Ultimatum de fin octobre : la CTSP réitère sa menace d’une grève générale

La Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) a évoqué, hier, sa menace de déclencher une grève générale dans le pays si à la fin de ce mois le salaire des employés du secteur privé n’est pas réajusté. Intervenant, hier, au siège de la CTSP dans le cadre de la Journée internationale du travail décent, le président de cette confédération, Reeaz Chuttoo, a demandé aux travailleurs de prendre contact avec lui en vue de tenir un « mouvement de grève parfaitement légal ». Pour lui, il est tout à fait faisable de déclencher un arrêt de travail sous la loi ayant trait à la santé et à la sécurité au travail. Une section de cette loi stipule que si un travailleur se sent torturé moralement, il peut observer un arrêt de travail, dit-il. « Prenez contact avec moi, je vais vous montrer la voie à suivre », déclare-t-il.

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« L’année 2024 a été marquée par un événement historique dans le domaine du travail décent et du salaire décent », indique Reeaz Chuttoo. « Après exactement 23 ans, il y a une décision du gouvernement qui risque de marquer une nouvelle page de l’histoire du pays. En 2021, le premier vrai accord collectif sectoriel a été signé entre Building and Civil Engineering Contractors Association et le syndicat, qui représente les travailleurs dans le secteur de la construction. Cet accord concerne environ 60 000 travailleurs. Depuis, la CTSP a continué à réclamer que les négociations sectorielles soient tendues à tous les autres secteurs. La raison est simple. Il y a seulement 13 % des travailleurs du secteur privé qui peuvent être syndiqués, 87 % des travailleurs subissent des pressions énormes lorsqu’ils tentent de s’organiser pour faire partie d’une formation syndicale. Donc, ce sont seulement 13 % des travailleurs qui peuvent bénéficier du fruit des négociations collectives. C’est une des raisons pour lesquelles le gouvernement a dû intervenir pour augmenter le salaire minimum », affirme le président de la CTSP.

Sur le plan international, il est question de l’émergence d’une demande pour introduire un Living Wage. « Le salaire minimum garantit la sécurité alimentaire et le Living Wage est un salaire qui permet à une personne de vivre décemment. Le salaire minimum est imposé à travers une décision gouvernementale, mais le Living Wage ne peut être imposé par l’État. Il faut plutôt qu’il y ait une négociation collective. L’année 2024 est historique car pour la première fois le gouvernement est d’accord pour entrer dans les négociations sur le plan sectoriel. Si le projet aboutit, ce sera une nouvelle page dans l’histoire du pays qui va être écrit. Si le projet se concrétise, c’est à ce moment-là qu’on pourra dire qu’il y aura une distribution équitable de la richesse », avance le syndicaliste.

Reeaz Chuttoo a aussi fait ressortir que la CTSP est allée déposer devant le National Remuneration Board (NRB) en faveur des travailleurs qui ne sont pas couverts par les Remuneration Orders.

Pour sa part, la secrétaire générale de cette confédération, Jane Ragoo, a déclaré que la CTSP accorde chaque année une importance particulière à la Journée internationale du travail décent. D’où le monument érigé pour les travailleurs à côté du bureau de poste de Rose-Hill le 7 octobre 2017. Une cérémonie de dépôt de gerbe a eu lieu, hier, à cet endroit, et le combat se poursuit pour que le travail soit décent.

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