De 2004 à 2006, une superficie de la région de Rivière-Noire, sur la côte ouest, a été le théâtre d’une transformation socio-économique salutaire au profit de 43 familles nécessiteuses qui y vivaient, jusqu’alors, dans des taudis en piteux état. Cette action humanitaire a été voulue et réalisée par Le Pont Du Tamarinier, une association bénévole qui a ses assises dans la localité, avec le soutien du gouvernement et des habitants d’ici et d’ailleurs en général.
Jusqu’en 2004, Camp Lacolle à Rivière-Noire accueillait 43 familles pauvres qui y vivaient dans des conditions déplorables. Un beau jour, entre en scène l’association bénévole Le Pont Du Tamarinier (LPDT), qui enclenche une action humanitaire en vue de pourvoir à ces personnes un logement décent dans un environnement sain et agréable. L’association réussit à obtenir le soutien du gouvernement pour la réalisation du projet. Puis, Didier Maingard, propriétaire de Camp Lacolle, donne son terrain en cadeau dans un geste de solidarité. Ensuite, les habitants de Rivière-Noire, en général, touchés par cette démarche philanthropique, y contribuent généreusement. Les futurs bénéficiaires des maisonnettes à être construites sont tous conseillés de contracter un plan épargne logement avec la NHDC, étant entendu que le remboursement serait fait à un taux préférentiel compte tenu du fait que ces personnes se trouvent au bas de l’échelle sociale. Prochaine étape : déloger les habitants de Camp Lacolle pour les reloger temporairement ailleurs afin d’y implanter le nouveau village. Les organismes gouvernementaux font construire des longères aux environs du cimetière de Rivière-Noire. La construction démarre à la mi-2004 pour s’achever à la mi-2005 et les nouveaux logements sont livrés aux bénéficiaires au début de 2006. Depuis cette date, un nouveau village, le Village du Tamarinier, se tient à l’emplacement où se trouvait Camp Lacolle qui, en conséquence, a été rayé de la carte de Rivière-Noire.
Marlène Laboudeuse, 56 ans, mère de quatre enfants, épouse d’un laboureur, et ancienne habitante de Camp Lacolle, témoigne : « C’était une toute petite localité où il y avait beaucoup de plantes de colle, d’où son appellation plutôt folklorique. L’endroit n’était pas pourvu de service d’eau et, en conséquence, il fallait s’approvisionner en eau par les camions-citernes. C’était une vie difficile. Nous habitions dans de misérables taudis qui, avec l’usure du temps, étaient devenus des logements très précaires. Bref, il était temps de quitter cet endroit à tout jamais pour aller s’installer ailleurs, mais, ce n’était pas chose facile à cause de nos modestes conditions sociales. Heureusement que la Providence est venue à notre secours… »
Ici, le paysage est embelli par un magnifique tamarinier qui y fait la joie de tous, d’autant plus que c’est le dernier arbre de cette espèce dans cette partie de Rivière-Noire, d’où l’appellation du village…
Un coin du village contient un assemblage de conteneurs harmonieusement reliés l’un à l’autre. L’intérieur de ceux-ci a été agréablement aménagé pour servir de centre à l’association. C’est dans ce décor que nous rencontrons Anielle Giblot Ducray, la personne la plus en vue de LPDT. Elle est en compagnie de Manesha Soneea et de Sandrine Lo Hun, toutes deux employées en tant que travailleuses sociales.
« Notre association a adopté l’appellation de Le Pont Du Tamarinier puisqu’elle s’est donnée pour vocation sociale d’agir comme un pont, à Rivière-Noire, entre les deux classes sociales qui sont aux deux extrémités de la spirale sociale. Nous voulons aider à diminuer le fossé entre elles », indique Mme Giblot Ducray.
Dans cette optique, l’association a mis en place un programme social étoffé en vue d’aider les habitants du village à améliorer graduellement leurs conditions de vie. Au centre, il y a ainsi une bibliothèque garnie de livres, qui sert comme un support éducatif pour les enfants dans leurs études et encourage la lecture parmi les villageois en général. On y trouve aussi des unités de fabrication d’objets artisanaux à partir de matières de base d’origine locale, et on y encourage les villageois qui le peuvent à ouvrir des petits commerces afin que ceux-ci puissent faire un pas en avant dans la spirale économique.
« Il y a encore d’autres défis qui nous attendent en ce qui concerne le relogement des personnes qui sont au bas de l’échelle sociale à Rivière-Noire. Nous sommes conscients de cela et nous sommes en train d’oeuvrer en ce sens avec l’aide de nos partenaires sociaux », conclut Mme Giblot Ducray.
VIE ASSOCIATIVE—LE PONT DU TAMARINIER: Logements décents pour 43 familles défavorisées
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