Vacoas Multipurpose Society : l’AGS vote pour la vente de terrain à Flic-en-Flac

 L’objectif : rembourser, en partie, les membres victimes de fraude

La proposition de vente d’un terrain de 37,9 arpents, situé à Flic-en-Flac, pour la somme de Rs 475 M a été votée par les membres de la Vacoas Popular Multi-Purpose Cooperative Society (VPMCS) Ltd samedi. La somme récoltée à partir de cette opération sera utilisée pour rembourser une partie des fonds placés par les épargnants en cette coopérative, en amont d’une fraude de plusieurs centaines de millions de roupies mise au grand jour en 2015.

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Les membres de la coopérative — au nombre total de « 5 350 » dont beaucoup de « inactive members », selon le manager Vinay Pratab — ont été informés de la tenue d’une assemblée générale spéciale (AGS) via courriel. Ainsi, des centaines d’entre eux ont afflué à compter de 10h vers le siège de la coopérative, installé à Bonne-Terre, Vacoas. Au pointage de 11h10, la présence de 333 membres avait été enregistrée. Chiffre qui a confirmé que le quorum requis de 200 membres avait été atteint pour la tenue d’une telle assemblée.

Il est revenu au notaire Ashvin Dwarka d’expliquer les propositions qui se présentaient aux membres. À savoir la vente du terrain de Flic-en-Flac pour Rs 475 M à « une institution de l’État », nous a précisé la présidente du Caretaker Committee, Sheela Hanoomanjee. Ou alors le développement des 37,9 arpents en un lotissement. Une fois ces choix expliqués, les membres de la VPMCS Ltd ont été invités à procéder à un vote, organisé sous la férule d’une dizaine de préposés du ministère des Coopératives.

Présents depuis la matinée, les préposés avaient au préalable installé des tables et une urne transparente en vue de permettre la tenue du vote. En file indienne, les quelque 300 membres présents se sont présentés à une table où leur a été remis une feuille jaune sur laquelle avaient été imprimés les deux choix. L’exercice s’est déroulé dans l’ensemble de manière ordonnée, notamment grâce à la supervision de trois policiers. Ces derniers ont également aidé à rediriger le flot de véhicules qui a convergé vers cette rue généralement peu fréquentée.

Le décompte a eu lieu en présence de quelques membres restés sur place, de même que des préposés du ministère et des employés de la coopérative. Des précisions concernant le nombre exact de voix en faveur de la vente de terre étaient toujours attendues à l’heure de la rédaction de l’article.

Après cette étape, d’autres contre-propositions d’achat peuvent être soumises durant un mois. À cet effet, un membre de la coopérative a fait part, durant l’assemblée spéciale, avoir reçu « par e-mail » une offre de « Rs 650 M » d’un potentiel acheteur. Cependant, aucun autre document qui pourrait soutenir cette offre n’a été présenté dimanche.

À leur sortie des locaux, certains membres devaient regretter n’avoir pas reçu de « copie de Cash Book ou Balance Sheet », soit des détails sur des comptes actuels de la coopérative, notamment en ce qu’il s’agit des dépenses en cours avec le paiement des employés. Ils reconnaissent toutefois avoir été mis en présence des détails de certains investissements, ont-ils nuancé.

La vente des arpents de Flic-en-Flac permettra de rembourser un pourcentage des économies placées en cette coopérative. De plus, d’autres terres à Nouvelle-France et Calodyne, de même que le complexe de Vacoas, pourraient être vendus à l’avenir. Le remboursement, lui, se fait par « différentes tranches », indiquent les membres, qui attendent un nouveau paiement en août ou septembre. Le chiffre pour le remboursement est calculé à partir de 80% du total des fonds placés par chacun des membres. Pour cause, les 20% restants sont retenus comme « redeemables », expliquent les membres, conscients de ne pouvoir récupérer l’entièreté de leurs placements à la suite des fraudes révélées en 2015.

En effet, la VPMCS Ltd est passée sous administration du ministère des Coopératives et a frôlé la liquidation. Déjà, en 2015, le ministre de tutelle, Sunil Bholah, avait informé les membres de la coopérative qu’ils ne pourraient récupérer la totalité de leurs investissements. À l’origine de cette affaire, des prêts risqués de plusieurs centaines de millions accordés à certains membres. L’ancienne CEO de la coopérative, Kamla Parmessur, avait été arrêtée et détenue sous une accusation provision de « conspiracy to defraud », suspectée d’avoir détourné des millions de roupies. Sommée de rembourser la somme de Rs 18 589 197 ainsi qu’une commission de 10%, elle avait été déclarée en faillite par la justice en 2017.

Avec la mise en vente des terres pour rembourser les membres de la coopérative, plusieurs acheteurs se sont présentés. Toutefois, peu ont soumis de documents prouvant la possession des fonds avancés et leur provenance, apprend-on. Dans un mois, si aucune autre proposition sérieuse n’est soumise, les 37,9 arpents iront à une institution de l’État, dont l’identité n’a pas été publiquement révélée jusqu’à l’heure.

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