Débarquement des passagers et des marchandises repoussé en raison d’une mer démontée.
Le MV Trochetia, en route vers Agalega depuis samedi, et transportant le nouveau contingent de 80 travailleurs indiens de la compagnie Afcons International, est arrivé dans l’archipel dans l’après-midi. Toutefois, les passagers devront rester à bord pour quelques heures encore à cause d’une mer démontée, rendant aussi tout débarquement difficile. Soulignons que c’est la compagnie indienne qui a affrété le bateau auprès de Mauritius Shipping pour ce voyage. En revanche, l’Outer Islands Development Corporation, responsable de la gestion de l’archipel, est concernée par le débarquement des passagers et des marchandises.
Avec l’arrivée de ce nouveau groupe de 80 Indiens, Agalega comptera à partir d’aujourd’hui près de 200 travailleurs étrangers – ouvriers et cadres de la compagnie Afcon, chargée de la réalisation du projet d’une piste d’atterrissage et d’une jetée –, soit presque le même nombre de personnes que d’habitants sur l’Île du Nord. À noter que pour l’heure, il n’y a aucun projet de construction en vue sur l’Île du Sud, les habitants de ce côté de l’archipel étant donc épargnés par une certaine agitation et bruits assourdissants entourant habituellement tous travaux de construction d’envergure.
Il était prévu que le MV Trochetia quitte l’archipel dans cinq jours, mais la date de retour ne pourrait être respectée en raison des imprévus concernant le débarquement d’aujourd’hui. Selon nos informations, une dizaine d’habitants ont exprimé le souhait de faire partie des passagers pour le voyage retour dans le but de recevoir des traitements de santé à Maurice. Ces personnes ont de fait approché l’OIDC pour les démarches administratives afin d’obtenir une place sur le bateau. Toutefois, ils ont été grandement déçus lorsque l’OIDC, selon nos renseignements, leur a fait comprendre catégoriquement qu’elle ne pourra faire le nécessaire pour eux, le bateau ayant été affrété par Afcon pour des besoins spécifiques.
Les habitants sont très remontés par cette attitude de l’OIDC, ne manquant pas de faire remarquer qu’une des fonctions de cet organisme d’Etat est d’être un « facilitateur » pour répondre aux besoins des habitants. « L’OIDC fait preuve de mauvaise volonté car elle aurait pu faire une demande aux responsables de Afcons en expliquant pourquoi ces habitants veulent se déplacer à Maurice. Nous ne pensons pas que la compagnie indienne aurait refusé de prendre ces passagers », lance un habitant mécontent.
Selon nos renseignements, ces Agaléens, qui veulent venir à Maurice pour des traitements, pourraient entreprendre par eux-mêmes des démarches auprès d’Afcon pour obtenir une place sur le bateau. S’ils ont décidé de se tourner vers Afcons, c’est que la compagnie indienne de construction, affirment quelques habitants, ferait montre de « bonne volonté pour une présence conviviale dans l’archipel ». Ainsi, il y aurait des efforts pour une « bonne cohabitation » entre les travailleurs indiens et les habitants, et pour s’adapter dans la vie de l’archipel. À titre d’exemple, on cite la projection de film Big Foot à l’intention des enfants durant la première semaine de l’année, organisée par le contracteur indien. « Soyons honnêtes ! Il n’y a pas eu de relations conflictuelles jusqu’ici. Il y a une bonne entente entre les employés d’Afcons et la population », affirment nos interlocuteurs.
En dehors de leurs heures de travail, les ouvriers indiens se montreraient « très discrets » dans leurs mouvements et resteraient la plupart du temps dans la zone de leurs dortoirs. Néanmoins, les Agaléens se posent beaucoup de questions quant à leur avenir dans leur archipel natal et dès que les gros travaux de construction commenceront, mais aussi après la réalisation de la piste d’atterrissage et de la jetée. « Nou pena nanryen kont bann travayer-la. Nou trakase parski tou ankor flou pou nou. Ki pou ariv nou zoli tizil ? Kot nou pe ale ? » se demandent chaque jour des habitants…