Avec la crise économique sans précédent, une section conséquente de la population peine à gérer le budget mensuel. Avec l’explosion de prix des produits importés, sans parler des abus des importateurs dans certains cas, les revenus ne suffisent plus pour vivre, surtout quand les familles – beaucoup de la classe moyenne – ont des dettes à rembourser, l’éducation des enfants à financer, etc. Quelles priorités tenir en compte au prochain exercice budgétaire pour soulager les consommateurs ?
Pour Mosadeq Sahebdin, président de la Consumer Advocacy Platform (CAP), « la priorité des priorités est de permettre aux ménages à faible revenu de survivre ». Il fait ressortir que « les consommateurs attendent un engagement ferme et de l’action » pour sortir de cette impasse. La classe moyenne, ajoute-t-il, « constitue désormais les nouveaux pauvres auxquels l’Etat devra accorder une attention, car ce sont eux qui font marcher l’économie ».
Mosadeq Sahebdin prône des réglementations plus sévères contre des pénuries artificielles et des prix élevés et recommande que le gouvernement étende les subventions de certains produits au-delà de juin prochain. Il prône, par ailleurs, l’importation parallèle qui « permet d’avoir un choix élargi de produits, de bonne qualité et à de meilleurs prix, tout en dopant la concurrence ».
Le président de la State and Other Employees Federation, Radhakrishna Sadien, tire la sonnette d’alarme quant aux « abus de la part de certains importateurs et de commerçants ». Il importe, insiste-t-il, d’exercer « un contrôle très strict sur tous ceux qui font du Profiteering». Le syndicaliste dénonce, par ailleurs, le fait que la production locale soit davantage exportée que vendue localement à l’exemple des ananas. « Est-ce que le gouvernement donne des facilités aux planteurs pour mieux répondre aux demandes locales ou pour exporter ? » se demande-t-il.
Au chapitre des prix des médicaments, il faut en enlever la taxe, selon lui, surtout que beaucoup de Mauriciens souffrent de diabète, d’hypertension, etc. « Rs 500 millions ont été déboursées pour soutenir les importateurs mais est-ce que la population en bénéficie vraiment ? Y a-t-il un contrôle dessus ? » s’interroge-t-il.
Claude Canabady, secrétaire de la Consumer’s Eye Association (CEA), se dit en faveur d’un meilleur contrôle des prix. « Il n’y a pas assez de vérifications de la part de la Consumer Affairs Unit », regrette-t-il, avant de proposer l’établissement d’une corbeille d’une vingtaine de produits de base, devant aider tout à la fois les démunis et la classe moyenne. S’agissant des impôts, « une taxe de 15% pour tous les contribuables n’est pas juste » estime-t-il.
« À partir d’un salaire de Rs 300 000 par mois par exemple, un plus fort pourcentage de taxe pourrait être appliqué. Cela ne ferait pas une très grande différence pour ces personnes à la fin du mois. Cela soulagerait la classe moyenne », opine-t-il. Et un aspect essentiel dans cette lutte contre la vie chère, conclut-il, sera d’éduquer les consommateurs.
MOSADEQ SAHEBDIN (CAP) : « Les consommateurs attendent un engagement ferme et des actions »
Les consultations prébudgétaires ont démarré la semaine dernière. Une demande qui revient en boucles est l’allégement du fardeau des consommateurs, le coût de la vie étant de plus en plus élevé. Est-ce la priorité que devrait avoir le prochain budget ?
La priorité des priorités est de permettre aux ménages à faibles revenus de survivre. Si la guerre perdure, une pénurie de denrées de base pourra surgir. Bien que nous importions très peu de l’Ukraine et la Russie, il n’est pas impossible que certains produits en arrivent à manquer, conséquence d’une pénurie mondiale.
Donc, nous soutenons la position des syndicats en faveur de l’allégement du fardeau des consommateurs et l’amélioration de leur pouvoir d’achat. Clamer son intérêt pour le calvaire des consommateurs ne devrait pas se limiter aux envolées oratoires. Les consommateurs attendent un engagement ferme et des actions.
Il n’y a pas que les pauvres qui souffrent. La classe moyenne a aussi du mal à gérer son budget ménager. Certains voient leurs dépenses surpasser leurs revenus, surtout ceux ayant contracté des emprunts ou qui ont perdu leur emploi. La classe moyenne mérite-t-elle donc tout autant d’être prise en considération dans cette perspective d’allégement du fardeau ?
