Tirs croisés : Quelles stratégies face à l’envol des prix ?

« Il n’y avait pas besoin d’enquête pour constater que la cherté grandissante du coût de la vie est la migraine des Mauriciens. Notre enquête n’a fait que le confirmer », commente Amédée Darga, directeur général de StraConsult, qui a rendu publique récemment la dernière étude d’Afrobarometer sur les principales préoccupations des Mauriciens, et qui classe la cherté de la vie en tête de liste. Il nuance toutefois en disant qu’« ils étaient 66% en 2022 à dire que le pays va dans la mauvaise direction. Ils ne sont que 53% en 2024 et 41% pensent que ça va dans la bonne direction ». Il estime que ce ne sont certainement pas des allocations ici et là qui vont aider à « pondérer la folle augmentation des prix », mais qu’il est urgent que certains importateurs et détaillants soient sévèrement mis au pas.
Rebecca Espitalier-Noël, directrice générale de FoodWise, trouve normal que le coût de la vie soit la préoccupation principale des Mauriciens car l’inflation, dit-elle, est réelle. Si elle considère que les aides sociales sont d’une grande aide aux plus démunis, il ne faut pas, dit-elle, s’arrêter là. « Il faut continuer à traiter les problèmes sous-jacents comme celui de l’autosuffisance alimentaire qui, aujourd’hui, n’a jamais eu autant sa raison d’être avec les signaux internationaux que nous voyons depuis un moment, tels que les embargos. » Elle est convaincue que Maurice « doit monter en puissance » par rapport à son secteur éducatif. « Les pauvres d’aujourd’hui, s’ils sont bien formés, créeront la richesse de demain. L’éducation et la formation professionnelle sont des éléments clés pour que la main-d’œuvre locale soit prête à saisir les opportunités offertes par les nouveaux secteurs économiques. » Elle encourage vivement la culture vivrière à plus grande échelle, la production de fruits et l’élevage.

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Deepak Benydin, président de la Consumer’s Union, revendique un contrôle des prix plus rigoureux. Il s’insurge de voir que « même des produits fabriqués localement et qui sont déjà subventionnés se vendent cher ». Il constate que, malgré les ajustements apportés par le gouvernement, les gens luttent encore alors que la classe moyenne bascule dans celle des pauvres. C’est ainsi qu’il suggère des engagements bilatéraux avec des pays d’Afrique qui ont beaucoup de richesses. « Il y a des collaborations à travailler. Il faudra être plus agressive sur la solidarité régionale. » Il propose, en outre, que le gouvernement introduise des subsides sur les produits essentiels, « le temps de cette guerre ou alors de baisser la TVA ». Il juge inacceptable, par ailleurs, que des étrangers viennent pêcher dans les eaux territoriales de Maurice et nous vendent ces poissons à un prix exorbitant.

AMÉDÉE DARGA (STRACONSULT) :

« La cherté grandissante de la vie est la migraine des Mauriciens »

La dernière étude d’Afrobarometer publiée mercredi dernier par StraConsult Ltd montre que la hausse du coût de la vie reste la principale préoccupation des Mauriciens avec 85% des sondés estimant que le gouvernement gère mal la hausse des prix. Que doit-on retenir de cette étude par rapport à l’impact de la cherté de la vie sur les Mauriciens ?
Il n’y avait pas besoin d’enquête pour constater que la cherté grandissante du coût de la vie est la migraine des Mauriciens. Notre enquête n’a fait que le confirmer. Cependant, bien que cela puisse paraître paradoxal, 47% des sondés affirment que leurs conditions de vie sont bonnes, voire très bonnes et seulement 25% disent que c’est mauvais, voire très mauvais.
À constater que 59% des jeunes de 18 à 24 ans et 59% des 65+ affirment avoir une bonne condition de vie. Par ailleurs, sans surprise, la majorité de ceux qui sont au bas de l’échelle disent que leurs conditions de vie ne sont pas bonnes.

