En vue d’assurer le paiement de la compensation salariale pour cette année, les règlements suivants seront promulgués : Workers’ Rights (Additional Remuneration) (2025) Regulations 2025 pour prescrire le taux de la rémunération supplémentaire, the National Minimum Wage (Amendment) Regulations 2025 pour ajuster le salaire minimum et the Export Enterprises (Remuneration) (Amendment) Regulations 2025 pour prévoir l’ajustement du taux payable pour les heures supplémentaires, le salaire à la pièce et la prime de présence aux employés d’usine dans une entreprise d’exportation.
Réagissant à cette annonce suite aux délibérations du conseil des ministres de vendredi dernier, le président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, a déclaré que la décision du gouvernement de relever le salaire minimum de Rs 16 500 à Rs 17 110 à la suite de l’application de la compensation salariale de Rs 610 ne va pas changer grand-chose dans le Pay Packet.
« Je m’explique. Le salaire minimum garanti a été fixé à Rs 20 000 à la suite d’un Top-Up de la part de la Mauritius Revenue Authority. Donc, si le salaire minimum passe désormais à Rs 17 110 sans pour autant rehausser le salaire minimum garanti, les travailleurs qui touchent le salaire minimum n’auront pas grand-chose, car leur Pay Packet continuera à demeurer à Rs 20 000, et c’est grave dans le sens où 75 % de la classe laborieuse du pays ne touchent que le salaire minimum », fait-il comprendre.
Le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, avance, de son côté, que le gouvernement vient de l’avant avec les nouveaux amendements à la loi, en raison de la réticence du secteur privé à s’acquitter de la compensation salariale. « C’est aussi une réplique de la part du gouvernement à Business Mauritius qui avait logé une affaire en Cour à propos du réajustement salarial. Nous croyons savoir que tous ces amendements concernent plutôt le secteur privé, car les fonctionnaires et les pensionnés de la fonction publique ont déjà touché la compensation salariale de Rs 610. Maintenant, lorsque l’on parle de l’Attendance Bonus, de Piece Rate pour les Factory Employees spécialisés dans le secteur de l’exportation, je pense que le gouvernement aurait dû venir de l’avant avec une proposition et ouvrir les négociations avec le mouvement syndical pour que ces prestations continuent à être payées d’après une formule », déclare-t-il.
D’autre part, Haniff Peerun fait ressortir : « Il faut savoir que la première fois qu’il n’y a pas eu de compensation avec le mouvement syndical pour décider du quantum de compensation salariale, le gouvernement a tout simplement rencontré les dirigeants syndicaux pour seulement annoncer son intention d’accorder une compensation salariale de Rs 610 à tous les travailleurs et le paiement d’un 14e mois à tous les travailleurs qui touchent moins de Rs 50 000. C’est pourquoi nous continuons à réclamer la tenue d’une réunion tripartite pour discuter des problèmes liés au paiement des heures supplémentaires, de boni de présence et du Piece Rate ».
Pour sa part, le président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FPBOU), Deepak Benydin, a souligné que la promulgation de ces règlements était nécessaire pour s’assurer que la compensation salariale soit payée par l’employeur. Il maintient que le salaire minimum aurait dû être fixé au-delà de Rs 17 110.