Trafic de drogue – Constat et débats — Sam Lauthan : « Gang rival pe komans fer merger »

Le travailleur social Samioullah (Sam) Lauthan a évoqué la situation de la drogue sur le terrain lors d’un débat organisé au bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) en fin de semaine dernière. « Nou bizin konn nou adverser so stratezi ek so fors de frap », dit-il tout en partageant son expérience en tant qu’ancien assesseur de la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge, Paul Lam Shang Leen.

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« Dan komisyon nou aprann ki bann ki finans ladrog, kas sorti ar A, al ar B, al ar C, eksetera. Sakenn pa konn zot kamarad. Se C ki fer konvoy sa bann ladrog la ». Sam Lauthan affirme que ce processus est un succès pour les trafiquants jusqu’ici à cause des brebis galeuses dans certaines institutions. Il affirme qu’il est très rare qu’un commanditaire soit arrêté. « Il y a la loi de l’omerta. Le trafiquant peut acheter le silence par toutes sortes de moyens », dit-il.

Profitant de l’occasion de ce débat, Sam Lauthan est revenu sur les grosses saisies de drogue et dit avoir appris sur le terrain que des réseaux de drogue commencent à travailler en collaboration à Maurice : « Gang rival pe komans fer merger. Pe vinn ansam. Problem la xtreman konplex », prévient-il. Il a aussi tiré la sonnette d’alarme quant aux nouveaux types de drogue sur le marché, dont le Fentanyl, ajoutant que « c’est une drogue 100 fois plus puissante que l’héroïne et qui fait des ravages dans de grands pays ».

Par ailleurs, le travailleur social a lancé un pressant appel aux autorités pour qu’elles rehaussent la sécurité des frontières et que la police soit en présence de logistiques dernier cri. « Certains Motorboats utilisés par les trafiquants sont plus puissants que ceux de la National Coast Guard (NCG) », devait-il estimer. Il parle d’un Acute Trafficking au Nord de l’océan indien et demande aux autorités de ne se concentrer que sur les axes La-Réunion et Madagascar.

D’autre part, Sam Lauthan a recommandé la formation poussée des policiers, l’éducation des enfants sur la drogue dès le jeune âge, et une révision du fonctionnement de la cellule familiale.

De son côté, Vinod Appadoo, ex-commissaire des prisons et responsable de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU), avance qu’entre 550 et 600 personnes entrent en prison mensuellement dont la majorité « on remand ». Il a évoqué des mesures prises pour réhabiliter les détenus comme des activités sportives et l’apprentissage d’un métier. Il a expliqué qu’il avait pris la décision de séparer les trafiquants étrangers et les détenus mauriciens en prison pour s’assurer qu’il n’y ait pas de tentative d’interférence. Idem pour les First Offenders, qui étaient séparés dans une aile des autres détenus. « Nous avons voulu casser l’influence que les multirécidivistes pourraient avoir sur les First Offenders », dit-il.

Concernant les cas d’importation de grosses quantités de drogue, Vinod Appadoo l’attribue au fait que les trafiquants ont des difficultés à planter du cannabis à Maurice : « La police et l’hélicoptère font un gros travail pour identifier les plantations. Ils utilisent aussi la Satellite Technology », fait-il comprendre.

Par ailleurs, après l’intervention du DPP Rashid Ahmine – qui évoquait son engagement contre la drogue dont le compte-rendu figure dans l’édition de Le Mauricien de samedi –, des membres de l’assistance ont pu échanger sur de nombreuses thématiques. La directrice du Forensic Science Laboratory, Vidhu Madhub-Dassyne, a indiqué qu’auparavant, son organisme ne recevait que des Traditional Drugs  pour analyse. Avec la venue de la drogue synthétique, les officiers doivent examiner beaucoup plus de Foils. « Les drogues synthétiques sont très Challenging car elles évoluent rapidement en termes scientifiques », a-t-elle affirmé. Et ce, avant de confirmer que le FSL a mis en œuvre deux recommandations de la Commission Lam Shang Leen sur une Dedicated Drug Unit et un département Research and Development pour prendre connaissance des derniers types de drogue sur le marché.

Vidhu Madhub-Dassyne a fait ressortir que le FSL a un Backlog d’analyse d’un an alors que c’était plus étendu auparavant. Elle a aussi annoncé que le laboratoire sera muni d’équipements modernes bientôt « qui pourront confirmer un résultat en quelques secondes seulement ». Les travailleurs sociaux Ally Lazer, Cadress Rungen, Alain Malherbe, Jacques Achille de PILS et Me Shameer Hossenbaccus ont exprimé leurs points de vue dans le cadre de ce débat sur la drogue.

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