TERRAINS LAISSÉS À L’ABANDON : Loi contraignante en gestation contre les propriétaires

La nouvelle loi régissant les administrations régionales envisagée par le gouvernement pour remplacer la Local Government Act de 2012 du régime PTr-PMSD déchu en décembre de l’année dernière pourrait être plus contraignante à l’encontre de propriétaires fonciers qui, par abandon, permettent que leurs terrain soient transformés en dépotoirs dangereux pour la santé publique. La démarche visant à renforcer les mesures contre ce type de propriétaires a été initiée au sein de l’Association des autorités urbaines (AUA).
 C’est, apprenons-nous, de guerre lasse contre l’incivisme des propriétaires concernés que le lord-maire, Oomar Kholeejan, a, depuis juillet dernier lors d’une réunion de l’Association des autorités urbaines
(organisme regroupant les représentants des cinq municipalités du pays), proposé que des mesures draconiennes soient imposées. Après discussions, les représentants des autres municipalités au sein de l’association ont donné leur accord et la proposition a été transmise au ministère des Collectivités locales. Il y a de fortes chances qu’elle obtienne force de loi.
La suggestion du lord-maire a été la suivante : au cas où les nombreuses injonctions servies à un propriétaire pour qu’il nettoie son terrain n’aboutissent pas aux résultats escomptés, les services municipaux feront eux-mêmes le nettoyage nécessaire. Comme c’est déjà la pratique, notamment à Vacoas-Phoenix, les frais des travaux continueront à être récupérés à travers une forte amende que le propriétaire irresponsable doit payer.
Toutefois, a suggéré le lord-maire, l’expérience ayant démontré qu’il n’est pas toujours facile de retracer les propriétaires de terrains abandonnés soit parce que ceux-ci ne sont plus au pays, soit parce qu’il y a un réel problème d’héritage et qu’aucun des héritiers ne veut être seul redevable, qu’une clause autorise aux municipalités de recouvrir tout l’argent public qu’elles auraient été contraintes d’investir pour l’entretien lorsque le propriétaire formulerait une demande pour un permis de construction où s’il vend son terrain.
Mis devant la perspective d’avoir à rembourser des sommes astronomiques si, année après année, ils accumulaient des dettes envers les municipalités, le lord-maire pense que les propriétaires de terrains abandonnés prendraient conscience de leur devoir. Vu la belle unanimité qui aurait prévalu au sein de l’AUA, le lord-maire ne cache pas qu’il entretient grand espoir que le gouvernement central donnera suite à la mesure préconisée.
Mais, en attendant l’entrée en vigueur de toute nouvelle loi, en sus du casse-tête de la prolifération des marchands de rue dans la Cité, qui est encore loin de trouver une solution finale, le jeune lord-maire a également un vrai problème urgent à régler avec les terrains laissés à l’abandon. Ce problème affecte certes presque tous les quartiers de la Cité, mais il semble encore plus pressant dans celui de Pointe-aux-Sables, particulièrement au Morcellement Rey et Pic- Pic, où il y a un développement résidentiel conséquent par rapport au reste de Port-Louis.
Qui plus est, les résidents de ce quartier qui sont, eux, respectueux des règles de cohabitation, ne voudront aucunement souffrir à cause de l’incivilité des uns et des autres quand, avec l’arrivée de la saison des grosses pluies, éclaterait une quelconque épidémie de chikungunya !
Interrogé, Oomar Kholeejan reconnaît qu’il y a un problème. Toutefois, fait-il fort justement remarquer, « ce sont généralement les habitants de l’endroit  jettent eux-mêmes des ordures ménagères sur les terrains vagues alors que la section des voiries de la municipalité offre un service pour ça. Ce ne sont presque jamais les propriétaires qui habitent loin qui salissent, mais ce sont surtout des voisins de ces terrains vagues eux-mêmes qui, par leur comportement, font le nid aux moustiques et autres vecteurs de maladies. Et, ensuite, ils sont les premiers à se plaindre. C’est toute une mentalité qu’il faudrait donc aussi changer car il serait injuste qu’ensuite ce soit à la municipalité de débourser, sinon d’être blâmée ».
Le lord-maire, actuellement en mission à l’étranger, a promis de prendre certaines actions à son retour au pays cette semaine.

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