Il n’est pas impossible que des familles se trouvent en difficulté. Elles devront se rabattre sur l’essentiel et couper sur le budget de certains produits, tel que le fromage ou le beurre. Ces produits deviendront un luxe pour de nombreux ménages. Certains devront se rabattre sur les produits basiques, dont des nouilles instantanées ou le pain. La notion de repas équilibré sera un rêve. La crise est une opportunité de changer ses habitudes de consommation et établir de nouvelles priorités.
Avec l’effritement continuel du pouvoir d’achat, ceux de la classe moyenne sont pris en tenaille entre les prêts à rembourser et le loyer à payer, la hausse de la tente ration, sans oublier la flambée des prix des médicaments qui profitent à ceux qui se sont découvert une nouvelle vocation de profiteurs, et d’autres dépenses tout aussi prioritaires. Ils sont désormais les nouveaux pauvres auxquels l’État devra accorder une attention, car ce sont eux qui font marcher l’économie.
Quelles solutions pour ceux au bas de l’échelle et ceux de la classe moyenne devenus tout aussi vulnérables ?
Pour pouvoir faire face à cette situation de crise sur laquelle on a peu de visibilité, il revient aux consommateurs de changer leurs habitudes en adoptant l’achat économique et préférer les produits locaux. De plus, des réglementations plus sévères devraient être appliquées pour décourager la pratique de certains commerçants de créer des pénuries artificielles en vue d’exiger des prix élevés, comme on l’a vu pour l’huile comestible récemment.
Le consommateur devra adopter une attitude plus responsable en refusant d’acheter s’ils estiment certaines augmentations excessives. En plus, le gouvernement se trouvera dans l’obligation d’étendre les subventions au-delà de juin prochain.
Afin que les consommateurs puissent bénéficier de prix favorables sur le long terme, il faudra envisager le changement du régime d’importation. Maurice adopte, à présent, le régime d’épuisement national, favorisant la représentation exclusive des marques, donc anticoncurrentielle. Le gouvernement est en présence du rapport d’une consultante qui préconise le régime d’épuisement international, favorisant l’importation parallèle.
Les importateurs parallèles peuvent mettre sur le marché une panoplie de produits, authentiques et de marque, à des prix plus favorables que ceux pratiqués par les importateurs traditionnels. L’importation parallèle permet d’avoir un choix élargi de produits, de bonne qualité et à de meilleurs prix, tout en dopant la concurrence.
L’application de l’épuisement international peut donner un nouveau souffle à l’importation parallèle, ouvrir d’autres marchés et booster la concurrence. Si les importateurs disent avoir trouvé d’autres sources pour l’huile, d’autres savent déjà d’où importer des produits tels que la pâte de dentifrice, les biscuits, les jus, les lessives, entre autres, à moins cher.
Le gouvernement devrait mettre en garde les profiteurs et autres qui amassent des gains faciles. Il ne faudra pas tout mettre sur le dos de l’Ukraine et la Russie, au risque de provoquer une révolte des consommateurs.
Que pensez-vous de l’allégement des impôts de la classe moyenne ?
À défaut d’un ciblage humiliant pour les pauvres et la classe moyenne qui devient les nouveaux pauvres, il faudra revoir le système de taxation afin de permettre aux mieux lotis de contribuer à la caisse de l’État pour maintenir les subventions sur les denrées de base et permettre l’accès à ces produits à un plus grand nombre de consommateurs. L’endettement des ménages a dépassé le seuil acceptable, certains se trouvant avec la crise qui perdure en situation de surendettement. De plus, la facilité avec laquelle on peut se procurer une carte de paiements auprès d’institutions financières non-bancaires incite à l’endettement.
Quid de l’augmentation de la pension universelle ?
Il faudra en premier lieu réviser à la hausse le salaire minimal car, avec la flambée de la tente ration, il est difficile de joindre les deux bouts avec le salaire minimum actuel. Ensuite, il y a un effort à faire en faveur des bénéficiaires des aides sociales. On a entendu le cri du cœur de nombreuses personnes avec le retard apporté dans le paiement de la pension. En parallèle, le seuil pour bénéficier de la Negative Income Tax devra être revu.
