Voyage : Les multiples facettes de l’Inde

Des journalistes issus des 23 pays de l’Indo-Pacifique ont récemment participé à une visite en Inde dans le cadre du Dialogue de sécurité quadrilatéral. Une visite qui aura transcendé ce que nous pensions connaître de tous les aspects et facettes de cet extraordinaire pays. Petite incursion dans la Grande Péninsule…

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Connue à Maurice principalement à travers une production cinématographique et d’abondantes séries télévisées, à travers ses vedettes ou ses chanteurs populaires, qui bénéficient d’une large couverture dans les médias, l’Inde est un pays très cher à la vie des Mauriciens. Les manifestations culturelles organisées par la haute commission indienne ou les organisations socioculturelles nous donnent d’ailleurs souvent l’occasion de nous faire une idée, même partielle, de l’ampleur de la diversité culturelle dans la Grande Péninsule. Toutefois, il ne faut pas non plus perdre de vue que l’Inde est la 5e économie mondiale et que, selon le FMI, elle aurait contribué pour 16% à la croissance mondiale en 2023.

 

L’Inde compte 1,42 milliard d’habitants et dispose d’un PIB de l’ordre de 3,74 trillions de dollars. Ce pays connaît un taux de croissance rapide, qui tournait autour de 6,1% l’an dernier, avec une prévision de croissance de 6,3% pour 2024. Si son taux d’inflation varie entre 5,4% et 7%, ses revenus par tête d’habitants, eux, sont de l’ordre de 2 221 USD. Sans compter qu’en plus d’être une puissance économique, l’Inde est devenue aujourd’hui une puissance militaire et politique dans cette région du monde.
L’Inde dispose par ailleurs d’un potentiel touristique considérable, avec une contribution au PIB à hauteur de USD 143 milliards en 2023, et un effet multiplicateur extraordinaire qui génère 6,4% du PIB du pays, créant ainsi des emplois pour des millions de personnes. L’industrie touristique de l’Inde repose sur un éventail de secteurs comprenant le tourisme médical, le tourisme spirituel et, surtout, un tourisme culturel et patrimonial qui repose sur les multiples facettes de ce pays.

Son héritage culturel et patrimonial transcende en effet les civilisations, qui font que chaque ville et chaque État de l’Inde a sa propre identité et ses propres particularités. Chennai, par exemple, est classée 41e parmi les villes les plus visitées du monde, tandis que Delhi, elle, est 50e, Mumbai 57e et Agra 65e. C’est d’ailleurs à Agra que se trouve le Taj Mahal, un des sites les plus réputés de ce pays, et qui s’impose comme l’un des symboles de l’Inde. Pour la petite histoire, celui-ci a été construit entre 1631 et 1653 par l’empereur Shah Jahan en hommage à sa femme, Arjumand Banû Begam.
Des journalistes des 23 pays de l’Indo-Pacifique ont récemment participé à une visite de familiarisation aux activités organisées dans le cadre du Dialogue de sécurité quadrilatéral (Quad) – qui regroupe l’Inde, le Japon, l’Australie et les USA. Une visite qui a commencé à l’aéroport Indira Gandhi International Airport (IGIA), infrastructure qui a été modernisée et agrandie au fil des ans.

Un effort spécial avait été effectué en marge du G20, qui a eu lieu en Inde l’année dernière et a propulsé l’IGIA meilleur aéroport d’Asie du Sud par Skytrax en 2023. Il est aujourd’hui classé à la 10e place parmi les aéroports les plus fréquentés du monde. Quant à l’autoroute menant vers le centre de Delhi, le Delhi-Gargaon Expressway, nouvellement construit, il se présente comme une large avenue bordée d’arbres et de verdure, qui accentue l’image de l’Inde moderne.

Delhi se renouvelle

Dans le quartier administratif de Delhi, où se situent les bureaux gouvernementaux et présidentiels, de nouveaux édifices ont fait leur apparition ou sont en construction, afin d’abriter des établissements hôteliers de luxe, mais aussi des bureaux. Au milieu de Delhi, l’India Gate domine le Rajpath du haut de ses 42 mètres, inauguré en 1931. On compare ce monument à l’Arc de Triomphe, de Paris.

Le Rajpath, à l’extrémité duquel se trouve le Rashtrapati Bhavan, la résidence présidentielle, accueille chaque année les grandes parades organisées à l’occasion de la fête nationale indienne. Chaque jour, une foule de plusieurs centaines de personnes se promène le long du Kartavya Path. À l’arrière de l’India Gate, à l’initiative de Narendra Modi, la statue de Subhas Chandra Bose a été installée sous le grand auvent derrière l’India Gate, en 2022, en hommage à ce Freedom Fighter.
Autre monument incontournable dans la région : le Pradhanmantri Sangrahalaya (le musée des Premiers ministres).

