Le premier satellite mauricien, MIR-SAT, mis en orbite le 3 juin, suscite un enthousiasme débordant chez des étudiantes du collège d’État de Forest-Side. D’ailleurs, à travers leur Groundstation et des logiciels appropriés, elles ont pu capter les signaux du satellite mauricien. Ces filles, qui sont en Grade 12 ont, bénéficiant de l’encadrement de leur enseignant, ont également téléchargé des images d’autres petits satellites internationaux.
La Forest-Side SSS (Girls) a emboîté le pas au collège d’État Hassen Raffa de Terre-Rouge qui avait commencé à intéresser ses élèves aux satellites. L’intérêt des filles pour ce satellite mauricien a débuté il y a plus d’un an. Mais avant que cet intérêt ne soit manifesté, elles étaient peu à peu exposées au fonctionnement des satellites et de leur importance. C’est au fil des rencontres avec Jean Marc Momplé, représentant de la Mauritius Radio Amateur Society (MARS) que la Forest-Side SSS a développé un engouement pour les satellites. Vickram Mungul, enseignant de physique dans cet établissement scolaire et formé par le Mauritius Research and Innovation Council (MRIC) en 2018 sur le satellite mauricien, indique qu’après plusieurs rencontres avec le représentant de la MARS, une antenne a été remise au collège. Ce projet avait été présenté aux filles de Grade 10 et 12. Après le départ des filles du Grade 12, soit à la fin de leur cycle secondaire, les filles qui étaient en Grade 10 en 2019 ont assuré le relais.
L’enseignant de physique est agréablement surpris de voir l’enthousiasme extraordinaire des filles. « Les filles étaient très motivées, honorées et voulaient savoir plus sur le projet », se souvient l’enseignant. Étant donné que les connaissances sur les satellites ne sont pas assez répandues à Maurice, et les compétences rares, l’enseignant dira que des trucs simples ont été présentés aux filles. En premier, elles ont été appelées à connaître le satellite Noaa. Son décodage à travers les logiciels appropriés a été expliqué aux filles. Depuis qu’elles ont commencé à recevoir des données de ce satellite, elles ont pu télécharger plus de 2 000 images à ce jour. « Nous recevons des images étant donné que le satellite traverse Maurice chaque une heure et demie », dit-il.
Dans cette phase d’introduction, les étudiantes ont été confrontées à une tâche plus difficile, soit capter des signaux du satellite russe Meteor. Fort de deux expériences en captage de données satellitaires, Vickram Mungul a aidé les filles qui sont venues avec l’idée de capter les signaux de MIR-SAT1. « Nous avons fait des recherches pour savoir quelles sont les infrastructures à mettre en place pour établir une communication avec le satellite. » Mais réceptionner la télémétrie du satellite mauricien n’a pas été une tâche facile pour le collège. Plusieurs tests ont dû être effectués. Une fois que tous les tests ont été complétés, il n’y avait aucun signe que la Groundstation allait accuser réception des premiers signaux.
« C’est le 24 juillet que le représentant de la Mauritius Radio Amateur Society m’avait appelé pour me demander si le collège avait reçu la communication avec le satellite », se rappelle Vickram Mungul. Étant donné que ce jour était un samedi et qu’il n’avait aucun moyen de vérifier et confirmer la communication avec le satellite, il a été informé à ce moment précis que le collège où il travaille était le premier à recevoir la communication de MIR-SAT1. « Une première pour Maurice et l’océan Indien », s’appesantit l’enseignant tout fier de cet exploit.
Vickram Mungul fait comprendre que la formation pour capter les signaux des satellites n’a pas été nécessaire pour les filles. « Elles ne doivent qu’être au courant de la base de la communication par satellite. Elles ont appris quels instruments et logiciels utiliser », a-t-il dit. Une fois tous les outils réunis, la communication avec le satellite devient un jeu d’enfant.
Aïshani Beeharry-Panray, élève en Grade 12, ajoute que pour la communication trois logiciels sont incontournables. Le premier concerne la radio, le Tracking et le décodeur. « Les logiciels nous permettent de savoir à quel moment les satellites passeront sur Maurice et son élévation. On reçoit aussi des audio et des images », dit-elle. Christa Gunnoo, du même établissement, dira également élève de l’école fait ressortir que la communication avec le satellite est passionnante mais qu’à cause des autres classes, « il est difficile de passer trop de temps ». Les satellites avec lesquels se connectent les filles restent sur Maurice entre dix et quinze minutes.
Les données recherchées grâce aux satellites sont recueillies durant ces minutes spécifiques. Les logiciels que les filles utilisent sont gratuits. Ces dernières ont élaboré leur propre antenne en utilisant des tuyaux de PVC, de la soudure, des morceaux d’aluminium et de la colle.
Mais ces filles concèdent que communiquer avec un satellite n’a pas été chose simple au début. « Nous n’étions pas sûres de nous-mêmes au tout début étant donné que c’est un sujet nouveau. Mais, peu à peu, nous avons appris de nouvelles choses. C’est ce qui nous a motivées à apprendre davantage », confie Christa Gunnoo. Elle comprend mieux maintenant comment communiquer avec des satellites internationaux, mais surtout ce qui est enseigné en physique.
Et tous les jours, c’est avec le même enthousiasme que les filles se rendent dans la salle de classe aménagée pour suivre le satellite. À travers des logiciels et une bonne bande passante, elles arrivent à se connecter à MIR-SAT1. Depuis qu’elles reçoivent des signaux d’autres satellites depuis plus d’un an, elles téléchargent des images sur une plateforme du MRIC. Et toute la télémétrie de MIR-SAT 1 a été téléchargée sur Satnogs DB.