La cherté des médicaments est un autre problème affectant la classe moyenne…
Le régime d’importation, avec l’épuisement national, ne permet pas une saine concurrence. La représentation exclusive permet des abus. Il n’est pas impossible que le prix de certains médicaments soit sujet à la surfacturation. Bien que ce soit le ministère du Commerce qui détermine les prix de vente des médicaments, celui-ci se fonde sur les factures proposées par l’importateur.
L’annonce d’une hausse de 10% sur les prix en gros des médicaments en Inde n’est pas de bon augure pour le marché local. En l’absence d’un système de Benchmarking, il est impossible d’identifier les profiteurs.
RADHAKRISHNA SADIEN (SOEF) : « Enlever la taxe sur les médicaments »
Les consultations prébudgétaires ont démarré la semaine dernière. Une demande qui revient en leitmotiv est l’allégement du fardeau des consommateurs, le coût de la vie étant de plus en plus élevé. Est-ce la priorité que devrait avoir le prochain budget ?
C’est sûr. Depuis la pandémie et la guerre en Ukraine, la situation a empiré. Pour qu’une personne puisse vivre, la première chose qui importe, c’est la nourriture. Si les prix des denrées de base prennent l’ascenseur et que les rémunérations ne suffisent pas pour joindre les deux bouts, cela constitue un vrai problème.
Dans la perspective d’allégement du fardeau des consommateurs, il faudra faire très attention aux abus de la part de certains importateurs et de commerçants. Il faut un contrôle très strict sur tous ceux qui font du Profiteering; qui font du stockage pour faire du profit. Il faut aussi un contrôle sévère sur la qualité des produits à disposition des consommateurs et se pencher sérieusement sur notre autosuffisance alimentaire. Celle-ci a fait l’objet de discussions dans le passé mais n’a malheureusement abouti à rien.
Aujourd’hui, nous importons de la pomme de terre qui n’est pas forcément de bonne qualité. Le consommateur se voit souvent contraint de se débarrasser de la moitié de la pomme de terre avariée. Nous n’avons, par ailleurs, pas de contrôle sur la quantité de produits chimiques qui ont été injectés dans les produits importés. Et ce qui est produit localement est davantage exporté que vendu localement à l’exemple des ananas. Tout ce qui est meilleur est exporté ou envoyé dans les hôtels. Est-ce que le gouvernement donne des facilités aux planteurs pour mieux répondre aux demandes locales ou pour exporter ?
L’allégement du fardeau des consommateurs passe aussi par un soulagement de la taxe. Les gros commerçants, honorent-ils leurs obligations auprès de la MRA ? S’ils honorent leurs obligations, cela pourrait soulager d’autres catégories d’employés.
Il n’y a pas que les pauvres qui souffrent. La classe moyenne a aussi du mal à gérer son budget ménager. Certains voient leurs dépenses surpasser leurs revenus, surtout ceux ayant contracté des emprunts ou qui ont perdu leur emploi. La classe moyenne mérite-t-elle donc tout autant d’être prise en considération dans cette perspective d’allégement du fardeau ?
Absolument, surtout les salariés. Ceux au bas de l’échelle bénéficient de plusieurs plans comme le Social Housing, mis sur pied par le gouvernement. Il y a un grand écart entre les bas salaires et les gros salaires. La classe moyenne a contracté des emrunts pour l’achat de terrains, pour la construction de maisons. Elle doit subvenir aux besoins de sa famille, dont l’éducation des enfants. Elle a donc besoin de soutien ! Il faudrait revoir des barèmes divers pour la taxation sur les revenus : 5% (jusqu’à Rs 50 000), 10% (50 000 – Rs 100 000), 15% (Rs 100 000 plus).
Quelles autres solutions pour ceux au bas de l’échelle et ceux de la classe moyenne devenus tout aussi vulnérables ?
Il faut préserver les emplois. Le gouvernement vient en aide aux entreprises, mais encore faut-il s’assurer qu’elles ne profitent pas de cette aide pour faire plus de profits. Il faut un contrôle très strict à ce niveau.
Par ailleurs, aujourd’hui, le taux d’intérêt sur l’épargne est de 0,2% alors que le consommateur paye 7% d’intérêt quand il contracte un prêt. Les banques réclament des commissions sur tous les services aujourd’hui, pour un Statement, etc. alors qu’elles font des milliards de profits. Il y a aussi les assurances pour voitures, motos, etc. Le client paye continuellement. Mais combien de fois le client obtient-il un remboursement pour un accident ?
