Un néonazi russe condamné à la pérpétuité en Finlande pour des crimes de guerre en Ukraine

Vojislav Torden, un Russe responsable du groupe paramilitaire néonazi "Rusich group", a été condamné vendredi en Finlande à la réclusion à perpétuité pour quatre crimes de guerre commis dans l'est de l'Ukraine en 2014, un verdict salué par Kiev.
Ce jugement a "surpris" le condamné, qui va faire appel, a dit son avocat Heikki Lampela, cité par la presse finlandaise.
Les faits ont eu lieu le 5 septembre 2014, après le début du conflit armé, dans la région séparatiste prorusse de Louhansk.
Une embuscade avait alors été organisée contre un convoi de deux véhicules, un camion et une voiture, transportant des soldats du bataillon Aïdar des forces de défense ukrainiennes.
L'attaque surprise a eu lieu sur la route reliant Louhansk à Chtchastia, à l'arrière des positions avancées des forces ukrainiennes, au niveau du village de Tsvitni Pisky, à un point de contrôle précédemment utilisé par les forces ukrainiennes.
Vingt-deux soldats ont été abattus.
Détenu en Finlande depuis juillet 2023, date à laquelle il avait été arrêté à l'aéroport de Helsinki, Vojislav Torden, âgé de 38 ans selon la presse locale, était accusé d'avoir participé au meurtre de ces soldats.
Ce chef d'accusation, le premier, a été rejeté par le tribunal de Helsinki dans son verdict.
"Les preuves ne permettaient pas d'établir avec certitude que le groupe +Rusich+ était seul responsable de l'embuscade. D'autres groupes armés étaient également présents sur les lieux", a-t-il écrit.
- Photos humiliantes -
Les quatre autres chefs d'accusation, pour lesquels le citoyen russe a été condamné, concernent les méthodes brutales employées à l'occasion de cette attaque.

Il a en particulier été reconnu coupable du meurtre d'un soldat ukrainien blessé, a précisé la cour.
Le Russe a ensuite autorisé les combattants sous son commandement à mutiler un autre soldat ukrainien, Ivan Issyk, mort à la suite de ses blessures, en lui incisant sur la joue le symbole utilisé par le groupe - le kolovrat, ou "roue tournante", un emblème souvent utilisé par les groupes ultranationalistes et néonazis en Russie et en Europe de l'Est.
Les deux autres crimes de guerre pour lesquels il a été condamné incluent la prise et la diffusion sur les réseaux sociaux de photos humiliantes par les combattants du groupe paramilitaire posant devant le cadavre d'un soldat, ainsi que la diffusion de messages en ligne affirmant que Rusich ne faisait preuve d'aucune pitié, a ajouté la cour.
Précédemment connu sous le nom de Yan Petrovsky, il avait lors de son procès entamé en décembre 2024 nié toute implication. Il avait expliqué se trouver à Louhansk pour "empêcher la répression des Russes" qui y vivaient, selon le média Yle.
Le parquet général ukrainien a salué sa condamnation.
"Cette affaire marque une étape clé dans la lutte contre l'impunité des auteurs de violations graves du droit international humanitaire", a-t-il déclaré dans un communiqué.
L'Ukraine avait demandé l'extradition de M. Torden mais Helsinki avait refusé, estimant qu'il n'y obtiendrait pas un procès juste et équitable. La Cour suprême avait aussi cité le risque de conditions de détention inhumaines.
La Finlande applique le principe de compétence universelle pour ce type de crime, ce qui signifie qu'elle peut engager des poursuites pour certains crimes graves indépendamment du lieu où ils ont été commis.