Cette étude révèle, par ailleurs, que pour 53% des Mauriciens, le pays va dans la mauvaise direction, notamment dans les zones urbaines, parmi les jeunes et les plus démunis. Est-ce à dire que ces deux catégories souffrent davantage de la crise économique ?
Il faut aussi voir la tendance. Ils étaient 66% en 2022 à dire que le pays va dans la mauvaise direction. Ils ne sont que 53% en 2024 et 41% pensent que ça va dans la bonne direction. Oui, ce sont surtout les urbains (56%), des gens dans la tranche d’âge de 25 à 54 ans, et ceux qui sont au bas de l’échelle économique qui pensent que le pays va dans la mauvaise direction. Ce n’est pas uniquement une question économique, c’est probablement par rapport à leurs aspirations et à une gamme de situations dans le pays qui ne leur plaît pas.

En tant qu’observateur économique et politique, les chiffres de cette étude peuvent-ils être indicateurs quelque part du choix des électeurs aux prochaines législatives ?
Attendez de voir l’opinion des Mauriciens sur d’autres aspects de la vie et de la gouvernance du pays. Le choix des électeurs est déterminé par plusieurs paramètres, certains objectifs et d’autres moins.

Le rapport “Mauritius Economic Deep Dive 2024” d’Axys avait montré que de 2013 à 2024, il y a eu une hausse de 88,9% des prix alimentaires. Les diverses aides sociales apportées aux plus vulnérables ces dernières années n’ont pu compenser une cherté de la vie en constante hausse. Que recommandez-vous pour que les consommateurs puissent être davantage soulagés ?
Certainement pas des allocations de-ci de-là. Il y a certes une ou deux mesures de l’ordre de la fiscalité et macro-économiques qui aideraient à pondérer la folle augmentation des prix, mais il est aussi urgent que certains importateurs et détaillants soient sévèrement mis au pas.
Je pense qu’il y a certains qui sont en train de faire du surprofit. Deux exemples : dans ma ville, la semaine d’avant, il y avait trois supermarchés où il y avait une pénurie d’œufs. La semaine dernière, les œufs sont passés de Rs 10 à Rs 13,50, soit 35% d’augmentation. Or, jeudi, Inicia, un des plus gros producteurs d’œufs a informé le public par le biais de la presse qu’il n’y avait pas de pénurie de production et qu’il n’avait pas augmenté son prix.
Deuxième exemple : une compagnie d’assurances a informé ses clients que la prime pour l’assurance maladie est majorée de 30%. Sollicité par un client pour en expliquer la raison, la compagnie d’assurances a expliqué en écrit que « due to economic landscape, which has led to significant rise in costs across various sectors… and also take into account loss ratio ». 30% d’augmentation ! Ne serait-il pas urgent que la Financial Services Commission (FSC), l’Ombudsperson du secteur financier et le gouvernement fassent un audit indépendant sur les assurances pour vérifier le bien-fondé de cet argumentaire et cette décision d’augmentation ? Si nous découvrons des abus de surprofit d’un importateur ou d’un détaillant, il serait temps que les associations de consommateurs et les consommateurs viennent en masse faire du Picketing et boycotter les abuseurs.

D’après votre observation, sont-ce seulement ceux au bas de l’échelle qui souffrent de cette hausse du coût de la vie ou notez-vous de « nouveaux pauvres » ?
L’enquête Afrobarometer révèle que cela touche aussi les ruraux (50%), la classe moyenne (46%) et la tranche d’âge de 45 à 54 ans (56%). Je n’utiliserais pas ce terme de nouveaux pauvres. Simplement que ces catégories ont exprimé leur mécontentement de la cherté des biens et services dont ils ont besoin pour leur confort de vie.

Comparativement aux autres années, que montre l’étude de StraConsult Ltd 2024 en termes de préoccupations de la population et direction dans laquelle va le pays ? Y a-t-il plus de satisfaction ou moins de satisfaction ?
De l’enquête Afrobarometer 2024, les trois principales préoccupations des Mauriciens – soit répondant à la question : In your opinion, what are the most important problems facing this country that government should address ? – sont dans l’ordre, le coût de la vie (44%), la drogue (37%) et le crime et l’insécurité (27%).
En 2018, face à la même question : c’était ainsi : le chômage (60%) ; le crime et l’insécurité (47%), la fourniture d’eau (25%) ; la corruption (19%) ; la pauvreté (15%) ; les infrastructures et les routes (15%) ; la gestion de l’économie (15%) et le logement (13%).
En 2022 : la gestion de l’économie (44%) ; le chômage (43%) ; le crime et la sécurité (40%) ; le Covid-19 (25%) ; corruption (17%) ; la pauvreté (14%) ; les revenus et salaires (14%) ; la fourniture d’eau (12%).
Le crime et l’insécurité sont demeurés une préoccupation constante depuis 2018 alors que l’emploi, l’eau et la gestion de l’économie ont été relégués plus loin. Sans surprise, c’est le coût de la vie qui est la première.

