieux n’en croiront pas leurs yeux. Repeints en couleurs vives, « des ‘pop colours’ inspirées de Maurice », explique le production designer Andrew McAlpine, le point central du film a été entièrement créé pour être un « contemporary fictionnal world not in the Carribean not in the Indian Ocean ». Si le séga est utilisé dans le film, avec également quelques petits indices laissant voir qu’il s’agit bien de Maurice, les producteurs se gardent de révéler le lieu de tournage. Ce jeu spatio-temporel permettrait ainsi aux cinéphiles de se détacher totalement du monde réel et de s’imprégner de l’univers de Serenity.
« Les Mauriciens sont talentueux et débrouillards »
Si le film est décrit comme étant un « sexy noir thriller », du côté des producteurs, c’est motus et bouche cousue. « Nous pouvons juste vous dire qu’il s’agit de l’histoire d’un homme, un capitaine de bateau de pêche confronté à son passé sur une île inconnue », dit Andrew McAlpine assis dans un des bars du film. Pour la suite de l’histoire, rendez-vous en début d’été 2018 pour le trailer. « Ce qui est hallucinant, c’est de voir à quel point les Mauriciens sont talentueux et débrouillards. Quand nous sommes arrivés, l’on craignait réellement de ne pas trouver plusieurs choses, mais au contraire, la majeure partie du décor provient de locaux et des artisans du coin », partage Guy Heeler, producteur du film.
Visiblement impressionné par le savoir-faire des Mauriciens, Guy Heeler prend la peine de nous montrer le moindre détail. « Regardez cette porte, elle a été montée hier par un vieux charpentier de la région et elle a été vieillie et modifiée pour donner l’effet que nous souhaitions. C’est impressionnant ! »
Le cinéma, une « symbiotic industry »
L’équipe du film ne lésine pas sur les moyens. Avec 88 Mauriciens employés sur le tournage et 400 autres pour les aider, Guy Heeler est persuadé que le tournage de ce film est le début d’une longue aventure cinématographique pour Maurice, voire même une « symbiotic industry », selon Andrew McAlpine. « Les Mauriciens apprennent vraiment vite. Malgré le manque de ‘stunts’, je pense que dans quelques années se problème n’existera plus. Ils sont observateurs et sont tout le temps prêts à aider quand ils le peuvent », ajoute Guy Heeler.
Malgré l’impressionnant casting pour le film, force est de constater que le plateau de tournage est assez petit. « L’acteur principal, soit Matthew McConaughey, n’a pas besoin d’un grand espace pour évoluer dans le film. Il s’est d’ailleurs retrouvé dans cette zone pour avoir plus d’intimité. Nous filmons bien sûr plusieurs scènes de Cap Malheureux à Albion, mais le point central reste ici, dans cette petite communauté portuaire inventée de toute pièce », explique le production designer Andrew McAlpine. « Tout est fait et pensé d’après le script de Steven Knight. »
Outre le paysage pittoresque de l’île, Maurice présente également de nombreux avantages pécuniaires pour les producteurs. « It is financially interesting to do a movie in Mauritius », explique Guy Heeler tenant une feuille de manguier dans la main. Pour les trois producteurs, « Mauritius is a viable place to making films ».
S’il était déjà annoncé que la célèbre actrice de Pulp Ficion, Uma Thurman, devait jouer dans le film, elle ne fera cependant pas partie de l’équipe. Matthew McConaughey jouera aux côtés d’Anne Hathaway, de Diane Lane, Jason Clarke, Djimon Hounsou et Jeremy Strong. Tournant pendant plusieurs heures, tous les jours, l’équipe de tournage espère tout finir d’ici fin septembre. « We are beyond happy », disent-ils d’emblée quant à leur expérience cinématographique sur le sol mauricien.
Et sur une note plus légère, l’équipe de tournage aurait mangé depuis le début d’août, près de 8 000 plats de curry de poissons ! Un tournage de film en toute sérénité… à la sauce mauricienne.

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