Il faut revoir ce système et voir comment le client peut récupérer un peu de l’argent contribué. Le gouvernement débourse aussi pour le transport gratuin du troisième âge. Mais beaucoup de retraités et personnes en situation de handicap n’utilisent pas le transport public. D’ailleurs, combien de fois n’a-t-on pas entendu dire que des bus ne se sont pas arrêtés aux arrêts d’autobus pour prendre des passagers âgés ? Qu’on donne à ces personnes retraitées leur argent directement pour qu’elles puissent décider si elles prendront un taxi ou autre moyen de transport.
Il faut de plus arrêter les gaspillages des fonds publics, la mauvaise gouvernance, les contrats d’urgence, etc. Il y a des équipements qui sont achetés et qui sont ensuite mis de côté dans la fonction publique. Il faut des mesures correctives par rapport aux recommandations du rapport de l’Audit. Là où on doit injecter de l’argent, on ne le fait pas.
Quid de l’augmentation de la pension universelle ?
C’est notre système de Welfare State qui a fait de notre pays ce qu’il est aujourd’hui. On a débattu sur le ciblage. C’est vrai qu’une personne qui touche Rs 1 million n’a pas besoin de cette pension. Mais notre syndicat était contre le ciblage parce qu’on s’interroge : où commence et où finit le ciblage ? Il faudra en discuter.
Certains Mauriciens travaillant à l’étranger reviennent pour quelque temps au pays et touchent la pension des deux côtés. L’Audit a, d’autre part, fait ressortir que des pensions continuent à être versées à des personnes décédées. Il faut y mettre de l’ordre.
La cherté des médicaments est un autre problème affectant la classe moyenne. Faudrait-il les subventionner ?
Certainement. Beaucoup de médicaments ne sont pas accessibles à l’hôpital. Il faut enlever la taxe sur les médicaments, surtout que beaucoup de Mauriciens souffrent de diabète, d’hypertension. Rs 500 millions ont été déboursées pour soutenir les importateurs mais est-ce que la population en bénéficie vraiment ? Y a-t-il un contrôle dessus ?
CLAUDE CANABADY (CEA) : « Important d’éduquer les consommateurs »
Les consultations prébudgétaires ont démarré la semaine dernière. Une demande qui revient en leitmotiv est l’allégement du fardeau des consommateurs, le coût de la vie étant de plus en plus élevé. Est-ce la priorité que devrait avoir le prochain budget ?
En ce moment, il y a un énorme problème à Maurice pour tous les consommateurs en général, et encore plus pour les démunis. Le coût de la vie a augmenté énormément, la roupie se déprécie, l’inflation augmente et nous importons plus de 75% de ce dont nous avons besoin. Tout cela fait que Maurice est dépendant d’autres pays. De plus, nous avons une économie qui ne marche pas trop bien. Il faut d’abord avoir un meilleur contrôle de prix. Il n’y a pas assez de vérifications de la part de la Consumer Affairs Unit.
Il faut établir une corbeille d’une vingtaine de produits de base (utilisés par les plus démunis) : des grains secs, sardines, pommes d’amour en conserve etc. Cela aidera les pauvres et la classe moyenne en bénéficiera aussi.
Autre chose qui a un effet direct sur le coût de la vie : l’essence. Il faut enlever la taxe prélevée pour les vaccins. Le pays en a eu beaucoup en cadeau. Avec la hausse du prix de l’essence, le gouvernement gagne encore plus en TVA. Ce sont les choses à revoir en priorité car la majorité des Mauriciens n’arrivent pas à boucler leur budget.
La classe moyenne a en effet aussi du mal à gérer son budget ménager. Certains voient leurs dépenses surpasser leurs revenus, surtout ceux ayant contracté des emprunts ou qui ont perdu leur emploi. La classe moyenne mérite-t-elle donc tout autant d’être prise en considération dans cette perspective d’allégement du fardeau ?
Tout à fait, mais si les plus démunis sont ciblés, la classe moyenne en bénéficiera par ricochet. Beaucoup dans la classe moyenne ont des dettes à rembourser. Ils ont pris des emprunts pour financer les études des enfants, pour acheter un terrain ou pour construire leur maison.
La CEA est réaliste. On ne peut aider tout le monde pareillement. L’aide doit être ciblée en faveur des plus démunis. La classe moyenne peut toujours se permettre d’acheter certaines choses, même s’il ne s’agit pas de produits de luxe comme auparavant.