L’endroit est dédié à la commémoration de tous les Premiers ministres de l’Inde depuis l’indépendance, de Sri Jawaharlal Nehru à Narendra Modi. Ce musée, qui comprend une histoire retraçant la lutte pour l’indépendance et une deuxième partie présentant tous les Premiers ministres, est décrit par son président, Nripendra Misra, comme the House of Democracy. L’emblème de l’Inde, qui comporte trois lions debout dos à dos, en lévitation à l’entrée de la partie moderne du musée, est impressionnant.
De son côté, le Qutub Minar, un minaret de 73 mètres de haut, construit entièrement en briques, à Merauli, à Delhi, est le plus haut édifice du genre dans le monde. Sa construction a débuté en 1199 sous le règne de Quth-ud-din, connu comme étant le fondateur de la dynastie des Mamluk, le premier sultan de Delhi. Ce monument est entré dans la liste du patrimoine de l’humanité de l’Unesco. Dans le complexe du Qutub Minar se trouve également une madrassa construite par Alauddin Khalji, qui abrite également sa tombe.
Le dernier monument historique à ne rater à aucun prix à Delhi est la tombe de l’empereur moghol Humayun, considéré comme le symbole de l’héritage architectural et culturel des Moghols en Inde. Sa construction a été commandée par Bega Begum, première épouse de l’empereur Mirza Nasir al-Din Muhammad, connu comme Humayun, en 1558.

Elle abrite les sépultures de l’empereur et de Bega Begum. Mais également la sépulture des 150 membres de la famille royale de l’empereur Humayun, qui ont été tués par les forces britanniques lors de la rébellion indienne de 1857. Cette action faisait partie des efforts des Britanniques pour écraser la rébellion et mettre fin à l’Empire moghol, consolidant ainsi leur contrôle sur l’Inde.

Mumbai métropole dynamique

Après Delhi, les journalistes ont découvert Mumbai. Avec une population dépassant les 20 millions d’habitants, elle est non seulement le cœur financier du pays, mais aussi un centre culturel et économique vibrant.

Mumbai est une métropole dynamique qui illustre parfaitement le contraste entre l’ancien et le nouveau, reflétant la diversité et la complexité de l’Inde. C’est une ville où les traditions séculaires se mêlent harmonieusement à la modernité urbaine. Les gratte-ciel imposants utilisés pour des besoins résidentiels côtoient les bidonvilles étendus, témoignant des disparités économiques, mais aussi de la résilience et de l’ingéniosité de ses habitants. Cette coexistence de différents mondes dans un même espace urbain fait de Mumbai un lieu unique, vibrant d’énergie et d’opportunités, attirant des personnes de tout le pays et de tous horizons en quête de la réalisation de leurs rêves.
La Brihanmumbai Municipal Corporation (BMC), l’une des plus grandes administrations civiques en Asie, joue un rôle crucial dans la gestion de cette ville tentaculaire. Il supervise une gamme étendue de services essentiels, allant de la fourniture d’eau potable et de la gestion des déchets à l’urbanisme et à la construction d’infrastructures.

Malgré les défis posés par une telle densité de population, Mumbai continue de se développer verticalement, avec des gratte-ciel qui s’élèvent à côté des quartiers traditionnels, témoignant de son évolution constante et de sa capacité à s’adapter et à innover. La BMC de Mumbai a déployé des moyens techniques avancés pour gérer les risques et les catastrophes potentielles dans la ville. Ces initiatives visent à améliorer la résilience de Mumbai face aux catastrophes et à protéger la vie, les moyens de subsistance et les biens des habitants de la ville.

Force militaire

Lors d’une visite sous haute sécurité, où téléphones et appareils photo sont interdits, les journalistes ont aussi été en mesure de voir de près la puissance navale indienne. Une vingtaine de navires de guerre sont ancrés. Certains subissent des réparations en cale sèche, tandis que d’autres sont prêts à intervenir dans la région.

Une des principales missions de la Western Command consiste à « safeguarding the western seaboard against low intensity maritime threats and the protection of Indian Ocean maritime trade in international shipping lanes ». Elle participe également à l’assistance humanitaire dans la région.

La visite au Western Naval Command avait été précédée d’une visite au musée, qui a permis de découvrir le développement de cette région portuaire depuis la colonisation britannique. Ainsi, de huit îles, la ville portuaire de Mumbai est devenue ce qu’elle est aujourd’hui après les travaux de récupération des terres au fur et à mesure de l’évolution des développements d’infrastructures, commerciaux et résidentiels.
Un des moments forts pour terminer ce séjour à Mumbai aura été la visite du Nita Mukesh Ambani Cultural Centre, qui avait accueilli récemment le mariage spectaculaire d’Anant Ambani, fils cadet de Mukesh Ambani, avec Radhika Merchant, en présence de personnalités indiennes et internationales. La construction de ce centre est une vision de Nita Ambani, avec l’intention de préserver et de promouvoir les arts et les cultures traditionnelles indiennes.

Le centre dispose de salles de théâtres consacrées aux spectacles : une première de 2 000 sièges, un studio théâtral de 250 places et une troisième salle de 125 places, visant à faciliter le contact entre les artistes et le public. Toutes ces salles disposent de technologies de pointe. Le centre dispose également de plusieurs salles susceptibles d’accueillir des expositions internationales.

Visite à une exposition consacrée aux équipements de télécommunication, ainsi que des drones. Mais aussi une exposition internationale consacrée au mariage, avec la participation de couturiers de réputation mondiale, comme Manish Malhotra.

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