Intenses frappes israéliennes à Beyrouth, au moins quatre morts
L'armée israélienne a mené d'intenses frappes samedi à Beyrouth détruisant un immeuble résidentiel et faisant au moins quatre morts selon les autorités, la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais ne connaissant aucun répit malgré les efforts internationaux en vue d'un cessez-le-feu.
Israël qui combat aussi le Hamas dans la bande de Gaza à sa frontière sud, a bombardé par air et à l'artillerie avant l'aube et le matin trois secteurs du territoire palestinien assiégé faisant au moins 19 morts selon la Défense civile.
Les dirigeants israéliens disent vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas, des alliés de l'Iran, son ennemi. Il a juré de détruire le Hamas après l'attaque sans précédent de ce mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah sur son territoire.
Les habitants de la capitale libanaise Beyrouth se sont réveillés au bruit de trois grosses explosions à l'aube. Les frappes ont ciblé et complètement détruit un immeuble résidentiel dans le quartier populaire et densément peuplé de Basta.
Des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, où les secouristes déblaient les décombres à la recherche d'éventuels survivants, selon les images de l'AFPTV.
Le ministère de la Santé a fait état d'au moins quatre morts et 23 blessés.
L'Agence nationale d'information libanaise ANI a parlé d'un "massacre terrifiant de l'aviation israélienne qui a détruit un immeuble résidentiel de huit étages avec cinq missiles".
Des frappes ont également ciblé la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah situé près de l'aéroport international de la capitale, au lendemain d'une journée d'intenses bombardements dans ce secteur ainsi que dans le sud et l'est du Liban, où le mouvement libanais est aussi bien implanté.
- Cadence accélérée -
L'armée israélienne, qui parfois lance des appels d'évacuation avant ses frappes, affirme dans ses communiqués cibler des "centres de commandement terroristes du Hezbollah", des "dépôts d'armes" ou des lieux ou personnes liées au mouvement.
Le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël, le Hezbollah a ouvert un "front de soutien" à son allié palestinien. Après un an d'échange de tirs transfrontaliers et après avoir affaibli le Hamas à Gaza bombardée sans cesse, Israël a déplacé le coeur des opérations militaires au Liban en lançant une intense campagne de bombardements le 23 septembre sur les fiefs du Hezbollah.
Le 30 septembre, les troupes israéliennes ont lancé une offensive terrestre dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël. Pour la première fois vendredi, elles sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.
Depuis le 8 octobre, plus de 3.640 personnes ont été tuées au Liban, selon le ministère libanais de la Santé, la plupart depuis le 23 septembre.
Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord du pays déplacés par les tirs de ce mouvement.
Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.
La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de Beyrouth de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui a fait la navette entre Israël et le Liban pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu.
- Raids israéliens meurtriers à Gaza -
Dans la bande de Gaza ravagée, la Défense civile a fait état de frappes israéliennes à Gaza-ville (nord), à Khan Younès (sud) ainsi que des tirs de char à Rafah (sud).
"Dix-neuf Palestiniens ont été tués et plus de 40 blessés dans trois massacres provoqués par des frappes aériennes israéliennes dans la bande de Gaza", a indiqué le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, à l'AFP.
Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait unilatéral d'Israël de ce territoire qu'il a occupé pendant 38 ans. Avant d'assiéger Gaza le 9 octobre, Israël imposait depuis 2007 un blocus au territoire pauvre et surpeuplé.
Lundi et mardi près de Rome, les ministres des Affaires étrangères du G7, doivent discuter des mandats d'arrêt émis jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif.
Les responsables israéliens sont accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre à Gaza.
En riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive militaire dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas.
Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire dans ce territoire où les 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées, dont 97 restent otages à Gaza, parmi lesquelles 34 déclarées mortes par l'armée.