Certains demandent l’allégement des impôts de la classe moyenne. Qu’en pensez-vous ?
Depuis l’an dernier, la CEA se dit en faveur d’une taxe progressive. Pour moi, une taxe de 15% pour tous les contribuables n’est pas juste. Il y a des personnes qui touchent beaucoup. À partir d’un salaire de Rs 300 000 par mois par exemple, un plus fort pourcentage de taxe pourrait être appliqué. Cela ne ferait pas une très grande différence pour ces personnes à la fin du mois. Il y a des gens qui gagnent Rs 300 000, Rs 500 000, Rs 1 million par mois et payent un même pourcentage de taxe que tous les contribuables.
Dans d’autres pays, la taxe commence à partir de 30% et peut aller jusqu’à 90%. L’augmenter de 15% à 30%, cela peut se faire pour ceux qui gagnent beaucoup. Cela soulagerait la classe moyenne. Ceux qui sont pauvres ne doivent pas payer la taxe. Pourquoi ne pas taxer les produits de luxe ? En effet, ceux qui peuvent se permettre d’acheter des produits de luxe comme une voiture Porsche, par exemple, ne verront pas de grande différence si on augmente la taxe pour eux.
D’autre part, il y a des compagnies qui brassent d’énormes profits et plus que jamais depuis la pandémie. La CEA avait déjà suggéré une Windfall Tax sur les gains exceptionnels que les firmes ont eus pendant cette période. Cela aiderait à subvenir aux besoins des pauvres. Cette taxe peut être enlevée quand les choses iront mieux.
Au lieu de dépenser des milliards dans un stade pour qu’ensuite il devienne un éléphant blanc, on aurait pu utiliser cet argent pour aider les plus démunis. C’est la priorité du moment. Il faut cibler les pauvres et taxer les riches un peu plus même si on doit changer cette mesure plus tard. Mais, pour le moment, les gens qui sont plus dans le besoin sont les pauvres. Même ce qu’ils pouvaient se permettre auparavant comme du poulet, des légumes, ils ne peuvent plus les acheter. Une laitue Iceberg se vend à Rs 150 ! Les légumes coûtent plus cher que la viande.
La cherté des médicaments est un autre problème affectant la classe moyenne. Faudrait-il une subvention de la part du gouvernement?
Je pense qu’il n’y a pas de contrôle à ce niveau. Il faut que le gouvernement décide vraiment de contrôler le prix des médicaments. Il faut avoir un maximum de Mark-Up. Par exemple, les tests en vente pour dépister le Covid-19 ont des prix différents de pharmacie en pharmacie. Je pense que la différence dans les prix ne devrait pas être énorme. Quand une personne est malade, est-ce qu’elle peut aller comparer les prix dans différentes pharmacies ? Il y a un abus dans ce genre de situation. Il faut un meilleur contrôle venant du gouvernement. Il n’y a pas assez de vérification.
L’effectif de la Consumer Affairs Unit a été revu à la baisse. Comment y aura-t-il contrôle avec un effectif réduit ? Deuxièmement, pour moi, la chose la plus importante pour les consommateurs, c’est leur éducation. Les consommateurs ne connaissent pas leurs droits. Il faut un programme d’éducation des consommateurs. La CEA l’a fait à Résidence Barkly l’an dernier. Nous, on n’a pas les moyens. Le gouvernement a la capacité de le faire. Si on le fait, cela fera une différence, pas au niveau des prix, mais les gens seront plus conscients.
Prenons l’annonce du rationnement de l’huile récemment. Beaucoup ont essayé d’en stocker. Sont-ils seulement conscients qu’il y a une date d’expiration et qu’ils risquent d’avoir à se débarrasser de certaines bouteilles ? Ils risquent de faire plus de pertes. De même, ce n’est pas parce qu’un produit est en promotion qu’on va en acheter dix. L’expiration est peut-être dans un jour. Le consommateur doit savoir vérifier.
Le mot de la fin…
Les droits des consommateurs sont lésés parce que la Consumer Act est surannée. Elle avait été préparée par l’ancien gouvernement et depuis 2014, on me dit que c’est en préparation… Il y a beaucoup de choses qui ont changé, beaucoup de droits qui sont lésés. Par exemple, une personne a acheté un produit et quand je lui ai demandé si elle avait eu une garantie, elle me dit que selon le vendeur, le reçu est une garantie. Le reçu n’est pas une garantie.