En conclusion…
Notre enquête a donné une voix à la masse silencieuse. À chacun de tirer les enseignements pour déterminer leurs discours ou leurs actions.

REBECCA ESPITALIER-NOËL (FOODWISE) :

« Il ne faut pas s’arrêter aux aides sociales »

La dernière étude d’Afrobarometer publiée mercredi dernier par StraConsult Ltd montre que la hausse du coût de la vie reste la principale préoccupation des Mauriciens avec 85% des sondés estimant que le gouvernement gère mal la hausse des prix. Votre réaction…
Il est normal que le coût de la vie soit la préoccupation principale des Mauriciens car l’inflation est réelle. Elle est en grande partie importée et liée à la dépréciation de la roupie. L’augmentation des coûts de nos importations, comme ceux de l’essence ou de l’alimentaire, en sont des exemples qui créent une pression significative sur les prix locaux.
Sur le court terme, il est impératif de continuer à tout faire pour augmenter l’exportation des biens et services afin d’accroître l’apport de devises dans le pays. Sur le long terme, des politiques de soutien à l’innovation et à la diversification économique sont nécessaires.
Par exemple, il est essentiel de continuer à faciliter les investissements et l’implémentation des projets dans le secteur de l’énergie renouvelable afin d’améliorer l’efficacité énergétique et réduire la dépendance aux importations énergétiques.

Cette étude révèle, par ailleurs, que 53 % des Mauriciens estiment que le pays va dans la mauvaise direction, notamment dans les zones urbaines, parmi les jeunes et les plus démunis. Comment interprétez-vous cela ?
Il faut noter qu’il y a deux ans, 66% des Mauriciens pensaient que le pays allait dans la mauvaise direction et aujourd’hui, nous sommes à 53%, ce qui représente une amélioration. Une des principales raisons de ce ressenti négatif sur la direction du pays, citée dans le rapport est la drogue. Sur le terrain avec FoodWise, nous constatons en effet ses ravages. Le fléau de la drogue n’est pas limité aux zones urbaines, mais est un problème national. C’est un problème auquel il faut continuer de s’attaquer avec acharnement.

Le rapport “Mauritius Economic Deep Dive 2024” d’Axys avait montré que de 2013 à 2024, il y a eu une hausse de 88,9% des prix alimentaires. Malgré les diverses aides sociales apportées par le gouvernement, quel impact, diriez-vous, l’instabilité des prix a-t-elle sur les plus vulnérables ?
La part de l’alimentation dans le budget des plus démunis est de plus de 50%, donc évidemment, dès qu’il y a une augmentation des prix alimentaires, ils sont les premiers et les plus affectés. L’instabilité des prix affecte directement la sécurité alimentaire des ménages les plus vulnérables. Les aides sociales sont certainement d’un grand soutien aux plus démunis, mais il ne faut pas s’arrêter là. Il faut continuer à traiter les problèmes sous-jacents comme celui de l’autosuffisance alimentaire qui, aujourd’hui, n’a jamais eu autant sa raison d’être avec les signaux internationaux que nous voyons depuis un moment, tels que les embargos.

Comment FoodWise adapte-t-elle son travail face à une situation où les demandes sont plus grandes ?
Pour répondre à l’augmentation des demandes, nous avons intensifié nos efforts de sensibilisation auprès des entreprises afin d’augmenter la quantité de dons de surplus alimentaires encore consommables. Ce dernier trimestre, donc le Q2 2024, a été le meilleur trimestre jamais réalisé depuis notre création, hors Covid. Nous avons redistribué aux personnes défavorisées l’équivalent de 400 000 repas en trois mois, ce qui fait près de 5 000 repas par jour.
Aujourd’hui, pour pouvoir atteindre plus de personnes dans le besoin, nous avons besoin d’aide, financière comme alimentaire, et nous faisons appel à tous ceux qui veulent collaborer à nous contacter. Aujourd’hui, avec seulement Rs 7, nous redistribuons un repas. Je profite aussi pour remercier Bioculture, qui est un de nos principaux partenaires financiers, ainsi que Rogers Hospitality, qui nous soutiennent depuis nos débuts.

