Vidéo de torture de détenus : La FCSOU réclame la démission du PM Jugnauth et du CP Dip

La Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU) réclame la démission du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et du commissaire de police, Anil Kumar Dip. Cette démarche s’inscrit dans le sillage de ces enregistrements vidéo des plus choquantes montrant des policiers en civil en train de torturer un suspect dépouillé de ses vêtements.

- Publicité -

Le président de la FCSOU, Narendranath Gopee, fait ressortir que le Premier ministre – en sa qualité de responsable de la sécurité intérieure – et le commissaire de police sont responsables d’avoir laissé perdurer une telle barbarie.  Depuis trois ans, fait ressortir Narendranath Gopee, les Police Headquarters étaient au courant de ces pratiques de torture et de sévices. Le chef du gouvernement ne peut plaider l’innocence dans des cas de tortures, avance-t-il, vu qu’il rencontre régulièrement le commissaire de police pour passer en revue la situation sur le terrain.

Un suspect, dit-il, est présumé innocent jusqu’à ce que la Cour le juge coupable d’un quelconque délit.  « Ce sont certains militaires qui se livrent à des actes de tortures pour extraire des informations de terroristes ou de soldats qui ont été capturés. Extraire des informations à la manière des actes des bourreaux de Guantanamo constitue un acte inhumain, barbare et ne fait pas honneur au pays », affirme-t-il.

En tant que travailleur social et syndicaliste, il se dit outré par ces actes qui ternissent la réputation même de la force policière. Les policiers sur cette vidéo auraient dû être arrêtés et incarcérés et non pas être transférés car ils pourront menacer des gens pour qu’ils ne fassent pas l’objet d’une éventuelle dénonciation.  Il incombe au commissaire de police de dénoncer ces brebis galeuses et de ne pas énoncer que des personnes en possession de ces vidéos sont aussi coupables…

« Le commissaire de police doit savoir que certaines personnes ont peur de dénoncer ce genre d’actes par crainte de représailles. Voilà pourquoi des gens gardent le silence parfois », précise-t-il. La police doit rassurer la population que Maurice est un pays civilisé et que des actes de torture ne sont pas permis ; et ce, avant d’avancer que l’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, doit aussi soumettre sa démission car il semblerait de faire comme si de rien n’était. « Je dois ajouter que le commissaire de police n’a plus le droit moral de demeurer à ce poste… », fait-il ressortir.

La FCSOU, met en exergue Narendranath Gopee, demande à tous ceux qui estiment avoir été victimes de brutalité policière de venir de l’avant avec des dénonciations car il est grand temps de crever l’abcès qui ronge ce système. « L’usage de taser est interdit dans la force policière et pourtant cet appareil à décharge électrique a été appliqué dans un accès de ricanements alors même que le suspect se tordait de douleur. Ils ont contraint le suspect à s’immobiliser dans un pneu pour appliquer un taser sur ses parties intimes et d’autres zones du corps. Le bureau du commissaire de police doit ouvrir une enquête pour déterminer la provenance de cet appareil », ajoute-t-il.

Qui plus est, le président de la FCSOU demande que soit institué un comité indépendant pour juger les policiers impliqués et prendre les sanctions qui s’imposent séance tenante. La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et montrant des policiers à visage découvert suffit pour les interdire dans la force policière. Il faut que la sanction soit exemplaire, faute de quoi la population perdra toute confiance dans la force policière, souligne le syndicaliste Gopee en substance.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -