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Tirs Croises – exploitation agricole : l’IA pour un système alimentaire plus résilient ?

Dans le sillage de la Journée mondiale de l’Alimentation, le 16 octobre, il est permis de rêver d’un système agricole entièrement réorganisé où l’utilisation de produits chimiques ainsi que celle de l’eau sont minimisées ; où les parasites ne tourmentent plus les agriculteurs et où les récoltes sont optimisées. De par les multiples avantages que présente l’Intelligence Artificielle, une telle situation pourrait s’avérer possible. À quand donc le recours à l’IA pour un système plus résilient ?

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Pour Zaheer Allam, consultant en Sustainable Futures, l’IA n’est plus une option mais une nécessité. « Des drones qui évaluent la santé des sols et des cultures, ou des algorithmes qui prédisent exactement quand et où irriguer, réduisant ainsi le gaspillage d’eau, ce n’est pas de la science-fiction, c’est une réalité à notre portée ». Le consultant est convaincu que l’IA peut nous aider à créer un système alimentaire plus résilient et moins dépendant des importations coûteuses. Néanmoins, précise-t-il, la technologie doit être couplée à des politiques publiques robustes et l’IA, ajoute-t-il, doit être démocratisée. « Il faut une réglementation qui encourage l’innovation tout en protégeant les petits agriculteurs ». Zaheer Allam souligne que le gouvernement a un rôle crucial à jouer car il s’agit d’un « investissement dans la résilience nationale ».

Krit Beeharry, de l’Association Planteur des Iles, croit également dans les avantages de l’IA. Il regrette toutefois qu’au niveau de l’université il n’y ait pas de recherches pour aider le phénomène à prendre de l’essor. « Les scientifiques, les programmeurs et ingénieurs doivent travailler de pair avec la communauté des planteurs pour faire le point sur les problèmes auxquels ceux-ci sont confrontés pour y trouver des solutions taillées sur mesure ». Il reproche au système éducatif de n’encourager les jeunes que vers une catégorie de métiers. « Pour intéresser les jeunes, il faut que le secteur devienne formel, que vous puissiez montrer que c’est profitable. Tant que le secteur n’a pas un cadre légal, cela n’attirera personne ». L’IA dans le domaine agricole fonctionnera, dit-il, avec l’investissement d’entrepreneurs.

Si Shyamaparsad Bisnauthsing, ex-Business Development Manager à l’AREU, est d’accord qu’il faut considérer l’IA. Ce ne sera pas une réalité de sitôt, à son avis. « C’est un système de production certes efficace, mais qui demande une préparation de tous bords. » Cette pratique, fait-il voir, nécessite une maîtrise du sujet et des préparations en amont, un planning et des supervisions aiguës. « Les coûts initiaux sont conséquents. Cela dit, avec le support des autorités et des institutions financières voulant jouer le jeu, c’est jouable ». L’IA, dit-il, peut apporter des solutions aux problèmes journaliers des producteurs agricoles et impacter positivement les planteurs marginaux. Encore faut-il que « les institutions comme le FAREI et l’UOM concentrent leurs efforts sur la création de start-ups dans le secteur agricole. Les opportunités et les possibilités sont énormes ».

Zaheer Allam (Consultant Sustainable Futures) : « L’IA n’est plus une option… »

La crise économique, le coût de plus en plus élevé des produits alimentaires importés dont nous dépendons hélas trop fortement et l’impact du changement climatique sur nos cultures ne devraient-ils pas nous pousser à considérer l’IA pour une meilleure exploitation agricole ?
Bien sûr, vous avez tout à fait raison. L’IA n’est plus une option, c’est une nécessité. Cette crise économique que vous décrivez, et le changement climatique, sont intimement liés à notre modèle agricole actuel. Si nous voulons une agriculture durable, il faut repenser radicalement notre approche, et ce faisant, rester ouvert à d’autres outils à notre disposition. Oubliez pour un moment l’image des champs de cannes traditionnels et imaginez des drones qui évaluent la santé des sols et des cultures, ou des algorithmes qui prédisent exactement quand et où irriguer, réduisant ainsi le gaspillage d’eau.
Ce n’est pas de la science-fiction, c’est une réalité à notre portée. L’IA peut nous aider à créer un système alimentaire plus résilient et moins dépendant des importations coûteuses. Mais la technologie doit être couplée à des politiques publiques robustes et à un engagement communautaire, et tout l’écosystème doit être créé autour. Sinon, nous risquons de créer un autre système inégal, où seules les entreprises les plus riches pourront s’y engager et ainsi bénéficier des avantages de l’IA. Il faut une vision globale pour une agriculture vraiment durable et inclusive.

Ailleurs, des spécialistes ont montré les multiples bénéfices de l’IA dans l’agriculture : meilleures récoltes ; utilisation raisonnable de produits chimiques ; simplification des tâches rébarbatives qui rebutent les jeunes à s’y lancer ; réduction des coûts de fonctionnement et réduction de la consommation d’eau et d’énergie ; création de conditions climatiques idéales pour les productions à travers un écosystème intérieur contrôlé… Des solutions tant sur le plan de la santé, qu’agroalimentaire, économique et climatique donc…

Exactement, l’IA peut être vue comme un couteau suisse pour plusieurs secteurs, y compris pour dessiner l’agriculture du futur, offrant diverses solutions touchant plusieurs aspects, de l’économie à l’écologie. Si on parle de réduire l’usage de produits chimiques, c’est là que ça devient intéressant. Avec l’aide de capteurs pointus et des algorithmes bien ficelés, on peut cibler exactement quand et où il faut vraiment utiliser des pesticides ou des engrais.

Du coup, nous n’en utilisons pas plus que nécessaire, et nous minimisons l’impact environnemental. Ou mieux encore, nous aider à replanifier notre parterre pour créer un écosystème sain et vivant et ainsi éliminer le besoin de produits chimiques. Quant à la réticence des jeunes à s’engager dans l’agriculture, l’IA peut changer la donne.
En automatisant les tâches répétitives, nous rendons le secteur plus attrayant. Imaginez un jeune entrepreneur agricole armé d’un smartphone qui contrôle des drones et des capteurs au lieu de passer des heures sous le soleil à labourer. Mais, je tiens à souligner : toute cette technologie doit être accessible et abordable pour tous, pas seulement pour les grandes exploitations agricoles. L’IA doit être démocratisée pour que ses bénéfices soient réellement universels. Cela nécessite des investissements en éducation et en formation, ainsi qu’une réglementation qui encourage l’innovation tout en protégeant les petits agriculteurs.

Le coût peut freiner les agriculteurs à s’y lancer. Néanmoins, tous ces avantages ne méritent-ils pas un investissement important du gouvernement à travers des aides aux agriculteurs ou des prêts en considérant le rendement que cela peut présenter et les multiples avantages pour le pays ?

Si nous regardons le tableau complet, l’investissement dans l’IA pour l’agriculture est justifiable non seulement en termes de rendement, mais aussi pour la santé publique, l’emploi et la durabilité environnementale. En fait, c’est un investissement dans la résilience nationale. Le gouvernement a un rôle crucial à jouer ici.
Nous avons déjà une panoplie de subventions ciblées et des prêts à faible taux d’intérêt. Ceux-là pourraient être élargis pour aider à amortir le coût initial pour les agriculteurs, mais il faudra aussi envisager des partenariats public-privé pour accélérer l’adoption de ces technologies. Il ne s’agit pas seulement de financement. Le secteur public doit aussi créer un environnement favorable à l’innovation. Cela comprend aussi la protection des agriculteurs contre les risques potentiels, comme la dépendance à des fournisseurs de technologie uniques.

Les maraîchers regrettent aujourd’hui que l’agriculture n’intéresse plus les jeunes. Avec cet environnement confortable que peut créer l’IA, croyez-vous que le secteur peut attirer bien plus de jeunes entrepreneurs et se développer considérablement à l’avenir ?

Sans aucun doute. Aujourd’hui, beaucoup associent l’agriculture à un travail manuel dur avec des heures difficiles, mais l’IA peut offrir des promesses de dynamisme et d’innovation. Un jeune pourrait très bien lancer une start-up agricole, en utilisant des drones pour surveiller ses cultures et des algorithmes pour optimiser la chaîne d’approvisionnement.
Cependant, pour que ce scénario se réalise, il faut un cadre de soutien solide. Les jeunes ont besoin d’accès à l’éducation, à la formation et au financement pour exploiter pleinement ces technologies. Les institutions éducatives et les incubateurs d’entreprises peuvent jouer un rôle clé ici.

Dans la perspective d’une dépendance moindre de l’importation pour nos produits alimentaires, comment mieux exploiter aussi nos ressources marines ?

La mer est souvent la grande oubliée, mais elle est une ressource inestimable. L’IA et d’autres technologies peuvent aussi être appliquées dans le secteur marin. Des capteurs sous-marins peuvent surveiller les écosystèmes aquatiques, tandis que des algorithmes de machine peuvent aider à gérer de manière durable les stocks de poissons. Des drones maritimes peuvent même être utilisés pour surveiller les zones de pêche et appliquer les réglementations.

En conclusion ?
Je soulignerai que la technologie n’est pas une solution miracle. Elle doit être conçue judicieusement et soutenue par des politiques publiques robustes, des investissements ciblés et des formations en phase avec ce que notre monde d’aujourd’hui exige. Il ne faut pas oublier qu’on vit aujourd’hui dans l’urgence, et il est impératif d’agir.
La crise économique, le changement climatique et la dépendance aux importations sont certes des défis imposants, mais ils sont aussi des catalyseurs du changement. Nous disposons déjà des outils nécessaires pour construire un futur plus durable, il faut les utiliser, et nous encourager à le faire.

Krit Beeharry (Planteur des Iles) : « L’IA marchera avec l’investissement d’entrepreneurs »

La crise économique, le coût de plus en plus élevé des produits alimentaires importés dont nous dépendons hélas trop fortement et l’impact du changement climatique sur nos cultures ne devraient-ils pas nous pousser à considérer l’IA pour une meilleure exploitation agricole ?

Certainement, la technologie a toujours contribué aux développements divers et continuera à être la solution de demain. Nous entrons dans l’ère de la robotique où l’IA exécute des tâches pour les humains, peut-être même mieux que ces derniers.

Ailleurs, des spécialistes ont montré les multiples bénéfices de l’IA dans l’agriculture : meilleures récoltes ; utilisation raisonnable de produits chimiques ; simplification des tâches rébarbatives rebutant les jeunes à s’y lancer ; réduction des coûts de fonctionnement et réduction de la consommation d’eau et d’énergie ; création de conditions climatiques idéales pour les productions à travers un écosystème intérieur contrôlé… Des solutions tant sur le plan de la santé, qu’agroalimentaire, économique et climatique donc…

Effectivement, je crois fermement dans ces avantages de l’IA. Un exemple : imaginez un moteur dans un champ et qui aide à l’approvisionnement de l’eau pour l’irrigation. Lorsque la terre dans un espace donné est suffisamment irriguée, le robot décide de couper l’arrosage.
À Maurice, par exemple, si nous décidons de faire des recherches dans le domaine, nous pouvons par exemple nous pencher sur les letchis qui nécessitent chaque année des bâches à cause des chauves-souris. Comment l’IA peut-elle constituer une solution ? Prenons un drone avec une caméra et un logiciel lui permettant de détecter ces bêtes sur les letchis. Lorsque l’appareil détecte cette présence, il peut déclencher une alarme qui émettrait des ondes sonores modulables sur les chauves-souris pour les faire partir.
Autre exemple : aujourd’hui, faute d’espace, nous allons vers la production verticale. Nous avons donc besoin d’un système de pulvérisation. Il est difficile de créer un système tel en vertical et cela coûterait cher. Or, si nous avons un drone pouvant détecter des maladies et identifier telle superficie qui est affectée à travers le système GPS, cela serait une grande avancée. Le drone déciderait de la solution à apporter et ferait une pulvérisation ciblée et non sur tout le champ.
Par ailleurs, prenons des pommes d’amour touchées par des parasites. Nous pourrions créer un petit robot de la taille d’une abeille. Nous pourrions en lâcher dix sur un arpent pour les tuer, sans utiliser de pesticides.
En termes de main-d’œuvre aussi, des machines intelligentes sont là pour faire toutes les corvées. Toutefois, l’IA ne saurait exécuter toutes les tâches à 100%.

C’est certainement le coût qui empêche aujourd’hui les agriculteurs à avoir recours à l’IA pour résoudre les nombreux problèmes auxquels ils font face…

Non, ce n’est pas le coût. Au niveau de l’université, il n’y a pas de recherches qui se font à ce propos. Les scientifiques, les programmeurs et ingénieurs doivent travailler de pair avec la communauté des planteurs pour faire le point sur les problèmes auxquels ceux-ci sont confrontés pour y trouver des solutions taillées sur mesure. Nous notons une érosion de nos compétences dans le pays. Les jeunes qui souhaitent se lancer dans l’IA ne trouvent pas d’espace leur permettant d’exploiter leur savoir, ce qui explique leur départ vers d’autres cieux.

Ces appareils utilisant l’IA pouvant être utiles aux agriculteurs ne peuvent-ils pas être importés ?

Le logiciel doit être conçu par rapport aux problèmes typiques qui existent dans notre pays. Chaque pays a ses propres spécifications. De plus, ces logiciels sont très coûteux. Il convient tout d’abord que des chercheurs se rendent sur le terrain pour voir quels sont les besoins et quels sont les problèmes qui entravent les productions vivrières.
Il y a d’abord le problème de main-d’œuvre, ensuite le prix des pesticides etc. Il faut donc des ateliers de travail avec la communauté des planteurs. Par ailleurs, il faut étudier la topographie des champs agricoles pour savoir quels types de robot pourront y travailler. Si nous importons un robot qui a été conçu pour travailler sur des terrains plans au Japon, il ne conviendra pas à notre pays. Il faut donc plusieurs sessions de travail. Ce n’est pas en six mois ou un an que nous pourrons concevoir tout cela…
En termes de ressources humaines, toutefois, je ne pense pas que nous disposons des compétences nécessaires à Maurice. Peut-être pouvons-nous solliciter le service d’entreprises spécialisées dans la robotique.

Peut-être le pays peut-il avoir recours au soutien des pays amis qui s’y connaissent dans le domaine…

Certainement, des collaborations avec des pays comme le Japon, l’Inde, l’Europe…

Compte tenu des multiples avantages de l’IA, voyez-vous des développements dans le secteur de production vivrière à l’avenir, avec un regain d’intérêt chez les jeunes pour le secteur ?

Beaucoup pensent que plus les tâches seront facilitées par les robots, les jeunes s’y intéresseront. Toutefois, je ne pense pas ainsi. Notre système éducatif pousse les jeunes à courir après une catégorie de métiers. Prenons le développement des serres hydroponiques, combien de jeunes s’y sont-ils lancés ? Le secteur est trop informel pour attirer des jeunes. Pour intéresser les jeunes, il faut que le secteur devienne formel, que vous puissiez montrer à travers des Business Plans que c’est profitable.
Même avec l’IA, nous ne pourrons dépasser la limite de production. Il faut certes démarrer quelque part avec l’IA. Maurice est un petit marché. Les légumes sont périssables et nous cultivons sur de petites parcelles de terrain. Donc, quand nous utilisons l’IA, il nous faut étudier si le coût couvrira les frais d’investissement. Un drone contre les chauves-souris sera peut-être intéressant d’un point de vue rapport qualité-prix.

En conclusion ?

Je suis à 100 % pour le recours aux technologies pour sauver le secteur. Pour moi, l’IA marchera avec l’investissement d’entrepreneurs. Il faut aussi de l’intelligence pour programmer son travail car on ne pourra à chaque fois solliciter un ingénieur pour programmer son appareil. Donc, l’agro-entrepreneur qui utilisera l’IA devra avoir été formé à l’université. Si l’IA peut augmenter la production de 20% sur 5 ans, ce serait bien. Mais tant que le secteur n’a pas un cadre légal, cela n’attirera personne.

Shyamaparsad Bisnauthsing (ex-cadre l’AREU): « Les opportunités et possibilités sont énormes »

La crise économique, le coût de plus en plus élevé des produits alimentaires importés dont nous dépendons hélas trop fortement et l’impact du changement climatique sur nos cultures ne devraient-ils pas nous pousser à considérer l’IA pour une meilleure exploitation Agricole ?

Les problèmes guettant le secteur agricole en général sont multiples : main d’œuvre ; diminution du nombre d’exploitants agricoles ; sous-utilisation de bonnes terres agricoles et leur diminution en termes de superficie ; changement climatique ; coût parfois exorbitant des intrants ; décalage entre les pratiques, recommandations et application de ces produits ; manque cruel de communication et insouciance des autorités comme Landscope, SIT et Rose Belle SE, entre autres. Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui manquent.
Nous devrions certainement considérer l’IA mais évidemment ce n’est pas de sitôt parce que l’application de l’IA n’est pas donnée à tout le monde surtout. C’est un système de production certes efficace, mais qui demande une préparation de tous bords. Nous devons prendre en considération l’économie d’échelle aussi.

Ailleurs, des spécialistes ont montré les multiples bénéfices de l’IA dans l’agriculture : meilleures récoltes ; utilisation raisonnable de produits chimiques ; simplification des tâches rébarbatives qui rebutent les jeunes à s’y lancer ; réduction des coûts de fonctionnement et réduction de la consommation d’eau et d’énergie ; création de conditions climatiques idéales pour les productions à travers un écosystème intérieur contrôlé… Des solutions tant sur le plan de la santé, qu’agroalimentaire, économique et climatique donc…

Vous avez bien dit spécialistes et multiples bénéfices. Le système demande une maîtrise du sujet et des préparations en amont, un planning et des supervisions aiguës. Les coûts initiaux sont aussi conséquents. Cela dit, avec le support des autorités et des institutions financières voulant jouer le jeu, c’est jouable.
Mais qu’avons-nous vu ces dernières années ? En 2018, on avait annoncé en grande pompe un document stratégique sur l’IA qui en est toujours au stade de projet d’intention. L’application de stratégies nouvelles demande une étude et une analyse approfondie des données dans les court et moyen termes par les scientifiques. De là seulement pourrions-nous dégager une stratégie bien définie.
Pour en arriver là, nous avons besoin d’un bon chauffeur et d’une équipe bien rodée qui vont conduire le véhicule à bon port. Malheureusement, nus sommes toujours sur notre faim. Ailleurs, comme vous dites, ils ont montré des résultats avec l’IA. Les planteurs de différentes provinces de l’Inde, pour ne mentionner que cela, appliquent l’IA avec des succès probants. C’est parce qu’ils sont encadrés par des équipes motivées qui comprennent leur situation et qui sont avides de trouver des solutions à leurs problèmes. C’était cette attitude qui avait amené l’autosuffisance des années pas si lointaines. Pourtant, avec moins d’encadreurs pour plus des producteurs. Nous sentions un leadership omniprésent.

Le coût peut freiner les agriculteurs à s’y lancer. Néanmoins, tous ces avantages ne méritent-ils pas un investissement important du gouvernement à travers des aides aux agriculteurs ou des prêts en considérant le rendement que cela peut présenter et les multiples avantages pour le pays ?

Nous avons vu récemment dans le budget de Rs 2 milliards qui a été voté pour le développement de l’industrie agricole divers subsides et facilités mis à la disposition des agriculteurs. Cela représente malheureusement de légères augmentations monétaires ou de légers assouplissements des conditions. Cela a permis une augmentation du nombre de cultures protégées, des fermes hydroponiques et une régression a été notée pour les cultures en plein champ.
Nous avons noté une réduction de la surface consacrée à l’agriculture et dans le nombre des producteurs. Les propriétés sucrières qui étaient de gros producteurs dans un passé pas trop lointain ont changé leur fusil d’épaule avec le développement foncier. Nous notons le même scénario dans les compagnies étatiques. Avec un peu plus d’effort et d’imagination, nous aurions pu accomplir des miracles.
Nous n’avons jamais préparé une feuille de route pour la mise en place du système de production à l’aide de l’IA. Si cela a été fait, il doit y voir un manque de communication à ce sujet.
L’IA peut contribuer énormément aux défis auxquels font face les planteurs et autres producteurs incluant la canne et les différents types d’élevage. Il apporte des innovations et des solutions aux problèmes journaliers des producteurs agricoles et cela pourrait impacter positivement la vie quotidienne des planteurs marginaux à travers le pays.

Les maraîchers regrettent aujourd’hui que l’agriculture n’intéresse plus les jeunes. Avec cet environnement confortable que peut créer l’IA (tracteurs intelligents, drones, système d’irrigation automatique ciblant les endroits les plus asséchés), le gain de temps qui permet à l’agriculteur de ne se focaliser que sur les tâches nécessitant vraiment une intervention humaine, au bon moment et au bon endroit, croyez-vous que le secteur peut attirer bien plus de jeunes entrepreneurs et se développer considérablement à l’avenir ?

Tous dépendent de l’intérêt que portent les institutions chargées de la vulgarisation agricole. Dans des conditions plus difficiles, nous avons pu gérer efficacement les quelques 260 clubs de Jeunes Fermiers (Young Farmers) et des Agricultural Youth Clubs. La Fédération des Jeunes Fermiers était le troisième groupe de producteurs reconnus par le gouvernement et aussi les propriétés sucrières. Pourtant, les facilités d’organisation et de formation et supervision sont meilleures aujourd’hui que dans le passé. C’est aux décideurs d’élaborer le système de grouper et regrouper en fédérations.

En conclusion ?

L’avenir du pays se trouve dans la formation. Les institutions comme FAREI et UOM doivent concentrer leurs efforts sur la création de start-ups dans le secteur agricole. Les opportunités et les possibilités sont énormes. L’AREU avait un projet de créer un incubateur virtuel en collaboration avec une grosse boîte de l’Inde en ce sens mais on n’en entend plus parler.
Les régions de Côte-d’Or et de Hermitage, ainsi que de Saint-Pierre, et celles avoisinantes, les régions du Nord sont indiquées pour apporter la révolution agricole. Mais, c’est l’inverse qui est en mis en application par les autorités.

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