Ils sont des dizaines de milliers à fuir la guerre et l’invasion russe en Ukraine. D’autres essaient toujours de traverser les frontières, dans le fracas des bombardements. Des Mauriciens ont décidé d’apporter leur aide, dont Vedish Pagooah, l’un des volontaires mauriciens en Pologne, pays voisin.
« J’ai vu des dizaines de milliers de personnes traverser la frontière à Medyka (Pologne-Ukraine). La température est en-dessous de zéro et il neige. Les personnes qui n’ont pas de moyen de transport n’ont d’autre choix que de marcher jusqu’à la frontière. Certains avouent avoir parcouru plus de 100 kilomètres », raconte cet originaire de Poudre d’Or Hamlet, au nord de Maurice, qui habite désormais Cracovie.
Le Mauricien, en Pologne pour des raison professionnelles, est constamment livré à une réalité éprouvante. « Beaucoup de gens se sont retrouvés avec des pannes de véhicule ou un manque de carburant. Ils ont dû abandonner leur engin et fuir à pied le plus vite possible ».
« On voit des réfugiés clairement épuisés, certains tenant des enfants dans leurs bras, trainant des valises à roulettes avec tout ce qu’ils pouvaient emporter avec eux. Beaucoup fondent en larmes. D’autres sont blessés », poursuit-il.
Aux frontière, les files de réfugiés s’étendent sur plusieurs kilomètres. De nombreuses personnes s’y amassent car, en restant cachées, elles courent le risque d’être frappées par un missile russe.
Solidarité
Dès le début des combats, des milliers de volontaires ont convergé vers les frontières pour distribuer de la nourriture, des couvertures ou des vêtements.
« La situation est déchirante, mais ces exemples de solidarité sont incroyables à voir. Il y a des voitures et des camionnettes qui débarquent de partout à travers le pays, apportant des vivres. Des points de collecte ont été mis en place pour les dons. Des citoyens sont même prêts à accueillir des réfugiés chez eux », raconte-t-il.
De nombreux Polonais se sont rendus à la frontière afin de transporter les réfugiés. « On les retrouve brandissant des pancartes avec les noms de villes comme Varsovie, Cracovie, Lodz et Wroclaw… Presque tous les coins du pays sont représentés ».
Vedish et son ami Shubhum Dooluthsing ont fait environ 18 allers-retours pour aider les réfugiés à quitter le territoire ou les déposer dans un abri temporaire. Ils offrent également de la nourriture.
Pour le jeune homme, l’arrivée sur un autre territoire ne signifie pas pour autant l’apaisement. « Cette guerre exerce une énorme pression sur la Pologne, voire sur toute l’Europe. En tant que voisin de l’Ukraine, nous avons tous une peur constante de savoir si cette guerre s’intensifiera jusqu’au niveau nucléaire ».