D’après votre observation, sont-ce seulement ceux au bas de l’échelle qui souffrent ou notez-vous de « nouveaux pauvres » ?
Que les pauvres soient nouveaux ou anciens est moins important, à mon sens, que de savoir comment lutter contre cette pauvreté. Je crois fortement que Maurice doit monter en puissance par rapport à son secteur éducatif. Les pauvres d’aujourd’hui, s’ils sont bien formés, créeront la richesse de demain.
Il est impératif que les personnes de la classe moyenne et même les plus pauvres puissent avoir accès à une formation plus adaptée afin de tirer parti de l’économie de service à plus forte valeur ajoutée que Maurice est en train de devenir. Il y a un déficit d’employés dans des secteurs comme la biotechnologie, les secteurs médicaux ou encore l’intelligence artificielle.
Afin que Maurice puisse continuer à se positionner comme un centre de service pour la région africaine et comme ce pont entre l’Afrique et l’Asie que nous devenons progressivement, il est crucial d’investir davantage dans l’éducation et la formation professionnelle.
Ce sont des éléments clés pour assurer que la main-d’œuvre locale est prête à saisir les opportunités offertes par ces nouveaux secteurs économiques. Il est vrai que l’émergence des « nouveaux pauvres » est une réalité et inclut des personnes qui avaient auparavant des emplois stables, mais qui aujourd’hui cumulent plusieurs petits emplois.
Pour répondre à ce phénomène, la réponse est pour moi dans l’éducation, en développant des programmes de requalification et de formation continue pour aider ces individus à acquérir de nouvelles compétences adaptées aux besoins actuels du marché du travail.

Que recommandez-vous pour que les consommateurs puissent être soulagés ?
Le contrôle des prix et le Maximum Mark-Up ne sont à mon avis pas des solutions pérennes. Mettre des contraintes sur les marchés ne peut pas durer, mais augmenter la compétition est the way to go. Il faut encourager la production et qu’il y ait davantage de culture vivrière, de production de fruits et d’élevage à Maurice. Il est crucial que ce soient les lois du marché qui fonctionnent, mais avec un approvisionnement supérieur à celui d’aujourd’hui.
En outre, il est important d’éduquer les consommateurs sur des pratiques d’achat. Par exemple, acheter des produits proches ou passés de leur Best Before Date peut être une solution économique et écologique. Privilégier les achats en gros et stocker correctement les aliments pour augmenter leur durée de vie sont également des stratégies efficaces.

DEEPAK BENYDIN (CONSUMER’S UNION) :

« Des collaborations à travailler avec l’Afrique »

La dernière étude d’Afrobarometer publiée mercredi dernier par StraConsult Ltd montre que la hausse du coût de la vie reste la principale préoccupation des Mauriciens avec 85% des sondés estimant que le gouvernement gère mal la hausse des prix. Votre réaction…
Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai rencontré la ministre du Commerce. Avant même que cette étude ne soit rendue publique, je lui ai fait part de plusieurs problèmes sur la cherté de la vie, et surtout sur le contrôle des prix. Le contrôle des prix devra être plus rigoureux. Il y a un contrôle sur certaines denrées alimentaires seulement. Même des produits fabriqués localement qui sont déjà subventionnés se vendent cher.
Il y a des commerçants qui font des profits énormes. Habitant près d’un supermarché, j’ai pu voir le propriétaire acheter des légumes à la foire et venir vendre à bien plus cher chez lui. Par exemple, une calebasse achetée à Rs 75 est vendue au supermarché à Rs 175.
Actuellement, il n’y a pas de moyens de contrôler de telles pratiques. Il y a aussi des boutiques qui n’affichent pas les prix. Il faut introduire le maximum Price Mark-Up. Le ministère a un gros travail à faire avec la collaboration du ministère des Finances en vue de baisser les prix. C’est un problème donc que rencontrent les consommateurs tous les jours. Même si le prix du gaz ménager a été revu à la baisse, aucun article utilisant le gaz n’a baissé. Le gouvernement doit effectuer un contrôle à ce niveau.

Malgré les diverses aides sociales apportées par le gouvernement, diriez-vous donc que l’impact de l’instabilité des prix se fait malgré tout sentir ?
D’après les statistiques, une famille de trois à quatre personnes a besoin de Rs 45 000 environ pour vivre. Une personne a besoin de Rs 22 500 environ pour se procurer des choses essentielles pour vivre. Malgré les ajustements apportés par le gouvernement donc, nous voyons que les gens luttent encore alors que la classe moyenne bascule dans la classe des pauvres car depuis janvier elle attend un réajustement salarial.
Il y a eu la guerre, mais maintenant tous les produits importés ne pouvant traverser la Mer Rouge voient leur fret augmenter par 200-300%, et c’est le consommateur qui en fait les frais. Je suis d’accord avec le Premier ministre qui dit qu’il n’y peut rien, mais il faut avoir une stratégie.
Au lieu d’importer d’Europe, ce qui implique de passer par la Mer Rouge, il faut des engagements bilatéraux avec des pays d’Afrique qui ont beaucoup de richesses. Ils produisent beaucoup, mais n’ont pas de marché pour écouler leurs articles. Il y a donc des collaborations à travailler. Il faudra être plus agressif sur la solidarité régionale. L’EDB a parlé d’être une aide pour les pays qui passent par Maurice pour aller en Afrique. Mais, Maurice va-t-elle en Afrique (Madagascar, Seychelles et autres pays près de nous) elle-même ?

Quelles solutions y voyez-vous ?
Nous avons pendant trop longtemps abandonné la terre pour le développement immobilier. Nous avons bétonné Maurice au détriment de la production agricole et avec la cherté de l’importation, nous voyons les répercussions. Ne devons-nous pas freiner cela ? Maurice possède une des plus importantes zones économiques exclusives (ZEE) du monde que nous n’exploitons pas.
Ce n’est pas possible que le poisson se vend à plus cher qu’en Angleterre. Des étrangers viennent pêcher dans notre océan et nous vendre des poissons pêchés dans notre propre mer à un prix exorbitant.
Je sais que l’EDB a fait un Master Plan à ce sujet, mais de plus grands efforts doivent être déployés en ce sens par le gouvernement. Nous ne devons pas nous contenter de plans, mais il faut passer à l’action. Il est vrai que dans le monde, le coût de la vie a pris l’ascenseur. En sus de cela, il y a le changement climatique.
Le gouvernement doit voir s’il peut introduire des subsides le temps de cette guerre sur les produits essentiels. Ou alors, baisser la TVA. Si la ministre du Commerce reçoit le soutien nécessaire, elle pourra faire des choses. Le gouvernement, la Banque de Maurice, l’EDB doivent travailler ensemble tout en étant à l’écoute des partenaires sociaux et non pas être à l’écoute de Business Mauritius uniquement. À chaque gouvernement, ce sont ceux qui sont puissants financièrement qui dictent la politique. Il faudrait faire un effort là-dessus.

En tant que défenseur des consommateurs, quelle est votre observation sur le terrain : sont-ce seulement ceux au bas de l’échelle qui souffre ou notez-vous de « nouveaux pauvres » ?
Tout le monde en général souffre de cette cherté de la vie. Une personne touchant Rs 100 000 est peut-être moins affectée que celle qui a entre Rs 20 000 et Rs 50 000. D’ailleurs, le ministre des Finances a décidé d’étendre l’allocation pour ceux touchant jusqu’à Rs 50 000. Il faut donc un effort de la part du gouvernement, à commencer par des rencontres avec les mouvements syndicaux, les associations de consommateurs.
Le consommateur doit comprendre que quand nous descendons sur le terrain pour le défendre, il n’y a là rien de politique. Les consommateurs doivent marcher derrière les associations qui les défendent. Celles-ci auront alors un Bargaining Power.
Actuellement, les associations de consommateurs sont assez timides. Il faut que les consommateurs et les associations qui les défendent se mobilisent pour militer pour leurs droits. Nous espérons que le gouvernement mette les bouchées doubles pour que le consommateur sorte gagnant sur le long-terme.

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