Gino Coco, un habitant de Surinam, entraîneur du Surinam Sporting Club, âgé de 40 ans, est mal dans sa peau lorsqu’il croise en cours de route des jeunes de son village qui sont tombés dans l’enfer de la drogue ou qui ont déjà commencé à consommer de l’alcool dès leur jeune âge.
« Et pourtant, ce n’est pas un terrain de foot qui manque dans la région », dira Gino, passionné de football. « Je suis toujours disponible pour entraîner les jeunes footballeurs dans ma localité. » Qu’est-ce qui l’en empêche pour le moment ? Il répond : « la rénovation du stade de football Jurnardhun Purmanand à Surinam a démarré l’année dernière mais elle a été stoppée. »
Le constructeur avait pris l’engagement de compléter les travaux au coût initial estimé à Rs 9 millions. Mais il a abandonné les travaux qui comprennent la rénovation et le réaménagement des gradins. « Bann travo la finn sispann, depi anviron katran. Mes joueurs n’ont pas de place pour s’entraîner, Nous devons nous déplacer pour aller à Bel-Ombre pour pouvoir le faire », confie Gino Coco qui, dans le passé, avait fait la fierté de son village natal et de toute la région en ramenant des trophées après chaque victoire de son équipe, le Surinam Sporting Club.
Bien avant que ne démarrent les travaux de rénovation au stade de football à Surinam, cet espace était un lieu de rencontre chaque week-end, surtout le dimanches après-midi où les familles se donnaient rendez-vous pour assister à de matches. « Ti ena bel lanbians familial. Aujourd’hui, ce même endroit a été transformé en un désert. Le stade est envahi par de mauvaises herbes, les structures existantes tombent en ruine. Triste, très triste et révoltant ! A sak fwa nou tann dir ki bann travo pou rekomanse, pa tann nanyen apre. Tou ankor parey », raconte-t-il.
Gino Coco se dit révolté par l’attitude des élus de la circonscription de Savanne/Rivière-Noire, dont le ministre Alan Ganoo. « Ces élus ne voient pas la détresse de ces jeunes de la région de Surinam, de Chemin-Grenier. Le fléau de la drogue se répand aujourd’hui dans toute la région. Sont-ils insensibles à ce point ? » dénonce-t-il.
Anil, un marchand de légumes âgé de 50 ans, un habitué du stade, qu’il n’y a pas de volonté politique pour investir dans des infrastructures sportives telles que dans le stade de Surinam pour encourager les jeunes à faire du sport. « Ce n’est malheureusement pas leur priorité », lâche-t-il.
Ernest Perle, 21 ans, habitant Surinam, ancien joueur de Savanne SC et qui évolue au sein de Flamand Rose, souhaite intégrer une équipe sur le plan international. « Jouer au football, c’est ma passion, toute ma vie. » En attendant, il joue pour le Cercle Joachim et a réussi à convaincre un habitant de Riambel à laisser les jeunes de son village donner libre cours à leur passion pour le football. « Nou finn amenaz enn bout terin dan lakour so kampman a Riambel po nou lantrenman, nou remersie li bokou. » À Riambel et Surinam, a-t-il constaté, il y a beaucoup de jeunes qui ont du potentiel mais n’ont pas d’opportunité.
Véronique Henriette et son époux habitent Surinam et travaillent dans une boutique dont ils sont les propriétaires. Véronique allait régulièrement faire son jogging au stade Jurnardhun Purmanand. « Nos activités ont cessé depuis la fermeture du stade pour rénovation, Cela fait plus d’un an que c’est en rénovation. C’est fermé. Aucune activité depuis », regrette-t-elle. Elle demande aux députés de la circonscription de faire compléter les travaux au plus vite. « Avan ki enn bon parti nou bann zenn sonbre dan lalkol ek la drog », conclut-elle.