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UOM POST-ÉLECTORALES: Les étudiants expliquent le taux d’abstention

Quelques jours après les résultats indiquant les membres faisant partie de la Student Union de l’Université de Maurice, Le Mauricien a rencontré des jeunes du campus de Réduit pour comprendre le taux d’abstention lors des récents suffrages. Si les raisons varient, nous notons cependant qu’un manque de confiance envers l’Union des étudiants règne à l’UoM.
4 500 votes sur 12 000 étudiants inscrits à l’Université de Maurice (UoM). Un chiffre qui laisse à désirer et qui évoque des interrogations concernant cette abstinence qui ne fait que gagner du terrain chaque année à Réduit. Pour les étudiants interrogés, diverses raisons ont été évoquées. Mais les mots qui reviennent sur toutes les lèvres : un manque de confiance envers les équipes qui ont dirigé les années précédentes.
Cette année encore, la Student Power a remporté haut la main les élections. Si le président sortant, Harvind Jeeool, affirme avoir le « coeur clair pour le bon travail accompli », Navish Fokeerah dit poursuivre sur la voie de la Student Power. Et pourtant, pour les étudiants du Réduit, ces élections n’apportent aucun changement radical à leur environnement.
Manque de maturité
« Il n’y a aucune raison qui pousse un étudiant de l’université de Maurice à voter pour les élections. Ceux qui postulent n’ont pas la maturité d’esprit », estiment Priya T et Luxmi N, âgées toutes deux de 21 ans. Pour ces jeunes filles issues de la faculté d’engineering, le programme présenté par les différentes équipes n’est que des « Copy Paste » des programmes précédents.
Les 16 et 17 novembre, la Student Power, l’United Campus et l’United Student étaient les trois équipes à se battre pour la première place.
« Nous parlons de maturité car les postulants doivent comprendre que l’université de Maurice est une institution qui occupe une place importante sur le plan national et international. Le succès de cette institution dépend non seulement des résultats mais aussi de la réaction des étudiants postulants du campus », font-elles comprendre.
Priya considère d’ailleurs que l’annulation des 80 % de présence obligatoire aux cours pour avoir le droit de concourir aux examens, n’est qu’un caprice de certains étudiants « trop gâtés ». Ce règlement imposé par l’UoM impose aux étudiants un taux de présence d’au moins 80 % en cours sinon l’accès à la salle d’examen leur est refusé. Une mesure accueillie favorablement par nos deux intervenantes qui considèrent qu’un étudiant ne peut se dire « étudiant » s’il n’est pas en classe.
« Il y a un groupe de jeunes qui adopte une attitude de vacances à l’université mais au lieu de décourager cela, certains qui se présentent aux élections, prennent leur défense », critique Luxmi. « Certains, lors de leur discours électoral, ont même assuré que durant leur mandat des papiers toilettes seront toujours à la portée des étudiants. C’est un discours enfantin que même des étudiants du secondaire n’accepteraient pas. »
Harvind R., étudiant en Communication, fait lui comprendre qu’il n’a pas voté à cause de la réaction des étudiants postulants, et ce même s’il a des amis ayant postulé en tant qu’Office Bearer. Les étudiants ne cesseront de le dire : les élections pour l’Union des étudiants ne sont qu’une reproduction à courte échelle des élections générales. La mentalité des postulants ne diffère pas de celle de nos politiciens qui servent le pays. « Zot dir nou vot blok. Kouma dir enn vot, se mett enn lakrwa san reflesi. Se enn reperkision de sistem politik nu pei ki nou pe retrouve isi ek sa demontre a ki pwin nanyie napa pou sanze », remarque-t-il. Par ailleurs, le danger des élections réside dans le choix des candidats postulants. Une crise de communalisme prend du terrain à Réduit et cela se répercute dans l’attitude de certains étudiants. Des communautés ne trouvent plus leur place à Réduit et cela se fait sentir sur les activités et les célébrations culturelles, fait-on comprendre.
Ceux à la tête de l’Union des étudiants n’auraient fait que renflouer cette image « négative » de ce groupe qui se veut pourtant être la voix des milliers de jeunes qui animent les couloirs du campus de Réduit. La confiance ne semble plus régner de ce côté. Jason et Brian, étudiants de la Faculté d’agriculture, remarquent cependant que « nous ne pouvons relever que l’aspect négatif de l’Union. Certains progrès ont été notés au niveau des infrastructures pour les étudiants ou encore comme les facilités offertes à la bibliothèque. Un espace pour le travail de groupe sera bientôt créé et l’accès au wifi est privilégié ».
Pour Michèle B, 21 ans, « la majorité des étudiants ne viennent pas de familles fortunées et pourtant même après trois ans d’études il faut qu’ils paient pour les accessoires nécessaires à la cérémonie de graduation. Pire, pour la dissertation, il faut investir plus de Rs 1000. Ce n’est pas normal que nous ayons à payer cette somme d’argent en plus de celle investie pour les cours. There’s still room for improvement », souligne la jeune femme. De plus, remarque-t-elle, les comptes de la Student Union ne sont jamais rendus publics. La transparence de cet organisme fait défaut et évoque des interrogations sur sa gestion.
« Bien que les postulants soient des étudiants intelligents, il est dommage qu’ils n’utilisent pas leur matière grise pour nager contre vents et marées et changer cette image négative que s’est forgée malheureusement l’Union des étudiants », remarque Michèle. Si les 4 500 étudiants sont en faveur du déroulement des élections à Réduit, les prochains postulants sont appelés à la proximité avec les votants afin de mieux cerner leurs attentes et redonner au reste de la population estudiantine ce regain d’espoir dans « ce groupe de jeunes qui oeuvrent pour le bien-être des jeunes universitaires ».

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