Liban: la banlieue sud de Beyrouth pilonnée après des appels d'Israël à évacuer

De nouvelles frappes ont visé la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, quatrième raid en 24 heures d'une série d'attaques contre ce fief du Hezbollah, pilonné sans relâche par Israël, après un nouvel appel à évacuer.

"Des avions militaires ennemis ont ciblé la banlieue sud de Beyrouth", a indiqué l'Agence nationale d'Information (Ani). Des journalistes de l'AFP au cœur de Beyrouth et à l'est de la capitale ont entendu au moins trois explosions nocturnes.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'Ani avait déjà fait état de série de frappes israéliennes contre la banlieue sud, le matin mais aussi en début et en fin d'après-midi.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Ces appels étaient motivés par la présence à proximité d'"installations et d'intérêts liés au Hezbollah", selon un porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir "frappé des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud) dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

Des "drones de reconnaissance ennemis" ont survolé Deir Mimas, en grande partie désertée, avertissant les habitants "de ne pas sortir de chez eux", a rapporté l'Ani.

L'armée israélienne a tenté de progresser à plusieurs endroits le long de la frontière, notamment dans la ville de Khiam, où le Hezbollah a revendiqué de nombreuses attaques vendredi.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.