Univers carcéral : ferme aquacole et projet photovoltaïque lancés à l’Open Prison de Richelieu

« En intégrant des projets d’aquaculture, d’agriculture et d’énergies renouvelables, les prisons sont en mesure non seulement de réduire les coûts de fonctionnement, mais également de contribuer aux objectifs nationaux plus larges de promotion de la production locale et d’atténuation de l’impact environnemental. De plus, ces initiatives enseigneront aux détenus des compétences utiles qui pourront améliorer leur vie une fois qu’ils quitteront la prison et réintégreront la société. » C’est l’essentiel de la déclaration faite par le ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire, Mahen Seeruttun, lors de la cérémonie d’inauguration de la ferme aquacole et du projet solaire photovoltaïque, jeudi, à l’Open Prison de Richelieu à Chébel.

- Publicité -

Le projet solaire photovoltaïque, financé par le gouvernement allemand et géré par le Mauritius Prison Service (MPS), comprend l’installation de dix panneaux solaires avec l’aide du Central Electricity Board (CEB). Ce projet vise à réduire les coûts, à améliorer la sécurité et à soutenir la durabilité en fournissant une énergie fiable et renouvelable, en particulier dans les zones reculées.

La ferme aquacole, lancée en août 2023 grâce à la collaboration entre le MPS et l’Albion Fisheries’ Research Centre d’Albion, exploite actuellement dix étangs piscicoles, élevant environ 55 000 poissons Berry Rouge par an avec un objectif de récolte de 20 tonnes. Son objectif principal est d’enseigner aux détenus des compétences professionnelles, d’augmenter la production alimentaire, de contribuer à leur réadaptation et de favoriser l’autosuffisance au sein des établissements correctionnels.

Le consul honoraire de la République fédérale d’Allemagne, Marius Schneider, le commissaire par intérim des prisons, Jaganaden Rungadoo, et d’autres personnalités étaient également présents pour l’occasion.

Dans son discours d’ouverture, le ministre Seeruttun a déclaré que l’aquaculture a été introduite pour répondre aux besoins des prisonniers et établir « un système de production alimentaire indépendant » dans le but de réduire les coûts et les dépenses alimentaires. Soulignant les efforts antérieurs de son ministère, notamment la culture de l’arbre à pain et du jacquier, le ministre Seeruttun a affirmé que l’administration pénitentiaire s’est engagée à favoriser l’élevage de bétail, conformément aux objectifs du ministère visant à « soutenir un système de production autosuffisant ».

En outre, le projet photovoltaïque est en cours pour proposer l’énergie solaire comme source d’énergie renouvelable au sein des infrastructures pénitentiaires, a souligné le ministre. Cette initiative, a-t-il ajouté, vise à « rationaliser » les dépenses en électricité, à faire de la prison une institution durable et verte et fait écho à l’ambition du gouvernement de produire « 60% d’énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2030 ».

Pour sa part, Marius Schneider a souligné l’engagement de l’Allemagne à soutenir les petits États insulaires en développement dans la lutte contre le changement climatique en initiant le financement du projet photovoltaïque. Il s’est dit satisfait du cofinancement de ce projet, citant le leadership de l’Allemagne dans le domaine des énergies renouvelables. Les panneaux solaires, a-t-il indiqué, seront bénéfiques non seulement à l’environnement, mais réduiront également considérablement « la dépendance des prisons » aux sources d’énergie non renouvelables et « amélioreront le bien-être » des détenus et du personnel. Il a souligné le partenariat solide de l’Allemagne avec Maurice pour un avenir « plus vert et plus durable ».

Quant à Jaganaden Rungadoo, il a expliqué que la prison, qui compte 63 détenus, pourra viser l’autosuffisance en matière de production alimentaire. Il a souligné les économies substantielles réalisées en produisant sa propre nourriture grâce à des initiatives telles que l’aquaculture, la culture de la banane, du jacquier et de l’arbre à pain, la culture hydroponique et l’élevage. Soulignant l’importance d’améliorer la qualité de vie des détenus, il a souligné le potentiel pour eux d’acquérir des compétences leur permettant de s’intégrer dans la société et de prévenir la récidive.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -